L'écriture en folie

J'ai fait un rêve - proposé par Gaëlle Lavisse - mars 2021

Phrase de départ: J'ai fait un rêve

Début de la phrase finale : Ce n'était pas un hasard

Mots obligatoires: lumière, photos, cadre, toile, aventure, soleil, bleu, amoureux, entre chien et loup, espiègle, conteuse, amour

Sous forme d'une nouvelle littéraire - une nouvelle se définit comme un court roman sur un récit fictif. Étant donné qu'il s'agit d'un court récit, la nouvelle littéraire comporte peu de personnages, peu d'actions et peu de lieux et se compose de peu de pages.

Nombre de mots: 1 à 2 pages

Bon exercice de création et beaucoup de plaisir

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Ce n'était pas un hasard

Il me semble que cela se passait dans une classe de jeunes enfants, garçons et filles, d’environ cinq ou six ans, pas plus. En face d’eux se trouvait une femme souriante, chaleureuse et compétente qui leur enseignait une matière que l’on n’enseigne pas habituellement à des enfants aussi jeunes : la philosophie. C’est ce qui était pourtant écrit en grosses lettres sur le tableau noir. Souriante et pleine de tendresse, je voyais qu’elle avait de l’amour pour eux et je sentais que les petits étaient tous amoureux d’elle. Les enfants la regardaient avec confiance, les yeux brillants comme des soleils prêts à capter toute la lumière du savoir. Ils étaient tellement beaux, que cela aurait fait une belle photo.

La philosophie est l’art de bien penser. Les enfants pensent, ils comprennent vite, ils posent beaucoup de questions auxquelles on se doit de donner de bonnes réponses. On sait que les jeunes enfants assimilent très rapidement les éléments d’une nouvelle langue. Ils sont ouverts aux nouveautés. Cette nouvelle matière était pour eux un jeu, une aventure sur un sentier ensoleillé.

Les enfants ont de l’intuition, ils sont spontanés, ils distinguent très bien ce qui est bien de ce qui est mal, ils font très bien la différence entre ce qui est bon et ce qui ne l’est pas, ce qu’il est mieux de faire ou ne pas faire, ce qui fait plaisir ou pas.

Les enfants sont d’un naturel enjoué, espiègle ou taquin mais elle savait pertinemment comment capter leur attention. Dans le cadre de ses exposés, elle avait une approche ludique qui se traduisait en histoire, en contes, en fables et en chansons. Elle était conteuse à ses heures. Elle choisissait un thème qui pouvait capter l’enfant, rendait l’exposé intéressant et amusant, le développait et ouvrait une discussion, où chacun pouvait s’exprimer librement, dire son point de vue, développer ce qu’il avait compris, poser une question, être à l’écoute de l’autre.

Les enfants apprenaient ainsi à réfléchir avant d’agir, à communiquer, à trouver des solutions à leurs problèmes, à aiguiser leur jugement, à écouter, à interagir avec les autres, à faire des compromis, à prévenir la violence et à être plus tolérants.

Cette nouvelle matière qui leur était enseignée les rendait plus calmes, plus réfléchis, plus raisonnables et leur apprenait non seulement àpenser par eux-mêmes, mais aussi à penser aux autres. Elle devenait un apprentissage, une initiation par la pratique de l’échange démocratique.

Puisqu’ils étaient destinés à être de futurs dirigeants, ils seraient en mesure de mettre en place une société plus juste et plus solidaire et contribueraient ainsi à rendre le monde meilleur.

C’est quand je me suis réveillée avant l’aube, entre chien et loup, juste avant que le ciel se teinte de bleu et de rose, que j’ai réalisé que j’avais fait un rêve. J’avais encore en toile de fond dans ma tête, ces adorables petits bouts de chou.

Ce n’était pas un hasard si j’ai fait un tel rêve, cette idée me trottait dans la tête depuis un bon bout de temps.

Lorraine Charbonneau - retraitée de la Fonction publique - résidence Le Marronnier - Laval - Québec - le 16 mars 2021

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Tout le contraire

Il était plutôt échevelé ce rêve. Mais je me souviens de la lumière qui entrait de partout. Tout était surexposé, comme sur une photo ratée.

Au centre, il n’y avait rien à voir. Il fallait regarder vers les contours. Là, les images se précisaient. Elles étaient dans un cadre ou sur une toile, je ne sais pas trop. C’est quand même flou tout ça.

Il me semble que je devais choisir entre rester dans les contours du cadre ou plonger en son centre, là où on ne voyait rien parce qu’il y avait trop de lumière. J’ai choisi l’aventure. J’ai plongé.

Oh là là quelle surprise! Au bout d’un tunnel, que du soleil et du ciel bleu à profusion. Splish, splash, il y en avait partout!

Et rien d’autre qu’un long trottoir de bois qui ne menait nulle part.

Je me souviens d’avoir marché longtemps. Il y avait des personnes mais aucune ne me remarquait ni ne me regardait.

Un homme s’approchait. Il tenait une grande pancarte où était écrit AMOUREUX en grosses lettres majuscules. Ben, tant mieux pour lui! Il passa devant moi et continua son chemin.

Une petite fille se cachait derrière un banc. Espiègle, elle tirait la manche des vieilles personnes qui passaient près d’elle. Dès qu’elles se retournaient, la petite fille courait à toutes jambes et riait très fort. Les vieilles personnes riaient à leur tour.

Tout à coup, j’entends au loin quelqu’un qui m’appelle. Hé, Danielle! Youhou Danielle, viens me voir. J’ai des histoires d’amour à te raconter. C’est gratuit!

J’y suis allée, me suis assise sur un banc et j’ai écouté les histoires de la conteuse. J’y suis restée tellement longtemps que la lumière est devenue celle tout en retenue d’entre chien et loup, celle qui masque les contours. Ce n’est pas un hasard, si c’est tout le contraire du début de mon rêve.

Danielle Beaulieu - retraitée de la commission scolaire Chemin-du-Roy et de la CSN - Trois-Rivières - Québec - le 12 mars 2021

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C'est l'amour

J’ai fait un rêve et tout un rêve….Me croirez-vous si je vous dis que…? Bon, allons-y par le début.

Le tout se déroule sous un puits de lumière me permettant de voir au loin un peintre et ses toiles. Il se dirige vers moi, ouvre sa sacoche et me demande de piger une photo. C’est ma photo.

Déjà secouée par cette pige, il me demande de m’asseoir derrière le cadre pour lui servir de modèle. Pourquoi pas, me dis-je en moi-même, tentons l’aventure. J’accepte avec un petit sourire espiègle.

Prête pour l’aventure, je ferme les yeux et écoute cette douce musique qui me transporte au loin. Est-ce le matin, le soir, je ne sais? Je peux dire que c’est entre chien et loup, je suis dans un jardin, au bord d’une rivière. Je cueille des fleurs pour colorer le récit de la conteuse d’histoires à dormir debout.

L’aventure se poursuit…Sur mon chemin, j’aperçois au loin le peintre qui ressemble comme deux gouttes d’eau à mon amoureux. Le ciel est bleu, le soleil brille, mon immense bouquet de fleurs dans les mains et je marche à sa rencontre. Plus j’avance, et plus il recule…Je cours, je cours, et tout à coup je vole comme un oiseau.

Au loin, la cloche sonne et tout est beau autour de moi …encore la cloche.

Mes yeux s’ouvrent et j’entends la sonnerie de la porte d’entrée.

Ce n’était pas un hasard, mon amoureux est là avec un bouquet de fleurs, le regard plein d’amour et il me dit…Bonne Saint-Valentin ma douce !

Ce n’était pas un hasard.… C’est l’amour……..

Madeleine Faucher - retraitée de la psychologie - Plessisville - Québec - le 13 février 2021

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