L'écriture en folie

À l'aéroport exercice proposé par Lise Houle, instigatrice de ces exercices d'ÉCRITURE EN FOLIE -  2 octobre 2021 


CONSIGNES


TOPO : A l'aéroport, dans la salle des pas perdus, suite à une collision avec une inconnue ou un inconnu, vous vous retrouvez avec un objet qui ne vous appartient pas dans votre sac.

Phrase de départ :  J'ai vécu toute une aventure quand.................

Mots obligatoires :   surprise, marche, inquiétude, foulard, vitesse.

Titre :  Donnez un titre à votre texte 

Longueur du texte : maximum de 250 mots.

                                                          Bon exercice de création, bonne écriture et beaucoup de plaisir

En partance pour le Japon

 

J’ai vécu toute une aventure quand je m’apprêtais à prendre l’avion en direction de Osaka au Japon. Comment expliquer toutes les sensations qui me parcourent, au moment de poser ma valise. Déjà mon esprit était loin, il était là-bas dans les rues de Shintokai, j’admirais les temples de Shinto. Quand à l’aéroport, dans la salle des pas perdus, tu m’as frôlée, nos regards se sont croisés. Tu avais le regard si bleu. Tes mains ont caressé les miennes.


Surprise, émue, chamboulée par tout ce qui se passait en moi à cet instant. L’impression d’un mirage, je suis prise d’une immense inquiétude, une angoisse que je n’expliquais pas. Qui étais-tu ? Le foulard que je portais autour du cou me devenait insupportable, je suffoquais, je te cherchais partout. J’ai dû rêver. Je monte la dernière marche et je te croise de nouveau;  tout sourire, tu me fais signe de regarder ma poche de manteau. Mon cœur s’est mis à battre à toute vitesse. Je ne comprenais pas qu’un inconnu puisse me perturber autant. Pourtant il y avait quelque chose dans son regard. Sur un petit amigurumi, un papier accroché, comme un porte-bonheur où de ta plume tu avais inscrit : « Laisse-toi transporter dans ce pays de légendes, de liens entre les flammes, entre les âmes, apprends tous les codes. Je te souhaite de trouver ton âme jumelle. »

© Gaëlle-Bernadette Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - THÉROUANNE - Pas-De-Calais - France - le 9 janvier 2021                                      ********

Réception

J’ai vécu toute une aventure quand je suis revenue de Paris.

Ce jour-là, je descends de l’avion et je marche rapidement en direction de la salle de bain, ennuyée par un fulgurant besoin naturel. Soulagée, je me lave les mains en analysant mon visage aux traits tirés dans le miroir en face de moi.

Main séchée, je plonge celle-ci dans mon sac à main, et à l’aveuglette, je cherche mon rouge à lèvres, afin d’améliorer l’aspect fade de ma peau terne et fatiguée. Je mets la main sur un objet que je crois être ce que je cherche, mais j’en retire une clé USB attachée à un petit foulard de soie jaune qui ne m’appartiennent pas. Étonnant! Me voilà dans l’inquiétude.

Serait-ce la petite dame assise près de moi dans l’avion?  Impossible! Cette dame était aveugle, de plus, trop âgée pour déposer énergiquement, quelque chose dans mon sac. Soudain, l’image de ma collision avec cette jeune femme, lorsque j’allais à toute vitesse aux toilettes, me revint en tête.

Évidemment, c’est elle! Me dis-je.

Arrivée dans mon appartement, j’ouvre mon portable et insère la mystérieuse clé. Les premières secondes de visionnement se font dans l’incertitude, puis, SURPRISE! La vidéo ouvre sur des gens de dos! Je crois les reconnaître! Puis de loin, devant eux, des enfants s’approchent en courant; ce sont mes petits-enfants, transportant une banderole, disant : à cinq heures mamie, viens dans la salle des réceptions du premier palier! 

Bonne fête mamie!

Pauline Couture - Autrice - Illustratrice - Animatrice - Artiste peintre - Saint-Ours - Québec - le 15 novembre 2020 Pauline Couture - autrice - illustratrice - animatrice - artiste peintre - Saint-Ours - Québec - le 15 octobre 2021

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La plume d’un ange

J’ai vécu toute une aventure quand un ange m’a frôlée lors de mon départ pour la Polynésie. 

Affligée d’un petit rhume, je n’aurais voulu pour rien au monde renoncer à ce voyage que je planifiais depuis de nombreuses semaines.  Le nez coulant, je fouille dans la pochette de mon sac à main pour prendre un mouchoir.  J’y trouvai une petite plume blanche venant de je ne sais où.  Dans la salle des pas perdus de l’aéroport, bondée de toute part, il est improbable qu’une plume d’oiseau soit venue se loger dans ma bourse. 

À ce temps-ci de l’année, la période des Fêtes en est une où les vacanciers s’évadent vers les régions équatoriennes.  Maillot de bain et crème solaire se substituent à la tuque, au foulard et manteau de duvet.

Duvet… probablement cette plume provient du manteau de duvet que portait cette élégante dame qui s’excusait de m’avoir heurté légèrement en sortant de la salle de bain.  Nos regards se sont croisés brièvement.  Un regard bleu ciel, un visage d’ange, son porte-bagage portait les initiales H.T.  Elle m’a chuchoté tout bas :  « Ne prenez pas cet avion ».  Intriguée et surprise à la fois, ces mots m’ont fait l’effet d’une douche froide.  Ils ont frappé en plein cœur, comme un avertissement à tel point que j’ai bien cru défaillir. Une grande inquiétude s’est emparée de moi.   J’ai dû m’assoir. 

-        « Tout va bien? me demanda un membre du personnel »

-        « Non je ne crois pas »

On fit venir un médecin.

-        « Madame, il serait préférable de ne pas partir.  Ça pourrait être très grave pour votre cœur ».

Sur la dernière marche du portail de l’aéroport, j’ai vu l’Airbus prendre de la vitesse.

Cet avion pour la Polynésie n’est jamais arrivé à bon port.

Odette Gilbert - Autodidacte - Artiste - Facebook Gilod - Les Méchins - Québec - le  12 octobre 2021

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Erreur sur la personne

 

J’ai vécu toute une aventure quand je l’ai croisée. EIle venait à ma rencontre d’un air nonchalant, le regard dans le vague à l’âme, le pas tranquille.

Nos regards se croisent dans l’escalier qui monte vers la salle d’embarquement. Surprise elle penche vers moi. Elle vient de rater une marche. Je la retiens. Une inquiétude fugace passe dans son regard. Elle se reprend, rajuste le foulard de soie bleue qu’elle porte autour du cou.


Après m’avoir remerciée, elle s’éloigne en direction de la porte d’embarquement pour New York, je la suis des yeux puis me dirige vers le hall des départs pour Berlin. Sur le tapis roulant, je m’aperçois que mon sac à main est ouvert. Il me semblait pourtant bien l’avoir fermé tout à l’heure. Je tire la glissière, on n’est jamais trop prudente.


Deux heures plus tard, je suis installée. L’avion prend de la vitesse. Je regarde distraitement par le hublot, puis cherche dans mon sac à main mon téléphone lorsque j’aperçois un objet qui n’a rien à faire là. On dirait…non, ce n’est pas possible !


Je sors de prison un an après, grâce au travail énergique de mon avocate. Les juges ne m’ont cru que lorsqu’ils ont arrêté Anne Sassin. Ils l’ont prise sur le fait. Elle venait de commettre son dix-huitième meurtre. Bonne fille, elle a avoué. Elle avait l’habitude de se débarrasser de son arme, faisant semblant de trébucher, pour la glisser dans le sac d’une victime. J’étais la treizième.


Isabelle Giraudot - retraitée de l’enseignement - Plogoff (département du Finistère) - France - le 9 octobre 2021

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