Confidences

Nature et vie

 

J’ai l’audace de penser qu’un jour peut-être, une aube nouvelle pourrait se lever sur ce monde indigeste.


Justement, demain est arrivé et le matin a suivi la nuit, comme hier et aujourd’hui. Quels que soient les errements de l’humanité, la vie poursuit son œuvre de construction massive grâce à l’astre céleste. Et rien ni personne ne pourra l’arrêter, si ce n’est la fin programmée de notre univers, bien après l’extinction de nos existences riquiqui.


Voir la photo reliée à ce texte sous l'onglet: photos et dessins/Fleurs/Nature et vie


Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 12 juillet 2023

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Tribulations félines 

En tant que bon maître, vous décidez d’emmener votre cher animal en vacances ; inquiet et très attentif à vos préparatifs, il se couche tout d’abord dans votre valise ce qui ne facilite pas le rangement de vos vêtements.

Ensuite, il vous faudra franchir de nombreux obstacles, le premier étant de ne pas le retrouver au moment de partir.

Entre le dessous de votre baignoire où votre chat, sur le dos, toutes griffes dehors ne peut être attrapé qu’avec des gants de jardinage ou l’appartement de votre voisine chez laquelle il s’est réfugié en s’aplatissant derrière une armoire, vous serez amené à pratiquer un certain nombre d’exercices de relaxation pour rester « zen » en sachant que vous êtes attendu dans la rue par votre amie, garée, qui voit les minutes tourner.

C’est alors que n’arrivant pas à le récupérer malgré tous les stratagèmes que vous avez testés, vous réorganisez la garde de votre chat à domicile, la mort dans l’âme.

Mais Sainte Rita, avocate des causes désespérées, vous vient en aide et subitement vous apercevez votre animal qui sort de sa cachette et file à vive allure ; en jetant sur lui une serviette de toilette, vous arrivez à stopper sa course folle et à le récupérer.

Haletants et en nage, vous êtes épuisé avant même de commencer votre voyage.

Le scénario se compliquera lorsque votre chat, grisé par la liberté des vacances à la campagne, n’aura vraiment pas envie de la perdre, si vous décidez de faire un peu de tourisme avec lui.

Il m’est arrivé d’attendre 2 heures 30 sous un soleil brûlant, de me déshydrater et de m’apercevoir après maintes recherches que mon cher animal était sous les rosiers les plus piquants du jardin.

Au bout d’un certain temps, la patience du maitre ou de la maîtresse s’amenuise et les idées saugrenues prennent le relais ; je suis allée chercher un balai lave-pont en pensant que pousser mon chat sans me piquer serait efficace mais, le chat est un animal très intuitif qui anticipe les situations.

J’étais attendue à 200 km pour le déjeuner et suis arrivée pour le goûter après avoir participé à un sérieux rodéo dont je suis néanmoins sortie victorieuse grâce à une serviette de bain.

J’ai maintenant opté pour une autre solution : mon chat adorant se mettre dans un lit, je ne le défais pas, charge ma voiture et lorsque je suis prête, je n’ai plus qu’à le cueillir sous la couette.

L’avantage de rouler en voiture est de ne pas vivre l’anxiété d’un train raté pour ne pas abandonner son animal !

En cette période de pré vacances, surtout, anticipez la capture de votre félin avant votre départ si vous l’emmenez avec vous car les idées les plus originales naissent avec son stress du voyage. Je pense que celles des chiens sont moins redoutables que celles des chats.

Marie-France Lefebvre - anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 5 juin 2023

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Une vilaine voix

 

Ma vie se déroulait heureuse, calme et paisible.  Mes jours se ressemblaient tous, ils variaient très peu.  C’est de cette façon que j’avais choisi de vivre. Je me levais le matin, même si je ne m’attendais à rien d’extraordinaire, je savais, je sentais que la journée qui s’annonçait serait une bonne journée.

 

Tout devenait une routine, mes habitudes me rassuraient, me réconfortaient et me paraissaient normales.  J’appréciais mon petit confort, je ne voulais pas le quitter mais la vie ne m’a pas laissé le choix.

 

Et puis soudainement un événement arrive qui chambarde toute votre vie.  Je venais d’assister à la superbe représentation de La magie des impressionnistes à Montréal.  En revenant chercher l’auto stationnée un peu plus loin, je n’ai pas vu une marche devant moi, je suis tombée et me suis fracturé la hanche gauche. Après dix-huit jours à l’hôpital, de la physiothérapie, de l’apprentissage à la marchette, me voilà chez-moi pour le rétablissement avec de la douleur qu’on tente de calmer et des questions embarrassantes qui encombrent mon esprit.

 

Une petite voix vilaine me susurre à l’oreille des propos malveillants que je préfèrerais ne pas entendre.  Elle me fait sentir que ma vie est finie, que je n’ai plus de contrôle sur elle.  Elle me fait sentir faible, fragile et impuissante.   Elle me fait sentir que je suis prise au piège, en situation d’échec et quoi que je tente, je ne pourrai pas m’en sortir.  Je n’aime pas cette voix.

 

Je vous prends à témoin que dès cet instant je prends la décision de faire fi de cette voix. Comme tous les humains, j’ai trébuché et été subjuguée par des forces qui ont échappé à mon contrôle mais je me relève tranquillement et je sais que je vais m’en sortir plus forte encore.

 

Lorraine Charbonneau - Fonctionnaire de la Fonction publique - Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 20 mai 2023

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Les gens en arrière-plan dans nos vies

 

Vous savez, les gens en arrière-plan dans nos vies sont nombreux, bien plus que le nombre de personnes qui en sont conscientes.  C'est dans notre nature de les oublier, car la vie nous bouscule sans cesse sur tous les niveaux. 

 

Les personnes en arrière-plan dans nos vies ont toujours une parole rassurante au moment le plus pénible de notre vie, et lorsqu'elles n'ont pas de paroles, c'est pour nous laisser la place, pour nous permettre d'exprimer ce qui nous trouble.

 

Inconsciemment, nous oublions, les petites attentions, lesquelles nous démontrent leur amour et leur amitié.  Que ce soit par un sourire, un coup de téléphone, une invitation à célébrer un évènement quelconque, ces personnes nous rappellent sans cesse qu'elles sont là près de nous.  Et si nous sommes trop occupés, eh bien! elles attendent patiemment que l'on se manifeste.  Les personnes en arrière-plan dans nos vies peuvent nous être aussi totalement inconnues, mais combien présentes.  Pensez au chauffeur de taxi qui vous adresse la parole, au facteur qui vous sourit, à la caissière patientant pendant que vous cherchez de quoi payer, à la personne qui vous ouvre une porte.  Il y a plein de personnes autour de nous. Tout le monde se voit, mais personne ne se connaît.  C'est fou ce qu'une prise de conscience peut nous faire découvrir. 

 

Prenons donc, quelques minutes pour les remercier de faire partie de nos vies.  Et n'oubliez pas une chose très importante : vous êtes aussi quelqu'un en arrière-plan dans la vie d'une personne.  Ne la laissez pas tomber, car elle a besoin de vous. 

 

Kim Pérusse - auparavant adjointe administrative pour un organisme communautaire en santé mentale - Salaberry-de-Valleyfield - Québec - le 9 mai 2023

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Le sourire 


Il est si doux pour l’entourage, éclairant les yeux les plus tristes.

Il sème un air de résilience apaisant l’angoisse et le stress.

C’est la vitrine des émotions et l’arme de la séduction.

Générateur d’un grand bien-être, il crée des liens très positifs.

On peut tout dire en souriant sans prononcer le moindre mot.

Qu’il soit complice, tendre ou joyeux le sourire est vraiment précieux !

Distribuons-le sans relâche, enjolivant le quotidien

Et savourons tout le bonheur qu’il nous offre en le partageant.

Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 03 avril 2023

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Les jardins du repos

 

Aujourd’hui, c’est fini, je suis dans un cercueil,

Les larmes qui se déversent sur mon tombeau, gardez-les

Je n’ai pas besoin de vos peines, j’ai trop d’orgueil,

L’orgueil d’un homme froid qui seul a pansé ses plaies.

 

Je suis mort et enseveli sous cette lourde croix

Et cette terre humide dont vous m’avez recouvert

Ne conserve plus que l’odeur d’un cadavre, oubliez-moi,

Mon âme a fui mon corps, le corps n’est que poussière.

 

Celle que j’ai aimée m’attend derrière cette lueur,

La lumière est si vive, elle me tend sa blanche main,

La mort n’est pas la fin de tout, séchez vos pleurs.

 

Dieu m’a ouvert ses portes sur le céleste chemin

Qui conduit les hommes vers les jardins du repos

Où s’éteignent à jamais les flammes de nos fardeaux.


Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - prix littéraire du Sud-Ouest de la France et médaille d'étain à la Société des Arts et Lettres à Paris - région bordelaise - France - le 2 avril 2023 

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L’enfant d’autrefois

 

Je me rappelle d’un petit garçon solitaire,

Il y a déjà plusieurs années, seul, différent

De ceux qu’il avait rencontrés, de ces enfants

Qui ne purent jamais être ses camarades, ses frères.

 

Je me souviens de lui comme si c’était hier,

Il n’y a pas si longtemps pourtant qu’il était là

Le petit garçon d’autrefois qui a suivi les pas

De ces hommes retombés trop tôt à la poussière.

 

Il n’avait désiré que le bonheur des siens

Pour cet amour condamné à l’illusion,

Il ne récolta que l’insolence des moissons

Avant de comprendre qu’il ne lui restait plus rien.

 

Il a tellement pleuré le petit garçon d’autrefois

Pour avoir été blessé dans une lueur impure

Entre la peine et le silence étrange d’un murmure,

Les mains jointes vers Dieu, le cœur tourné vers sa foi.

 

Je me souviens qu’il a voulu s’éteindre parfois

Tellement qu’il souffrait de vivre dans cette maison meurtrie

Par le faix des discordes et des calomnies

Qui se renouvelaient chaque jour sans jamais une joie.

 

Je me souviens de lui comme si c’était hier,

Il n’y a pas si longtemps pourtant qu’il était là,

Le petit garçon d’autrefois qui a suivi les pas

De ces hommes retombés trop tôt à la poussière.

 

Si aujourd’hui, je revois toutes ces images d’autrefois

C’est parce que ce petit garçon solitaire, c’était moi.


Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - prix littéraire du Sud-Ouest de la France et médaille d'étain à la Société des Arts et Lettres à Paris - région bordelaise - France - le 31 mars 2023 

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Du temps pour soi


Il neigea deux jours et deux nuits. Après un regard par la fenêtre du salon, j’enfilai mon maillot de bain, mes flips-flops, et descendit à la piscine privée. Au-delà des immenses baies du complexe, les flocons dansaient une salsa endiablée avec les rafales du vent. Remontaient en spirales les plus frivoles, bousculés par le nordet.


Je ne nage pas comme un poisson, mais plutôt à la manière d’une grenouille sautillant ici et là avec une nouille colorée afin de ne pas sombrer dans l’eau bleutée et profonde. Une première expérience à jouer les gros bras vers la surface me frayant une sortie vers la clarté, m’avait quelque peu traumatisée. Après avoir touché le fond, me retrouver enfin à l’air libre, le cœur au bord des lèvres, une sensation hors du commun! Sauve qui peut! Je tenais à ma peau!


Et, la tempête cessa! Puis, le soleil apparut après plusieurs heures de cachette derrière les nuages. Je troquai mon maillot contre manteau, bonnet de laine, foulard et bottes de randonnée afin de profiter pleinement des rayons chaleureux, les deux pieds dans la neige scintillante. Peu importe les caprices de la météo ou l’humeur du moment, bouger m’a toujours maintenu la tête hors de l’eau!


Au total, je sortais revigorée de mes jeux aquatiques et promenades dans le quartier même après une tempête qui accumulait des dizaines de centimètres sur la chaussée.  Enfin, du temps pour m’évader, du temps pour soi!


Vive la santé! 

Louise Gagné - retraitée - Boisbriand - Québec - février 2023

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Mon chat

 

Un rayon de soleil réchauffe avec délice

La fourrure de mon chat lové dans un duvet

Il le pétrit sans trêve ronronnant de bonheur

Et dans ce nid douillet s’endort paisiblement.

 

Ses yeux tantôt croissants tantôt noisettes rondes

Guettent le moindre bruit précurseur de danger.

S’étirant lentement, il peaufine sa toilette,

Puis d’un bond se déplace, les oreilles dressées.

 

Pattes fines et gracieuses aux coussins de velours

Il avance sans bruit dans la nuit qui descend

Ses griffes acérées sont prêtes pour le combat

Mulots et souriceaux regagnez vos abris.

 

Comment mon doux félin si tendre et si câlin

Peut-il se transformer en tigre redoutable

Lorsqu’une odeur de proie envahit l’horizon

Réveillant brusquement son instinct de chasseur.

Voir la photo du chat sur : https://www.cestatontourdecrire.com/photos et dessins/animaux et oiseaux 

Marie-France Lefebvre -  Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 18 décembre 2022 

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Un Noël très touchant


Mon amie Claudine, chanteuse et comédienne et moi-même nous retrouvions tous les dix jours chez moi pour chanter et jouer de la guitare, notre répertoire partant de nos envies, était très varié et l’idée de le produire en faveur des plus démunis a surgi dans mon, esprit ayant participé durant de nombreuses années aux soupes de nuit dans les gares parisiennes.


Pourquoi ne pas choisir le soir de Noël pour donner un but positif à cette fête où la solitude est encore plus grande face aux rassemblements familiaux de tous ceux qui ont le bonheur de les vivre. C’est ainsi que j’ai fait le choix des centres d’hébergement, estimant que sur le trottoir. ce serait beaucoup moins évident. Ma proposition a reçu un accueil très favorable. Claudine ayant adhéré à cette suggestion, plusieurs années durant, nous avons animé la soirée du 24 décembre au centre « La Colombe » puis à « L’Olivier ».


Dans ces centres, le soir de Noël, tout était fait pour qu’un peu de joie soit offerte aux résidents, la salle à manger était joliment décorée et le menu sans alcool était alléchant.

Nous chantions de tout notre cœur durant tout le diner et invitions les participants qui le pouvaient et le voulaient à s’unir à nous (certains étaient handicapés ou enivrés s’ils venaient de l’extérieur). Nous avions bien chaud ce qui n’était pas la même chose au-dehors !

Le souvenir le plus mémorable est celui que nous avons vécu un soir de très grands froids, il faisait moins sept degrés : nous venions de finir notre prestation lorsque les membres de la Croix Rouge nous ont invitées à les suivre en maraude.

Leur tournée commençait par les rues et les quais du métro où rompre l’isolement de ceux qui sont si seuls dans l’errance, partager de la chaleur, des mots réconfortants et des sourires complétaient les quelques victuailles ou vêtements que nous leur apportions, puis c’est dans le bois de Boulogne que nous nous sommes retrouvées.


Nous transportions nos guitares qu’il a fallu réaccorder ; quant à moi, je ne sais pas jouer debout ; qu’à cela ne tienne, nous avons promené une chaise.


Il fallait voir le défilé enjambant les creux boueux et se rendant au cœur du bois où des familles vivaient sous des morceaux de tissu, transies par le froid.


Nous apportions des victuailles, des chaussettes, des écharpes, et tout l’amour que nous voulions offrir. Il me serait impossible de tenir ne serait-ce qu’une nuit dans ces conditions si précaires !


Claudine et moi avons entonné quelques chants, très émues face à ces êtres si démunis qui sont allés chercher une bougie pour l’allumer à notre intention.


Je n’oublierai jamais cet instant au cours duquel j’ai mesuré une fois de plus la chance que nous avons face à tous ceux qui souffrent tant et continuent à être debout avec beaucoup de courage.


Ce fut un merveilleux soir de Noël conforme à l’attention aux autres que j’essaie de vivre au quotidien.


Marie-France Lefebvre -  Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 18 décembre 2022

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Jean Lapointe

 

Oui, je me sens reconnaissante.

Je viens d’écouter l’émission de Monsieur Jean Lapointe, avec son fils Jean-Marie.

Tellement, mais tellement émouvant.

Sans vouloir me vanter, (oui, oui, je me vante)…j’ai eu deux merveilleuses rencontres avec cet homme, tellement généreux.

La première, j’avais environ vingt-quatre ans.

Je vivais, à ce moment-là à La Butte à Mathieu de Val-David.

Un soir, on me demande de remplacer l’éclairagiste, qui devait faire suivre l’artiste sur la scène, le « follow spot ».

Je n’ai jamais fait ça, les genoux me tremblent, et que dire de mes bras???

Et, l’artiste en question est une de mes idoles….

Vous l’aurez deviné….Monsieur Jean Lapointe.

Je m’installe donc, derrière cette immense machine…

Et j’y vais allègrement, de gauche à droite, de droite à gauche, par en bas, par en haut..Je zigzague à qui mieux mieux…

Vous aurez compris que c’est moi qui dois suivre l’artiste sur scène….

Mais non! Je suis complètement mélangée !

Qui me sauve de cette catastrophe ??? Nul autre que ce grand homme!

Jean Lapointe s’évertue à me suivre, afin d’être dans la lumière.

Et, en plus, après le spectacle, il me félicite pour l’avoir bien suivi…Quand même, avec un clin d’œil !

Ce n’est pas fini, le lendemain, fin d’après-midi, il me donne les clés de sa Mercedes afin que j’aille reconduire un de ses amis, pas le moindre, monsieur Richer, une autre de mes idoles, à Ste-Adèle.

Vous imaginez?

Moi, Anne Roberge, petite beauceronne, conduire la Mercedes de Monsieur Jean Lapointe?

Ce n’était plus Alice aux Pays des Merveilles…

Mais bien Anne De Beauce au Pays des songes…

Quand même! La veille, j’ai raté son éclairage, et là, il me confie son auto!

Il n’avait vraiment peur de rien!

Quelque trente ans plus tard…

Mon amoureux, journaliste est invité pour un Salon d’achats, à Banff, et monsieur Jean est l’artiste invité.

Dans l’avion, nous nouons connaissance.

Quand même pas difficile de nouer des liens avec cet homme merveilleux.

À cette période, Richard et moi, mettions sur pied, notre site internet Planète Québec.

Mais tout n’était que balbutiements.

Rien n’était facile.

Richard était allé acheter quelques câbles, afin d’avoir une ligne.

Je nous revois encore, nous quatre, assis à terre, le « labtop », sur le lit, et Jean qui cherchait des sites de philatélies, et Cécile, le Louvre à Paris.

Le plaisir que nous avons eu.

La générosité de Jean Lapointe est allée encore plus loin…

Il nous a offert des textes inédits, pendant des années sur notre site Planète Québec, et bien naturellement gratuitement.

Je vous ai appelé monsieur… je vous ai appelé monsieur Jean…je vous ai appelé monsieur Lapointe…

Permettez-moi, ce soir de vous appeler…Cher Jean!

Richard et moi, ne cesserons de sourire, et même de rire en pensant à nos moments passés ensemble.

À toi Jean-Marie, à tes sœurs, à tous tes proches, et à nous tous qui perdons un humain dans tous les sens du mot.

Nos plus sincères condoléances !

 

Anne Roberge – retraitée du monde des affaires – Île-des-Sœurs – Verdun - Québec - le 23 novembre 2022

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Tennis (Tennis provient du français «tenez» )

Lors de mes études au collège, 1950-1954, de 13 ans à 17 ans, j’ai eu le plaisir de jouer au tennis régulièrement. Avec ma première raquette, celle que mon frère ma donnée, pas mal usée, mais qui m’a permis de tomber en amour avec ce sport.

Je n’ai pu jouer de nouveau qu’en 1963, lorsque les propriétaires du chalet que nous louions, à Notre-Dame des Laurentides, ont construit un terrain de tennis aux dimensions conventionnelles. J’y jouais à presque toutes les fins de semaine. Un des fils me battait continuellement mais oh! Que c’était plaisant.

J’allais régulièrement aux tournois des joueurs professionnels qui performaient au club de tennis de Québec. Ken Rosewall, John David Newcombe et combien d’autres de ces professionnels, étaient  de véritables athlètes.

C’est pourquoi, avec mon deuxième compagnon, qui lui aussi aimait le tennis et était un très bon joueur, nous allions souvent aux terrains de tennis des collèges de Québec, les fins de semaine et c’était gratuit.

J’ai beaucoup joué sur le terrain de tennis qu’il y avait au chalet de Lambton, il était bien éclairé le soir,  presque à chacune de nos visites à ce merveilleux endroit sur le bord d’un lac tranquille.

À Sorel-Tracy, où je suis déménagé à ma retraite, mon compagnon et moi, allions jouer aux tennis souvent à des terrains où c’était, là aussi, gratuit.

Tout ça pour dire que je suis de près l’évolution des joueurs d’aujourd’hui, surtout nos québécois et canadiens qui font très belle figure aux tournois internationaux incluant bien sûr ceux de Montréal et de Toronto.

J’admire ces athlètes, brillants, talentueux, la plupart beaux à voir évoluer. Beau spectacle.

Je ne me fatigue pas de les voir en pleines actions.

Malheureusement je n’ai plus la capacité de jouer à nouveau: l’âge, la santé.

Gilles Capistran - autodidacte - Longueuil -  Québec - le 1er novembre 2022

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Dans ma maison du Sud

 

Dans ma maison du Sud

Auprès des Oliviers

J’aime me retrouver

Au soleil du midi

Près de la Grande Bleu

Parée de camaïeux


Les jardins de Provence

Et mes jeudis d’enfance

Et Pagnol et la France.

 

Dans la douceur d’un soir

D’un horizon bleutéAu son d’une Sardane

Que le ciel enrubanne

Dans la nuit étoilée

Des jupons colorés.

 

Les jardins de Provence

Et mes jeudis d’enfance

Et Pagnol et la France

Claire Lorrain - éditrice - Bazas - petitecommune de Gironde - France - le 7 septembre 2022 

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Rendez-vous nocturne avec moi-même

Écrire pour exister, écrire pour vivre ou vivre pour écrire, depuis l'enfance où j'ai pu tenir un stylo et griffonner, j'écrivais laissant vagabonder mon esprit de ci, de là et peindre de jolis mots assemblés sur mes feuilles de papier à lettres ou sur mon cahier d'écolière. 

Grâce à elle, j'ai pu découvrir qui j'étais au fond de mon être, et donner du sens à ma petite vie. Mettre des mots sur mes maux, hurler ma douleur et mes peurs pour m'apaiser un peu. Je partais bien souvent dans des aventures fantastiques, des rêves fous. Elle me dépassait bien souvent par sa peinture, sa richesse, ce voyage d'écriture. Elle était pour moi un rendez-vous, un moment en tête à tête, pour retranscrire comme pour ne pas oublier et me dire je suis en vie. Il était indispensable pour moi à l'époque de coucher mes maux sur le papier, seul confident qui prenait ce temps pour moi et m'écoutait. J'espérais que l'écriture m'aide à guérir mes blessures et me donne cette force pour avancer coûte que coûte. Elle était mon rendez-vous du lendemain à ne pas manquer, Dieu sait qu'elle est réparatrice quand tout va mal. Ça n'a pas été facile les premières fois, un peu comme un bébé, j'y allais à tâtons, petits pas par petits pas, tout comme avec mes rêves et désirs. En avais-je seulement le droit ? De nombreuses fois, je me suis pris des coups, j'ai fait des erreurs, j'ai fait des efforts, je me suis corrigé, parfois j'ai eu aussi cette envie rageuse de tout envoyer balader, tout raturer, arracher chiffonner et jeter à la corbeille. Elle ne m'en a jamais voulu, elle a toujours été présente quand tout me flanquait à terre, quand tout voulait me noyer, elle était là pour me repêcher et me remettre debout. Fidèle, patiente, aimante, bienveillante, en me disant Non, bats-toi ! crois en toi ! alors je me remettais debout avec le peu de force que j'avais et je reprenais mes crayons, mes feuilles ou mon cahier, et je partais vers de nouveaux horizons, en me disant qu'un jour, je vivrais mes rêves d'écriture pour de vrai, et au grand galop.

Pour moi écrire, ce sont des mots papillons qui se posent ici ou là au gré de leurs envies. La liberté d'être, un magnifique trésor de la langue à la plume, c'est cette magie qui s'opère à chaque instant, des émotions intenses, des voyages partagés et de l'amour qui veut s'exprimer. Écrire nous donne des ailes pour voler si haut, et fait fleurir nos rêves sur les routes du possible. C'est une symphonie merveilleuse, une invitation amoureuse, et pour devenir écrire pour résister.

J'aime ces rendez-vous nocturnes avec moi-même, tranquillement reposée sur mon lit, les genoux repliés, le crayon à la main, le cahier sur les genoux, une musique de fond, le regard cherchant l'inspiration et les mots pour seuls refuges.

Si ma plume devait raconter voici ce qu'elle dirait...

©Gaëlle – Bernadette Lavisse auteure poète écrivaine biographe Hauts de France 62 - le 4 septembre 2022

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Un regard neuf

 

Les senteurs que j’aspire, les fleurs que je vois, les ruisseaux et les petits plans d’eau, je connais tout cela mais on dirait que je les redécouvre, en marchant.


J’aime aussi voir les quelques cyclistes sur la piste. Presque seulement des familles. Le papa, la maman, les petits enfants qui suivent. Les parents qui jettent de nombreux coups d’œil pour voir si tout va bien… c’est kétaine peut-être de le dire, mais ça sent l’amour.


Tant d’amour chez ces jeunes parents!  Ça me procure du bonheur et la paix d’esprit pour quelques minutes. Puis je rentre dans mon appartement avec des visions agréables. Maman a dû me donner un peu de son côté contemplatif. Quand on sortait, en auto, elle regardait tout avidement. Je lui demandais: «Qu’est-ce que tu peux bien regarder tant que ça?». Elle me répondait: «Quand je serai morte, je ne pourrai plus regarder. Laisse-moi donc faire!».


Qui eût cru que je verrais, non que je regarderais, une famille de cyclistes et que j’y trouverais autre chose que des casques, des roues et des jambes qui pédalent? Comme c’est fou!

 

Germain Monté - Journaliste - Laval - Québec - le 19 août 2022

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Histoire vécue d'enfant

 

Je vis sur une petite ferme. En face de la maison, de l’autre côté de la route et de la petite décharge, il y a une grande étendue de terre en friche où poussent des broussailles et de jeunes arbres.

En certains endroits, il y a ce que l’on appelle une coulée où parfois s’accumule une bonne quantité d’eau. Dans ces coulées fourmillent des têtards et des grenouilles que j’aime taquiner.

Plus loin, il y a une étroite rivière, peu profonde, mais à certains endroits, il se forme des bassins qui me permettent de me baigner tout nu. Cependant il arrive qu’il y ait des sangsues et c’est très désagréable.

Sur la côte de cette rivière, souvent, ce que l’on nomme au Québec, des siffleux, ce sont des marmottes qui creusent plein de tunnels. Je les croyais dangereuses au début, mais j’ai appris qu’elles ne sont pas belliqueuses et donc non dangereuses.  

J’ai appris d’un cousin plus âgé de fabriquer facilement des sifflets avec un bout de branche de saule.

Un peu plus loin il y a un arbuste, cenellier, dont le fruit est nommé : cenelle et a aussi pour noms locaux : poires d’oiseaux, car leurs graines sont dispersées naturellement par les oiseaux (merles et grives), assez friands de la chair farineuse des fruits. Il ne faut pas trop en manger car on devient la bouche pâteuse. C’est tout de même bon.

Ma mère ne s’inquiète pas de moi, car elle sait que je ne fais pas d’imprudence et que je suis bien habitué à ces escapades.

Je ne suis de toute façon pas absent très longtemps et en revenant je la trouve souvent dans son grand jardin où elle travaille à sarcler et soigner ses plantations. On y trouve de tout : patates, haricots jaunes, betteraves, blé d’Inde, tomates, salade, céleri, ses fameuses cerises de terre auxquelles il ne faut absolument pas toucher.  C’est succulent et si sucré. Elle les garde surtout pour la fabrication de sa gelée bien spéciale.

Les cerises de terre, dont le nom scientifique est « physalis », sont parfois appelées groseille du cap, ou cerise d'hiver, ou encore lanterne chinoise. Ce sont de petits fruits d'un jaune éclatant et en effet ressemblent à des lanternes chinoises.


Voilà donc des souvenirs de ma jeune enfance.


Mention dans le cadre du projet C'est à ton tour d'écrire s'envole au Théâtre La Doublure de Sorel-Tracy , texte lu  par Claude Cournoyer lors de la  représentation du 22 septembre 2022 - MB


Gilles Capistran - autodidacte -  Longueuil - 15 mai 2022

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Un départ

Un départ commence toujours par un premier pas pour aller ailleurs.  À un moment donné de ma vie, j’ai changé le cours de mon existence, en faisant le choix de partir. C’était un projet mûrement réfléchi qui allait aboutir à un changement radical dans ma vie. Jusqu’à ce moment-là, je croyais que ma vie était toute tracée d’avance, je me trompais.

Un départ est une porte qu’on a choisi d’ouvrir, un pas que l’on a franchi pour traverser de l’autre côté.  Tout changement comporte des risques et est souvent un choix douloureux à prendre.   Quand j’ai cru le temps venu, j’ai pris mon courage à deux mains et suis partie étant convaincue que remettre à plus tard était inutile.

J’avais à lâcher prise sur mon passé et me construire un nouveau modèle.  Ce nouveau départ m’a réellement effrayée; c’était comme faire un saut dans le vide. À la simple idée de partir, sans savoir ce que la vie me réservait, a généré en moi beaucoup de stress et d’inquiétude.  Personne ne m’a pris par la main pour me donner la marche à suivre. Je me rappelle avoir pleuré quelquefois et de m’être demandé: qu’est-ce que je fais dans cette galère?  Mais je ne me suis jamais découragée, je n’ai jamais baissé les bras.  J’avais pris une décision déchirante, il fallait que je l’assume.  J’ai ouvert une porte, ai emprunté des passages pas toujours ensoleillés et parfois des routes sinueuses.  Je me suis frayée un chemin, souvent sans trop regarder en arrière, en espérant ne pas me tromper, ne pas me perdre. 

Il m’a fallu beaucoup  de courage pour affronter ce qui m’attendait mais je savais qu’au fond de moi j’avais toutes les ressources nécessaires pour passer au travers de toutes les difficultés rencontrées en chemin. 

Je ne savais pas ce qui m’attendait mais j’avais le sentiment profond que la vie me réservait encore de bons moments.  Quand je regarde en arrière, je me dis que mon départ est arrivé au bon moment, que j’ai fait le bon choix et que j’ai bien cheminé.  Il m’a permis de me retrouver, de découvrir en moi des qualités que je n’avais pas soupçonnées, entre autres la volonté, la détermination, la ténacité, le courage et le sens des affaires.  Il m’a permis aussi d’organiser ma vie comme je l’entendais et de devenir une personne plus réfléchie et plus responsable.  Je réalise que c’est le chemin que je devais emprunter pour devenir la femme que je suis aujourd’hui. Je suis sincèrement fière de ce que j’ai accompli.

D’une décennie à l’autre, j’ai poursuivi mon petit bonhomme de chemin de sorte que j’en suis rendue maintenant à préparer mon ultime départ, celui dont on ne revient pas.  Quand je franchirai le fil d’arrivée de la vie, je tirerai ma révérence dignement.  Je partirai en disant merci à la vie, merci pour toutes ses bontés à mon égard.

Lorraine Charbonneau - Ex-fonctionnaire de la Fonction publique fédérale - Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 29 avril 2022

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Petites réflexions pour un temps incertain

Ce matin, le sommeil me fuit.  Alors,  je me suis mise à mon ordinateur et voici mon tout nouveau texte.  Depuis deux ans, nous sommes en pandémie.  Au tout début, bien malin celui qui aurait pu en prédire la durée.   Tout le monde s’attendait à ce que cela dure quelques semaines.  Mais la pandémie dure toujours.  Le système n’était pas prêt à affronter une telle affluence de personnes malades.

Présentement, l’Ukraine vit des moments très difficiles.  Le monde entier commence à ce rendre compte que cette guerre pourrait dégénérer en conflit nucléaire mondial.  Qu’on se le dise, ce ne sera pas une guerre comme les deux guerres mondiales passées,  car presque tous les pays ont l’arme nucléaire.

Pensez-vous que nous sommes prêts à affronter un tel désastre?  Et bien la réponse est non.  Imaginez au Canada, il n’y a même pas d’abris nucléaire pour abriter la population.  Pensez-vous que notre système de santé tel qu’il est présentement, peut accueillir un très grand nombre de blessés?  En ce qui a trait aux morts, leur sort sera déjà réglé.  Et bien, je vous répondrai que  non,  même si les autorités civiles prétendent qu’ils ont un plan.  C’est sans compter que les retombées radioactives continueront à endommager la planète et à faire de nombreuses victimes. 

Après un tel désastre,  le monde sera à reconstruire.  Nous devrons cultiver nos fruits et nos légumes.  Nous devrons apprendre à soigner nos blessures par nous-mêmes.  Nous devrons trouver un moyen de communiquer entre nous.  Nous devrons apprendre à manier les armes pour nous nourrir, pour nous défendre.  Comment ferons-nous pour entretenir nos structures (routes et ponts).  La nature redeviendra à l’état sauvage.

Vous et moi, présentement, nous nous sentons bien impuissants.  Alors pourquoi ne pas prendre un tout petit moment  pour prouver notre amour à nos amis et à nos proches.  Cela ne sert  simplement à rien d’attendre le moment propice pour le faire, car ce moment-là ne se réalisera peut-être pas. Faisons spontanément sans arrière-pensées,  sans cérémonie.

C’est peut-être utopique de penser cela, mais je crois que ce n’est pas les nombreuses sanctions envers Vladimir Poutine qui va arrêter la guerre.  Je crois plutôt, qu'en mon for intérieur, c'est l'Amour qui réussira.  Remarquez que je l’ai écrit avec un grand « A ».  Alors mes amis, je vous laisse là-dessus.

Louise Lépicier - préretraitée - Joliette - Québec - le 3 mars 2022 

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Le chant d’une petite plume d’oie

 

Non, mais quelle mouche l’a piqué ? s’interroge Plume d’oie posée avec colère sur le bord du secrétaire.

Il aurait pu me poser délicatement dans l’encrier plutôt que me jeter ainsi. Surprise d’un tel comportement à son égard, Plume est triste. La feuille blanche se trémoussa et dit : mais regarde cette vilaine tache que tu as faite. Même notre ami buvard n’a pas réussi à l’éponger. 

Oh mais, je n’y suis pour rien répondit Plume. Il était d’une telle rage, il n’a même pas pris le temps d’enlever le surplus d’encre, et il a même failli renverser l’escritoire placé près de mes sœurs les plumes métalliques.

Ce pauvre Rufus toujours près du bureau, l’aurait bien lui aussi reçu sur la truffe. La feuille reprend : Sieur sait bien que c’est grâce à toi qu’il est devenu un écrivain, il va se raviser, retrouver ses esprits après avoir bu un bon café. Il a une telle pression en ce moment.

Le penses-tu ? dit Plume, tu sais dans le doute, il vaut mieux s’abstenir. Oui ne t’en fais pas. Tu es un être exceptionnel. 

Regarde combien de fois, il a jeté mes sœurs, non satisfait de son travail et toi tu es toujours là. Regarde aussi dans la poubelle combien de fines plumes métalliques rouillées ou abîmées s’y trouvent. Il te préfère aux métalliques. Il te bichonne, t’essuie avec le plus beau des chiffons.

En plus, tu as un support d’une élégance.

Regarde sous l’escalier, derrière toi, tourne la tête, tu as vu tous les manuscrits, les livres écrits. 

Oh tu as raison belle amie. Maintenant, je me souviens l’avoir entendu me chuchoter que de tous ses objets de fantaisie, j’étais celle de sa mémoire et de son honneur, et qu’à l’image des plus grands comme Flaubert, Hugo, Sand et Dumas, je suis la plus précieuse qui lui insuffle les mots.


Plume se redresse; chante dans le vent qui se glisse entre les rideaux, un rayon de soleil lui donne de l’éclat. Interpellé par ce chant mystérieux, Sieur l’auteur, de sa main droite saisit délicatement Plume, la trempe dans l’encre violette et se met à écrire « le chant d’une petite plume d’oie »


©Gaëlle Bernadette Lavisse écrivaine biographe, auteure, poète, autodidacte - Thérouanne - France - le 19 janvier 2022

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L’étonnement

Savoir s’étonner, c’est le propre de l’homme et pourtant combien d’adultes sont remplis de préjugés et pataugent toute leur vie dans la banalité de leur existence. Blasés, ils ne s’étonnent plus de rien.

Comment ne pas s’étonner, tout est étrange pourtant. Ne serait-ce que le fait d’exister. Et quoi de plus étrange que l’autre? Il est mon semblable, mais combien différent. Jean-Paul Sartre disait que l’autre est un « autre moi » en ce sens que tout comme moi, il est un sujet indéfinissable, une autre conscience, une autre énigme. Tout comme moi, il cherche à se définir, à savoir qui il est.   C’est pourquoi il est impératif d’être à l’écoute de  l’autre.  Deux personnes qui s’écoutent avec respect sont deux personnes qui s’étonnent d’être.

S’étonner, c’est réaliser, prendre conscience, s’émerveiller, s’émouvoir, être interpelé par tout le merveilleux et le mystérieux de ce qui nous entoure.

Dans l’étonnement, il y a une notion de questionnement, une prise de conscience d’une nouvelle vision des choses qui apparaît ou qui doit être reconsidérée et où les prérequis sont considérés comme douteux et donc questionnables.  Il ouvre des portes sur l’inattendu et sur l’extraordinaire. Il aide à parfaire ou approfondir, apporte merveille et satisfaction.

Le mot étonnement possède la même racine latine que «tonnerre».  Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que la notion négative perd peu à peu de cette dimension de vertige pour prendre la signification moderne qu’on lui connait aujourd’hui.   Dans la notion d’étonnement, il y a l’idée d’un choc qui dérange étrangement mais agréablement et qui nous oblige à réagir.  Pour être étonnés, il ne faut pas seulement être surpris mais aussi dérangés dans nos certitudes.  Il y a aussi l’idée d’émerveillement devant quelque chose qui nous fascine.

Qu’est-ce qui m’étonne le plus?  D’abord, la vie.  Je la trouve extraordinairement belle, mystérieuse à souhait et pleine de rebondissements.  Je suis impressionnée d’avoir eu comme mère, une femme merveilleuse qui a pavé ma voie, m’a ouvert des portes et m’a appris énormément.  Je me réjouis d’avoir eu trois grandes amies, des anges qui ont embelli ma vie.  Je suis épatée du parcours qui m’a amenée à ce que je suis aujourd’hui.   Je suis émue rien qu’à y penser d’avoir porté la vie de trois enfants qui me font honneur.  Je suis abasourdie de tout ce que la vie m’a apporté, des formidables voyages que j’ai faits, des centaines de livres qui ont comblé mes heures de loisir.  Je suis ébahie de la nature et de toute la beauté que je perçois autour de moi, des multitudes de couleurs, de textures et de formes qui m’apportent de la beauté et du bien-être.

S’étonner, c’est avoir le cœur pur, c’est faire confiance, c’est s’enthousiasmer devant les beautés de la vie, c’est être reconnaissant, c’est goûter et ouvrir grand les bras au moindre petit bonheur qui nous arrive, c’est de devenir comme un petit enfant.

Lorraine Charbonneau – Retraitée de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval - Québec -  le 17 novembre 2021

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Le doute

 

Quand je regarde en arrière, il m’arrive quelquefois de me poser des questions. Je me demande si j’ai développé et bien utilisé le potentiel que la nature m’a attribué.

 

Ai-je été une mère inspirante comme je l’aurais voulu ? Ai-je été une bonne personne, une femme sympathisante, apaisante et éclairante pour mon entourage ? Ai-je réussi à inspirer ma joie de vivre ?  Est-ce que les choix que j’ai faits étaient toujours judicieux ?

 

Est-ce que j’ai profité abondamment de chaque moment qui passe et qui est si fugace ? Est-ce que les peines que j’ai eues, les larmes que j’ai versées et les efforts que j’ai faits, ont servi à quelque chose ?

 

Est-ce que mon attention était toujours dirigée sur ce qui était vraiment important ?  Ai-je aimé assez ? Ai-je voulu cacher aux autres ma vulnérabilité et ma fragilité pour me montrer plus forte que je ne l’étais en réalité.

 

La foi a donné un sens à ma vie, mais il arrive quelquefois qu’elle vacille pour me demander si tout n’est qu’illusion.

 

Étant fragile et faillible comme tous les humains, je me dis qu’à certains moments, j’aurais pu faire mieux.  Bien que je sache pertinemment qu’on ne peut pas revenir en arrière, j’espère de tout cœur que mon passage ici-bas aura contribué un tant soit peu à rendre le monde meilleur.


Lorraine Charbonneau – Retraitée de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier à Laval - Québec - le 25 août 2021

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Grain de neige

 

Je suis un grain de neige,

Un cristal parfait,

Une broderie divine, 

un joyau céleste.


Je suis un parmi des milliers.

Je fais partie d’une grande famille

Mais je suis unique et merveilleux.

 

Je descends vers la terre.

Le vent me pousse,

Je tourbillonne, je danse dans l’air.

C’est féérique!

 

Combien de temps suis-je suspendu ainsi,

Balloté entre ciel et terre?

Qu’importe les minutes ou les heures,

je suis heureux!

 

Pendant ma descente, j’admire le paysage.

Il y a des arbres, des maisons,

Des champs et des buissons.

Ils m’appellent, ils me souhaitent la bienvenue.

 

Enfin je me pose quelque part.

Lentement, au hasard.

D’autres cristaux me suivent.

Tous ensemble, on s’entasse, on s’amoncelle.

 

Jour après jour, couche après couche.

Je ne suis plus seul, nous sommes des millions.

Tous assemblés, presque cimentés.

Nous formons une masse solide.

Nous sommes forts et puissants.

 

Je suis l’infime élément

De cette immense structure,

De cette vaste couverture.

J’ai pour mission de protéger le sol,

De le garder au chaud.

 

Tout l’hiver je resterai ainsi,

Prisonnier dans cet infini,

Puis au printemps, mon œuvre accomplie,

Je m’évaderai, je serai libéré.

Et vers le ciel je retournerai.

 

Francine Grimard - auteure - illustratrice - Sorel-Tracy - Québec - le 18 août 2021

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Est-ce que je te l'avais dit ?

 

Est-ce que je te l'avais dit 

Que j'aimais le blanc

Celui de l'ours polaire

Des fleurs sauvages

De la neige

Le blanc qui se marie bien avec les couleurs de Dame Nature

 

Est-ce que je te l'avais dit

Lorsque tu es né, je t'aimais déjà

Dès le premier regard, tu faisais mon bonheur

Sentir ton souffle, ton cœur qui bat

Pouvoir te prendre dans mes bras, quelle joie !

 

Est-ce que je te l'avais dit 

Que j'aimais partager avec toi, mon frère

Que je me sentais en sécurité lorsque tu me protégeais

Tu es un modèle pour moi

Un frère c'est pour la vie

 

Est-ce que je te l'avais dit 

Que sans toi, je ne serais pas là

Tu m'as fait grandir comme seule une mère sait le faire

Je n'ai pas toujours compris

Je n'ai pas toujours été l'enfant modèle

Mais tu as toujours été là

 

Est-ce que je te l'avais dit 

Combien tu comptais à mes yeux

Combien d'histoires tu m'as racontées

Que tu m'as fait rêver

Grand-mère, je ne pourrai jamais t'oublier

 

Est-ce que je te l'avais dit 

Qu'une amie, c'est l'entraide

Un appel, un souper, une aventure à partager

Que nos routes se croisent ou se décroisent

Qu'importe !

 

Est-ce que je te l'avais dit 

Mon Amour que je t'aimais

Je t'aime à tout jamais

Alors si je ne l'ai pas dit

Eh bien, je l'écris. 

 

Monique Brouillard - retraitée - autodidacte – Saint-Gérard-Majella - Québec -  le 6 août 2021

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Ma maman

Vous parlez d'elle juste un petit peu.

Elle est toujours dans mes pensées. M'en souvenir me la ramène un peu.

J'aimerais vous parler de cette petite bonne femme qui avait toujours le sourire même dans les moments difficiles. Dans sa fragilité et sa faiblesse, elle était pleine de courage. Elle avait un si joli sourire avec sa fossette au creux de la joue et ses yeux étincelants ! J'aimerais pouvoir feuilleter de nouveau les vieux albums photos et qu'elle me raconte chacune des histoires.

Qu'elle me dicte les anecdotes, les forces à savoir. J'aimerais lui dire : maman, j'ai retrouvé des photos de pépé soldat. Regarde il est là. C'est lui. J'aimerais partager avec toi toutes les avancées et recherches qui te tenaient à cœur. 

J'aimerais vous dire combien elle était belle, douce, aimante et qu'elle me manque toujours. Elle me voulait heureuse, épanouie, aimée. Elle voulait que j'écrive des récits de vie, la sienne aussi. Transmettre aux générations futures tout ce qu'elle m'a appris. Vous parlez d'elle pour que vous puissiez la connaître. Elle était créative et confectionnait nos vêtements, des petites robes à fronces. La reine des confitures.  Elle vous aimerait c'est certain, son cœur de maman était grand.

En parlant d'elle, son visage m'apparaît, elle sourit. 

Maman je suis fière de la femme que je suis devenue, et d'aimer comme toi de manière inconditionnelle. 

Je suis fière d'être ta fille.

  

© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 25 juillet 2021 

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Cadeaux à mes amies!

À toi, artiste, photographe, musicienne, peintre, poète, enseignante et écrivaine.

J’aimerais offrir la clarté lumineuse des matins de bord de mer quand les oiseaux piaillent devant leur petit-déjeuner. Tes photos déploieraient l’horizon à perte de vue!

J’aimerais te faire don de notes soufflées par le vent du large qui accorde ses violons afin de concevoir des symphonies de rimes à l’infini.

J’aimerais te faire cadeau de l’audace de l’univers pour les rouges carmin, les orangés et les bleus de Prusse de tes aquarelles, aquarelles qui poseraient fièrement pour la galerie.

J’aimerais te transmettre l’inspiration pour mettre au point le dictionnaire de mots, de mots d’amour poignants comme des coups de foudre. N’es-tu pas la plume qui berce les âmes esseulées?

J’aimerais te glisser à l’oreille les compliments à adresser aux Neil Armstrong de demain qui travaillent d’arrache-pied à découvrir les planètes dans ta classe.

Pour toi, la romancière qui doute, j’aimerais inventer un coffret magique où l’avalanche de situations insolites déboulerait sur le papier et raconterait une histoire abracadabrante. J’aimerais t’insuffler le courage de secouer les exigences, de brasser les consignes et de braver la gêne paralysante afin de libérer ton génie astucieux. Tu as plus d’un tour dans ton sac!

À vous, toutes mes amies artistes, je souhaite des heures fécondes, afin que votre talent naturel prenne conscience de sa richesse.

Osez! Voilà un court mot de quatre lettres qui contient son lot de surprises!

Savourez le moment, l’unique moment présent à chaque instant!  le 27 novembre 2016

 

Louise Gagné - retraitée - Boisbriand - Québec - le 15 juillet 2021 

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L’enfant du milieu


Ceci fait référence à une phrase d’un excellent texte de monsieur Raymond Lafrance dans l’onglet Le choix qui parle d’une dame qui était malheureuse parce qu’elle était l’enfant du milieu. Je donne ici ma propre version d’une enfant du milieu.


Depuis toujours, les chercheurs tentent de comprendre pourquoi des enfants, pourtant élevés par les mêmes parents, avec les mêmes valeurs, grandissent si différents.  Le psychanalyste autrichien Alfred Adler à qui l’on doit les toutes premières théories sur le sujet au début du XXe siècle avance que ces enfants un peu négligés, ni admirés comme le sont les aînés, mais jamais chouchoutés comme les derniers, tendent à être plus agréables justement parce qu’ils ont moins de pouvoir. 

 

Dans ma fratrie, nous étions sept enfants, j’étais exactement l’enfant du milieu, trois plus vieux, trois plus jeunes.  Mon père qui était représentant dans les produits pharmaceutiques a beaucoup investi dans l’éducation de mon frère aîné.  Il en a fait un pharmacien parce qu’il aurait voulu l’être.  Ma mère était en admiration devant sa fille ainée qui faisait son cours classique.  Elle me la citait souvent en exemple.  Quant aux deux dernières, elles faisaient l’admiration de tous, elles étaient tellement mignonnes.

 

En ce qui mon concerne, je n’ai jamais souffert d’être une enfant du milieu.  Je n’ai jamais manqué de rien et je n’ai jamais ressenti d’injustice à mon égard.  Je n’ai tout simplement pas été surprotégée.  Voici comment j’étais et ce que j’éprouvais à l’époque : je ne faisais pas de bruit, je n’attirais pas l’attention, je faisais ma petite affaire, je me sentais un peu transparente, je me voyais comme un témoin, une observatrice de ce qui se passait autour de moi, c’était comme si j’analysais, mais et j’insiste, sans jamais ressentir aucune animosité.

 

Je crois sincèrement que le fait d’avoir été une enfant du milieu m’a agréablement avantagée.  Comme les yeux n’étaient pas sur moi, on n’attendait peu de moi, j’avais donc moins de responsabilités.  Je me sentais alors plus libre et plus indépendante.  J’ai continué avec bonheur à être ainsi tout au long de ma vie.

 

Lorraine Charbonneau -  Retraitée de la Fonction publique fédérale - Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 9  juillet 2021

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Je suis comblée

Quand j’ai appris qu’un de mes textes avait été choisi pour faire partie du livre C’est à ton tour d’écrire, je n’arrivais pas à y croire.  J’ai lu et relu plusieurs fois le courriel qui me l’annonçait pensant que j’avais mal lu ou qu’il y avait eu une erreur.

Soudain, un éventail d’émotions contradictoires m’a envahie, j’étais heureuse mais aussi perplexe et déconcertée.  Dans ma tête, j’entendais un bruit confus, des dizaines de petites voix me parlaient toutes en même temps.  Après quelques minutes, j’ai réussi à les calmer et à les exhorter à s’exprimer chacune à tour de rôle.

L’une me disait : «Tu dois être fière de toi» → «Oui, bien sûr, je suis fière de moi, mais je suis davantage surprise.  Je n’ai écrit que pour moi seule toute ma vie et voilà qu’on va me lire!  Il y a de quoi être fière et surprise»

Plus d’une voix se réjouissaient avec moi et m’encourageaient «Tu es meilleure que tu pensais»; «Tu as gagné tes galons»; 

«Tu dois te faire confiance» → «N’en rajoutez plus, j’ai lu tellement de beaux textes dans ce cercle d’écriture qui m’ont charmée et émue.  Ils valaient amplement les miens».

Il y en même une qui a osé me dire «On n’a pas besoin de te rencontrer pour te connaître, tu es un livre ouvert.» → «À bien y penser, je crois que tu as raison


Je n’ai jamais pensé que mes écrits seraient lus un jour mais ils expriment bien qui je suis.  Je me confie dans mes écrits.

Tout cela pour vous dire que le cercle d’écriture m’a apporté beaucoup.  Il m’a donné confiance en moi, il m’a permis d’oser, il m’a permis de me dépasser.  Il m’a donné du temps de qualité et beaucoup de joie.

Lorraine Charbonneau – Retraitée de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval -  Québec – le 1er juillet 2021

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Confidence sans décence

Je n'arrive plus à écrire

La panne sèche, c'est du délire !

Et je m'en fiche, c'est encore pire !

Y'a rien à faire, y'a rien à dire.

 

C'est comme une source qui s'est tarie

Comme un oiseau tombé du nid

Une partie d'âme qui a pourri

Un bout de cerveau qui est parti.

 

Et ça fait peur quand on y pense

De constater une telle absence

Un vide profond, une béance

De tous mes mots, un grand silence.

 

Et puis alors, est-ce important ?

L'écriture, ce n'est que du vent

Une eau qui coule en ondulant

Pour disparaître au fil du temps.

 

Je vous confie mon abandon

Ma négligente interruption

Ma fainéantise, ma dérision

Tout ce que je déteste au fond.

 

Pour retrouver ce souffle puissant

Qui vient du fond de mon océan

Et qui jaillit joyeux et scintillant

Pour embellir ma vie, la nourrissant.


Danièle Comparetti -  infirmière – Tours – France - ancien blog : hemodyrea.canalblog.com - le 3 juillet 2021

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Confidence et confiance

Confidence et confiance sont synonymes, et l’un ne va pas sans l’autre.  Une confidence exige une confiance extrême en la personne à qui elle s’adresse, c’est un secret qu’on partage. Recevoir une confidence est un cadeau précieux offert avec confiance.  Tout ne tient qu’à un fil.

Un tel aveu peut prendre l’allure d’un compliment.  J’en ai reçu un beau de la part de ma meilleure amie.  Ce fut une grande joie, pour moi.  Ces paroles sont venues renforcer ma confiance.  Je n’ai jamais révélé tous ces bons mots… j’ai trop peur qu’ils ne perdent leur éclat, qu’ils s’épuisent et ne s’évaporent. J’ai donné suite à cette déclaration : « Confidence faite en toute amitié, en  toute  simplicité.  Je l’ai attrapée, pliée, dans mon cœur… serrée,  Jamais ne la dévoilerai, de peur qu’elle ne s’évente ».  J’y repense souvent.  Mon amie est décédée peu de temps après.  On en reparlera quand on se reverra.  On aura plein de confidences à se faire.

Un jour j’ai révélé un secret à une personne en qui j’avais confiance et qui n’a pas respecté le secret de la confidence.  C’est un venin qui m’a été injecté.  La confiance est tellement difficile à rebâtir.  Ce fut une leçon que je n’oublierai jamais. Il faut mesurer l’impact des révélations qu’on dévoile et y réfléchir à deux fois avant de divulguer des informations.  Depuis je suis fermée comme une huître.

La confidence peut s’avérer constructive et peut aussi être destructrice.  Car le jugement ne se tient jamais loin derrière.  Le jugement est insidieux.  Il se forge souvent à partir d’une rumeur fondée ou non, suite à un renseignement qui peut s’avérer aussi faux que vrai.  Il est impératif que la confession que l’on transmet soit véridique hors de tout doute avant de la propager.  Sinon la confiance sera altérée à jamais.

La confidence peut aussi se révéler sous la forme d’une promesse.  Une promesse est un engagement solennel qui se marie à la confiance. La prudence s’impose quand on fait une promesse… parfois des impondérables hors de notre contrôle nous empêchent de tenir parole.  Maintenant je ne promets plus.  Je fais tout en mon pouvoir sans promettre.

Mine de rien certains peuvent parler à tort et à travers et tenter de nous tirer les vers du nez pour nous amener à la confidence afin de soutirer des informations qui peuvent servir leur besoin de potinage.   Soyez sur vos gardes quand quelqu’un vous dit : « Je vais te faire une confidence, mais il ne faut pas la répéter ».  Déjà le secret absolu est terni.  Il s’est échappé du bout des lèvres et n’est déjà plus secret.  Il arrive que confidence rime avec médisance.

En amitié, la confidence peut venir alléger un cœur lourd.  En amour, elle se murmure à l’oreille tel un secret.

Entre vous et moi, en toute confidence je soupçonne qu’être dans la confidence est un privilège et préserve la confiance. 

C’est un présent à conserver précieusement.

Odette Gilbert-Soucy - Autodidacte - Artiste - Facebook Gilod - Les Méchins - Québec - le 1er juillet 2021

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Métamorphose 

Quand je regarde en arrière, j’ai l’impression que j’ai vécu plusieurs vies, je me suis élargie comme des cercles concentriques à la surface de l’eau, quand on y jette un caillou, ou comme ces animaux qui muent, dont la première peau se détache et tombe.

Ma vie a été une succession d’imperceptibles transformations à tout point de vue spirituellement, physiquement et intellectuellement, ce qui lui a donné de la saveur.  La métamorphose a été si progressive, si imperceptible que je n’y ai pas tellement porté attention.  C’est à mon insu que tout a continuellement pris forme, que je suis devenue la femme que je suis aujourd’hui.  Je crois que la vie ne m’a pas demandé trop d’efforts, je suis allée où elle m’a poussée, j’ai suivi la route qu’elle m’indiquait, je n’ai pas eu à ramer à contre-courant.

Souvent dans ma vie, je me suis contrainte au silence, je me suis abstenue de dire le fond de ma pensée.  Pourquoi?  Pour ne pas m’imposer, pour ne pas faire de la peine, pour ne pas contredire, un peu par gêne et souvent pour avoir la paix.  C’est pourquoi avant qu’il ne soit trop tard, j’ai un besoin urgent de libérer par l’écriture ce qui, au fond de moi, a besoin de s’exprimer.

Tout passe…. Comme les gens, ils apparaissent dans notre vie puis soudain disparaissent.  Mes grandes amies sont toutes parties.  Nous ne pouvons plus communiquer, philosopher ou seulement partager.  Il me reste l’écriture.  L’écriture me donne le goût de liberté et d’indépendance, elle justifie un peu mon existence, enfin le peu qu’il me reste.

Je crois que j’ai bien mené ma barque, elle m’a conduit à bon port.  Maintenant, je me contente «d’être» tout simplement.  Généreuse plénitude!  Divin repos de la guerrière!

 Lorraine Charbonneau -  Retraitée de la Fonction publique fédérale - Résidente du Marronnier -  Laval - Québec - le 2 janvier 2021

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