Les pleurs

Je suis engourdie

Tout ce que tu fais me va.

Je ne peux même plus me sentir.

Même si tu me poussais et me poussais.

Même si tu me chatouillais et me raillais.

Je serais juste assise là, les yeux grands ouverts, bouche fermée.

Alors que je sens tout cela dans mes tripes.

Un sentiment de douleur et de blessure.

Je me demande pourquoi mes larmes ne peuvent tout simplement pas éclater.

Vouloir montrer ma douleur et découvrir pourquoi je ne peux pas faire face à mes démons à l’intérieur de moi.

Comme ils retiennent mes sentiments dans des cages tels des prisonniers de mon propre design.

Pour une fois, je veux juste que mes sentiments soient les miens.

Alors que je suis assise là à vouloir crier et hurler et tout laisser sortir, mais je ne peux pas.

Alors, au lieu de cela, je reste assise là engourdie jour après jour souhaitant que la douleur sans fin disparaisse.

Regarder ma propre vie s’effondrer d’une fenêtre sombre et lugubre

Tandis que les mots blessants des gens me traversent.

Je suis engourdie.



Traduction française de Louise Gagné du texte provenant de sa petite-fille Megan-Hope Davis - 14 ans - Tadley - Angleterre, texte reçu le 15 janvier 2023 (Vous pouvez voir le texte anglais sous le thème: Poésie-adolescents - I am numb)

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Ma muse secrète

L’enfant brisée

Ne peut pleurer tout haut

Alors elle pleure en silence

Elle a des bleus portés par l’humain

Qui ne voit rien de son chagrin

Et au-delà de sa souffrance

Elle aimera sans condition

La peur au ventre… tant d’innocence

Elle se taira jusqu’au trépas.

Oh! Dieu si tu m’entends

Ne permets pas ces choses-là.

Elle a pleuré tout bas

Elle pleurait en silence

On ne croyait pas le mal qu’elle portait

Son corps meurtri, son cœur défait

Et dans ses yeux tant d’insistance

Que le silence l’entendait !

On a joué, l’indifférence

Il est trop tard pour les regrets

Oh! Dieu si tu l’entends

Tends-lui les bras et berce-la.

Odette Gilbert - Autodidacte - Artiste - Facebook Gilod - Les Méchins - Québec - le 13 décembre 2022

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La Tristesse


Tu sais ma chérie, je ne sais pas comment te dire

Tu viens d’avoir douze ans, tu es encore si fragile,

Mon enfant, ma petite fille

Mais la vie laisse parfois des blessures difficiles

Que le cœur n’évacue jamais et c’est souffrir

Comme une écharde qui nous pille.


Ma chérie, tu as pu remarquer ces temps-ci

Que Maman n’était plus tout à fait comme avant

Bien qu’elle gardât son sourire

Pour ne pas t’inquiéter de ce trop grand tourment

Qu’elle voulût assume face à cette maladie

Qui la tenait en martyre.


Tu veux dire que Maman est partie pour toujours,

C’est ça, hein Papa, Maman ne reviendra plus

Maman, ma Maman est morte,

Sa gentillesse et son affection se sont tues.

La clarté de ses yeux, la douceur de ses discours

Sont maintenant derrière cette porte.


Oui, ma Chérie, Maman est partie pour là-haut

Mais tu dois savoir malgré cette injuste barrière,

Elle restera auprès de nous

Plus proche dans nos mémoires, plus proches dans nos prières

Pour vider nos peines, il faut que coulent les sanglots

Sur les candeurs de nos joues.

Je t’aime mon Enfant, ma petite Fille, ma Princesse

Ô sache que je serai toujours à tes côtés

Si tu as besoin de moi,

Ces moments seront des instants d’éternité

Entre nous deux partagés, dans notre vie qui se blesse

Sous la cassure d’un lourd poids.


Ô Papa, jamais, je ne te quitterai,

Mes yeux à la fois, brillent d’amour et de douleurs

Sur des plaies qui ne ferment pas,

Même si le temps apaise l’étendue de nos pleurs

C’est dans l’amour que nous surmonterons nos regrets

Toi et moi, ensemble Papa.


Texte tiré du recueil: Les Sanglots du Silence


Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 19 octobre 2022

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Pleurer


Pour moi, un bon film, est celui où mes émotions me font pleurer.

Une situation de retrouvailles entre amis ou membres d’une famille.

De quelqu’un qui revient à la vie ou à la santé.

Même quand il s’agit d’animaux, je pleure d’émotions.

Pourtant, lors d’un décès d’un proche ou d’un ami ou d’une amie, je ne me souviens pas d' avoir pleuré.

Que ce soit pour mon père en 1979, un 30 décembre soit pour ma mère en juin 1982. Pour mes frères Rosaire, Réal, Jean-René et Robert, j’ai eu beaucoup de peine, mais pas de pleurs. De même pour mes belles-sœurs : Gisèle, Rita, Ghislaine. Et pas plus, lors du décès de mon compagnon de 33 ans de vie commune.

Pour lui, il y a tout de même une certaine explication: je l’ai assisté aux soins palliatifs pendant 85 jours.


Le côté positif de ces décès a primé, oui car c’était pour eux et elles, la fin de leurs souffrances et la fin de qualité de vie acceptables.

Est-il normal de ne pas pleurer à la mort d’un être cher? … Lorsque la mort survient après une longue maladie, les amis proches ressentent parfois ce que l’on appelle un chagrin anticipé. C’est une réaction émotionnelle à la perte, avant la perte comme telle.

Le plus douloureux souvenir : entrer dans un salon funéraire et voir quatre cercueils alignés est une terrible expérience. Pour moi où je n’étais pas directement impliqué, cela m’a causé tout un choc. Mon compagnon, Gaston, s’est effondré et je l’ai soutenu du mieux que j’ai pu.

Lui a pleuré à en avoir le souffle coupé. Son père était décédé la veille et son épouse, Ernestine, avec une de ses filles, Claudette, le mari de celle-ci, Raymond, et les deux filles ont eu un accident d’automobile durant la tempête dite du siècle. La mère, sa fille et une des petites filles sont décédées dans l'accident. La petite-fille de 10 ans, Louise, était la filleule de mon chum, et il l’adorait. Belle et douce comme un ange. De 1971, à son propre décès en 1997. il l’a pleurée.

À part la mort, il nous arrive de pleurer de joie, comme de colère et de peines. Les pleurs sont un exécutoire bon pour la santé. Les pleurs activent le système nerveux parasympathique (PNS), dont la fonction principale est de provoquer ou de maintenir un état détendu du corps. Il agit sur le niveau de stress de l'organisme en le diminuant. Pleurer peut favoriser la connaissance de soi, car lorsque nous pleurons, nous nous rendons compte de nos vulnérabilités et de nos points faibles. Nous arrivons à comprendre nos propres sentiments et nos façons d'agir

Gilles Capistran - autodidacte - Longueuil - 1er octobre 2022

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