Textes à partir du 14 août 2023

Voyage

 

Quand l’étroitesse rime avec la tristesse

Ni une ni deux, ouvre grand tes yeux

Et prends tes cliques et tes claques

Et ne t’encrasse pas sur place

File loin de ta ville

Et va découvrir la beauté de ton avenir

Va, n’écoute plus tes doutes

Et glisse sur ta route avec délice

Tu es vivant alors vis vraiment

Tu es libre d’écrire ton livre

Aie la foi de croire en toi

Aie la folie de fleurir tes envies

Vois loin, vois large

Ose partir en voyage

 

Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 30 août 2023

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A nos endroits retrouvés

 

 

À l’été passé, à nos endroits retrouvés

Nous nous blottirons aux monts ensommeillés

Là où notre amour entre deux versants, s’est gravé

Comme un diamant éternel aux peines balayées.

 

Au souffle de la tramontane au sommet de nous

Jours clairs sans avoir vu glisser les valses du temps

Qui ont œuvré à nous aimer chaque jour surtout

Les Pyrénées ont ouvert leur cœur et leur chant.

 

Dans l’église Saint-André où nous nous sommes unis

Entends-tu encore Lascia Ch’io Pianga d’Haendel

Qui nous accompagna jusqu’au-devant de l’autel ?

 

À travers le vitrail d’un saint apôtre béni

Un rai de lumière inondait d’une clarté

Ton visage radieux bercé par l’antre d’un été.

 

À ma Clarinette

Avec tout mon Amour

 

Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France – le 26 août 2023                                                                                             

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La vie est éphémère

La vie est comme une roue qui tourne, qui file à toute allure et qui ne revient jamais en arrière.  Elle apparaît inopinément, ne fait que passer qu’un temps bien défini, vient à disparaître et finit par tomber dans l’oubli.

Ma vie n’aura été qu’une succession d’expériences et d’apprentissages et le sera jusqu’à mon dernier souffle.  Je ne suis que de passage comme un coup de vent, un éclair, une étoile filante.

Ma vie défile dans ma mémoire comme dans un film, comme si secrètement j’observais ou scrutais la vie d’une autre personne, un peu à la manière d’une voyeuse.

Mon corps, ma forme humaine est une ancre dont j’ai besoin pour croire que tout est réel, alors que tout n’est qu’un rêve éphémère, une illusion.  La seule chose qui ne change pas est l’éternel présent, libre de toute agitation.

Si je revisite ma jeunesse et ma vie de jeune adulte, je ne me reconnais plus.  J’ai tellement changé, évolué que j’ai de la difficulté à m’identifier à cette personne.  Je crois qu’au fil des ans, je l’ai un peu peaufinée. Je vois le passé comme un rêve et pourtant c’était bien réel.

Il y a eu dans ma vie, des événements qui n’ont eu aucune signification pour moi.  Je les entrevois à travers un brouillard, ils s’effacent, s’évanouissent tout comme le dégradé de couleurs d’un arc-en-ciel.

Cependant, je me rappelle d’autres moments pleins d’amour, de rêve, d’espoir, de joie et de partage, ils me paraissent lumineux et réconfortants. Ils ont été des baumes pour mon âme. Ils sont restés bien vivants dans ma mémoire.

J’ai vécu aussi des moments tristes, difficiles et même bouleversants. Maintenant, je suis consciente qu’ils m’ont été bénéfiques, ils m’ont rendue plus forte et ont fait de moi qui je suis aujourd’hui.

Je réalise de plus en plus que je ne fais que passer.  Ma vie qui m’a paru si importante ne le sera plus bientôt, elle tire à sa fin. Je le dis sans amertume parce que c’est dans l’ordre des choses, je disparaîtrai comme un rêve, une illusion, un coup de vent.  Comme tous ceux qui m’ont précédée, je serai un souvenir avant d’être un oubli.

Nous sommes tous des poussières d’étoiles.  C’est précisément parce que la vie file à vive allure que chaque moment est si précieux.

Lorraine Charbonneau – Fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier – Laval – Québec – le 23  août 2023

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C’est la fête….

La fête, une fillette…

-  Dis petite, c’est quoi – c’est qui pour toi la plus belle fête ?

-  Ah mais c’est facile, tu sais pas ? dit-elle avec simplicité.

Pourtant t’es vieille, oups, pardon… hihihi

Je vais te le dire, c’est la fête des lumières parce qu’elle est universelle.

Regarde au Japon avec les lumignons, en Inde avec Dev Dewali, à Lyon en France, La Hanoucca, à Macao en Chine, à Sydney en Australie, à Rio au Brésil, les lanternes de Pinghi à Taïwan,  Mile Lights à Chicago, Berlin en Allemagne, Alumbrados en Colombie, Light Marina Bay à Singapour, Jérusalem en Israël… et dans le Nord de la France pour célébrer les tisserands pendant 4 jours, et dans toutes les religions, partout partout tu vois…

-   Eh bien ma petite ! tu fais preuve d’originalité c’est incroyable, je ne m’attendais pas du tout à ça… Je pensais que tu m’aurais dit ton anniversaire, ou la fête des mères, ou Noël…mais pas la lumière….

- Mais Madame, en moi je porte la lumière de l’amour, toi aussi d’ailleurs… vous savez cette petite flamme qui s’allume dès qu’on est heureux….

Mon sourire est lumière, d’ailleurs un proverbe dit qu’un sourire coûte moins cher que l'électricité, mais il donne autant de lumière. Et mes yeux, oui mes yeux brillent quand j’aime beaucoup beaucoup… ils sont lumières… et amour j’avoue…

La fête des mamans, c’est la lumière du monde, puisqu’elles portent la vie… même que attends, y a un chanteur italien que tout le monde aime bien, il le chante lui aussi, tu sais Frédéric François, ma mamie l’adore et le chante toujours «  les femmes sont les lumières du monde »…hihi

Et Noël…. Dis magie, c’est la fête de la lumière divine, le soleil qui éclaire toutes les ténèbres…

Alors tu vois la lumière c’est vraiment la plus belle fête, tu crois pas…

Que la lumière soit !!!

-   Petite tu es vraiment exceptionnelle, j’avais jamais vu ça comme ça…

-   hihihi c’est magique Madame… l’amour est lumière, la vérité est lumière. D’ailleurs on dit qu’elle brûle très fort quand elle éclate… l’eau est lumière parce quand y a du soleil en reflet, elle éblouit, dis magie…

-   Petite, tu as raison, la lumière c’est la plus fête qui soit….

Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France – le 6 août 2023

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Petit bonhomme

Merci à toi Renaud pour ton large sourire

Ton humour si précieux et ta force de vie ;

Malgré l’immense espoir qui habitait les cœurs

Et la grande leçon que tu nous as donnée,

Le sort s’est acharné te cueillant bien trop tôt.

Tel un très grand soleil inondant nos pensées

Tu restes très présent au fil de chaque jour ;

Si les chemins se montrent parfois si difficiles

La force de l’amour permet de les poursuivre.


Texte écrit et  lu par l'autrice lors des obsèques, de son petit-neveu, qui ont eu lieu le 11 août à Saint Marcel les Annonay ( Ardèche ) 

Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 18 août 2023

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Coucher de soleil

               

Le ciel a revêtu son habit de lumière

Pour offrir à la lune un accueil triomphal.

Orange, pourpre et jaune embrasent l’horizon

Illuminant la nuit qui descend pas à pas.

Le soleil se couchant jette un dernier regard

Au jour qui se dérobe sous nos yeux fascinés

Éblouissant spectacle nous transportant ailleurs

Au pays où le rêve deviendra volupté

Il sème dans nos regards des milliers d’étincelles

Et comble nos mémoires d’un souvenir magique.


Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - Texte reçu le 18 août 2023

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Un mot s’était perdu

 

Dans un coin du grenier j’ai trouvé un vieux mot

Poussiéreux et malade et qui ne disait mot

Comment savoir si ce repli est volontaire,

Une bouffée d’air pur serait-elle salutaire ?

J’ai eu beau lui parler avec des mots à moi,

Il est resté muet et son œil aux abois.

 

Y a-t-il un médecin qui guérisse les mots ?

Je n’en connais aucun qui répare leurs accrocs.

Est-ce qu’un spécialiste saurait mettre sur pied

Celui de chaque lettre pour refaire en entier

Ce fragile mot caché au fond de mon grenier ?

Quelle est donc cette souffrance qui le tient prisonnier ?

Est-il abandonné, perdu dans ses racines ?

Serait-il d’une famille avec une branche orpheline ?

Mais assez de questions car il y a urgence.

Je l’emporte sur mon cœur pour sa convalescence.


Entouré d’affection, respectant son silence,

Je patientai des jours et, hors ma compétence,

je doutais des cinq lettres de ce mot si étrange.

Jusqu’au jour où un souffle… on aurait dit qu’un ange

Voletait dans la pièce où j’avais mis un lit ;

J’avais tout transformé en douce infirmerie.

Le souffle s’amplifiait et, comme dans un rêve,

J’ai entendu le mot cessant enfin sa trêve.

Et tout ce qu’il m’a dit était plein d’émotion,

Presque dans un sanglot de sus sa déception.

 

À force que les hommes préférant les mots : guerre,

Ou profit ou pouvoir, il vécut en enfer.

Se sentant rejeté et si mal usité,

Il s’était réfugié, meurtri, découragé.

Quand je l’ai déniché si près de l’agonie,

Dans sa tête enfiévrée, il a vite compris

Qu’un seul être saurait lui faire reprendre vie,

Avec un cœur clément set sans supercherie.

Que les autres vilains mots partent avec leur grimace,

Car celui-là je l’aime, qu'il reprenne sa place.

 

Le mot que j’ai soigné, bien sûr, il veut guérir.

Venez tous le chercher, c’est son plus cher désir.

C’est le mot le plus beau qui rime avec toujours,

Tendez bien votre oreille car ce mot c’est : amour.


Texte tiré du recueil « Les mots dans ma chaumière » de Simone Kokot mars 2014

©Simone Kokot - retraitée - Chasseneuil en Berry - Deuxième prix au septième concours international francophone à Barcelone - France - le 17 août 2023

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Les enfants les plus humbles

 

 

Les enfants les plus humbles auront perdu leurs larmes

Sur des champs d’argile au sol meuble, fragiles et sourds

Sans cuillère dans la bouche au plus pur de leur âme

Ils s’endormiront vite à la tombée du jour.

 

Enfants des prolétaires ou enfants des précaires

N’ont que leur rêve à défaut de pouvoir les vivre

Les privilèges les plus fastueux ne sont qu’offerts

À la caste des plus aisés qui dans l’opulence, s’enivrent.

 

Un enfant n’a pas toujours la chance qu’il devrait

La part du gâteau est plus modeste pour certains

Qui doivent continuer à lutter bon gré mal gré

Toucher le Graal sans un sou aux ombres sans teint.

 

Des enfants exploités travaillent au fond des mines

Dépouillés de leurs droits, sans un seul revenu

Des échardes par milliers ; dans le cœur, des épines

N’auront plus d’espérance aux marches des inconnus.

 

Des enfants des guerres survivent sur des champs de ruine

Hagards et perdus sous des ciels gris de cendre

Sans parents à aimer, leur ventre hurlant famine

Condamnés à rien et ne rien pouvoir prétendre.

 

Les enfants les plus humbles auront perdu leurs larmes

Sur des champs d’argile au sol meuble, fragiles et sourds

Sans cuillère dans la bouche au plus pur de leur âme

Ils s’endormiront vite à la tombée du jour.

 

Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France – le 16 août 2023                                                                                             

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Les arbres et le ciel

 

 

Mon oncle décédé, illuminait les yeux du cœur de par ses belles aquarelles.  Il disait que peu importe la densité des arbres, qu’on y apercevait le ciel.  Peu importe où sont situés les arbres dans le monde, il y a le ciel.  Mon Dieu, qu’il avait raison !  Moi, je considère que chaque être humain est comme un arbre, et tout en haut de lui, il y a le ciel et sa clarté.  Parfois le vent de notre vie nous bouscule et nous fait pencher, mais jamais, nous ne tombons.  Nos racines nous rappellent la vie et nos enfants sont nos fruits longuement muris.  La nature est forte et l’être humain l’est davantage.  Grâce à nos yeux, nous suivons la route qui nous est destinée.  Cette route peut être parsemée de roches mais c’est à nous de les écarter du chemin pour ne pas souffrir de marcher dessus.  Les mains jointes, nous nous unissons à l’univers, celui-là même qui nous invite à la vie.  Chaque être humain qui respire, a une histoire à raconter, la mienne, mon histoire est parsemée de roches, mais aussi de bonheur à respirer.  Je ne dis pas que la vie est facile, non, mais j’ai choisi de voir et de regarder le ciel au travers des arbres de ma vie.  Parfois je me dis que la vie est longue, alors que les moments sont courts.  Je ne saurais vivre sans regarder le ciel de chaque être humain sur mon chemin, car le ciel illumine nos yeux du cœur. 

 

Kim Pérusse – auparavant, adjointe administrative pour un organisme communautaire en santé mentale – Salaberry-de-Valleyfield – Québec – le   15 août 2023

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