Émotions

Émerveillement tonique

 

Quel puissant tonique que de ressentir l’émerveillement !

Aucune surprise de ma part quand je lis que l’émerveillement, selon certaines études récentes, pourrait assurer la survie collective. Lors d’une marche dans la forêt ou sur une plage, les conditions sont idéales pour porter son regard vers les vagues ou les arbres ou les trésors à nos pieds. Les sons apaisants de la mer ou de la montagne n’ont rien à envier aux plus beaux morceaux de musique. L’échelle est infinie, du grandiose ou plus minuscule, quand on porte réellement attention à ce qui nous entoure.

Une orange, une pivoine ou une ruche d’abeilles multiplient les facettes d’émerveillement. Je pèle l’orange que j’ai pris le temps de rouler dans mes mains et mon nez ne se lasse pas de ce parfum d’agrume. Une bouchée, une observation de ces petites capsules remplies de jus et voici mon attention partagée entre le plaisir de mes papilles gustatives et la fascination devant tant de façons pour la nature d’enfermer les liquides.

Un vase de fleurs fraiches un jour gris d’automne réjouit nos sens. Une pivoine fait rêver les artistes d’en capter les couleurs au pastel, à l’acrylique ou l’aquarelle, sans espoir d’y associer le parfum. Mais la mémoire nous le permet en admirant leurs œuvres.

Dans les moments difficiles de deuil ou de changement déstabilisant, bienheureux sont les gens capables de faire appel à l’émerveillement. Au fur et à  mesure qu’on vit le deuil, on redécouvre des plaisirs qui ne l’étaient plus, des détails qui rendent une routine moins neutre, un premier sourire grâce à un souvenir drôle. Après une pneumonie, c’est presque l’extase de pouvoir respirer à fond de nouveau et de ressentir l’énergie revenir. Une entorse à la cheville qui guérit fait apprécier la magie des multiples complices dans notre corps qui permettent la marche de plus en plus facile.

En anglais, trois lettres suffisent pour le mot émerveillement : awe. Et c’est justement le son qui peut s’échapper de nos lèvres devant un coucher de soleil enflammé, un arc en ciel enveloppé de pétrichor ou une aurore boréale.

Charlotte Boulanger - Créatrice en mots et en couleurs - Montréal - le 20 juin 2023

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La joie 

État de grâce et de bien-être incontestable

La joie s’invite si nous savons la recevoir.

Elle se faufile et se propage dans nos pensées

Comblant nos cœurs d’un sentiment de volupté.

Point n’est besoin de grands sujets pour se réjouir

Les p’tits bonheurs en sont la source intarissable.

En arrivant à satisfaire nos ambitions

Nos joues s’empourprent sous le couvert de l’émotion

La joie de vivre est un état qui se cultive

Par le désir de repousser le négatif.

Teintons la vie d’une palette chatoyante

En partageant ce ressenti si positif.

Mention: texte lu dans le cadre de la prochaine émission Poème sur Radio La sentinelle, soit le 28 juin 2023 -  Rouen (France) - Participation au projet d'écriture dont le thène est la joie.  Émission animée par Laura Rucinska et Camille Decure. MB


Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 30 mai 2023

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Stella


Se sentir désiré est le plus doux sentiment au monde. Toute nouvelle relation suscite son lot d’appréhensions et d’envies de se donner. Ça commence par un respectueux menuet où l’on se mesure à sa partenaire… avant de s’étourdir dans la grande valse des sentiments.

 

C’est ainsi que jour après jour se tisse une intimité où de nouveaux réflexes complices s’installent, sans un mot, à peine un regard tendre que l’on tend.

 

Elle est belle et je possède le pouvoir de la rendre heureuse. C’est une grande responsabilité. Je sais à quel moment elle voudra prendre son repas, juste à sa façon discrète de me suivre dans la cuisine, devinant que je vais préparer le repas. Le cliquetis des ustensiles la fait piaffer d’une joie impatiente.

 

Au début, elle ne dormait pas dans la même pièce que moi. Puis, timidement, soir après soir, elle s’est approchée du lit où elle a fini par céder au désir en me rejoignant sur l’édredon. Les caresses, à ce stade, sont toutes en délicatesses; passer les doigts sur sa nuque soyeuse, déposer un chaste baiser sur le bout de son nez.

 

Elle aussi prend plaisir à se laisser désirer, tout en sachant que je la désire ardemment à mes côtés. Nos membres pourront alors s’entremêler pour générer la plus suave chaleur, son corps contre le mien, nos cœurs battant d’une même cadence.

 

Parfois, le soir, quand je prends place sur la causeuse pour regarder la télé, elle s’approche, mais attend que je l’invite à s’installer à mes côtés; je vois bien qu’elle sait que je vais lui demander de le faire, mais elle fait durer le plaisir, comme on s’abandonne à des préliminaires amoureux.

 

Elle ne regarde pas la télé, car elle ferme vite les yeux avec de doucereux grognements de satisfaction, s’endort, se met à rêver si intensément que ses quatre pattes sont secouées de spasmes. C’est ainsi que je sais que Stella est heureuse auprès de moi; et qu’à chaque matin, l’histoire d’amour recommencera.


© Sylvain-Claude Filion - auteur - auparavant journaliste - Lennoxville - Québec - 2022

Plus rien à dire


Soudain, je n’ai plus rien à dire

Plus rien à écrire

Je puise dans les lettres de mon cœur

Elles ne s’alignent plus

Elles ne s’attachent plus

Celles qui portaient l’émotion

Sont dépouillées d’inspiration

Et celles qui chuchotaient le bonheur

S’agrippent dans le fond de mon cœur

Sur papier fin, je voudrais confier

Des mots passionnés, émouvants,

Des lettres attachantes, fascinantes

Qui s’imprimeraient sur l’aura

D’une âme blanche.


Odette Gilbert - Autodidacte - Artiste - Facebook Gilod - Les Méchins - Québec - le 23 mars 2023

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Le monstre humain


Voyez cette chose qui s’avance sous les charmilles

Claudiquant, la jambe houleuse et imparfaite;

Chaussé de rien et affublé d’impures guenilles

Le monstre humain imposait sa lourde silhouette.

 

Son visage n’était pas un visage humain

Son nez difforme répandait une morve écœurante

Sur sa nuque s’éparpillait une chevelure de crin

Ses dents malsaines ressortaient sur sa bouche écumante.

 

Son dos était cruellement rond, pareil aux petits bossus

Deux bras démesurés pendaient le long de ce corps avachi

Des cicatrices mal refermées, s’accentuaient sur ses mains tordues

L’être abject d’autrui ne paraissait qu’un homme amoindri.  

 

Les rires gras et méchants des passants fusillaient cet exclu

Mais sur ces joues creuses se dessinaient des pleurs

Et d’une voix meurtrie, il dit: « Ne me rejetez plus.

Monstrueux je suis, mais généreux est mon cœur.

  

Infirme, je suis, et grande est ma peine

Ne regardez pas mes apparences, mais jugez de mes sentiments

Prenez mon amour et n’éprouvez aucune gêne

En l’acceptant, car il est pur comme celui d’un enfant. »

 

Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France -Texte tiré du recueil:  Les Sanglots du Silence paru en 1994 -  le 20 septembre 2022

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Ma Blonde dit souvent

Caro dit souvent : «Ce que l’on n’exprime pas, s’imprime», j’y ajouterais : «Ce qui est imprimé en nous, ne s’exprime plus». Ah! Ah!, la rétention d’émotions, et qu’on est bon là-dedans, c’est fou comment il faut s’inspirer, pour arriver à expirer.

Bof! c’est plus simple de mettre ça de côté. Je vais lui dire une autre fois, ce n’est pas grave; mais j’aimerais quand même lui partager mon idée, ma différence.  Mais sa famille pense différemment de moi, je vais me les mettre à dos.  Si je ne dis rien, cela va bien aller.

Je crois que justement les choses non exprimées deviennent des catalyseurs qui activent en nous des blessures accumulées qui ne demandent que le moment opportun pour exploser comme un volcan. Le hic du volcan, c’est qu’il peut faire bouger des plaques tectoniques qui vont à leur tour faire des tsunamis qui machinalement vont éveiller d’autres blessures chez l’autre, et là ce sera des éruptions à la chaine.

Le truc c’est de faire un petit rot de temps en temps, de laisser sortir un peu d’air avant de vomir sur l’autre, sinon on peut poigner un mal de mère, ou de père surtout si l’on a des ados, à dos.

Une amie me demandait, ouais mais comment lâcher prise ? Ce n’est pas facile! Pourquoi tu y restes attaché, pourquoi tu retiens cela en toi ? En as-tu si besoin? Oui mais… Oui mais quoi?

Combien d’énergie dépenses-tu à retenir ces émotions? À quoi sont-elles associées en toi? Qui t’a fait vivre ceci avant?

C’est mon père! Bon voilà! va à la source et débarrasse-toi de celle-ci, une fois débarrassé, dis «Merci». Dorénavant tu n’auras plus à vivre ces expériences, car tu as gradué. Une fois l’examen de fin d’année passé on ne te demandera plus de le repasser.


Marcel Boyer - massothérapeute - emotionreset.com - Montérégie - Québec - le 9 avril 2022

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Le clown, ce poète

 

Le clown, ce poète funambule des mots, des émotions, qui vous invite au merveilleux, à vivre vos rêves les plus fous, les plus enfouis tout au fond de vous.  Le clown, celui qui vous tend la main, vous emmène loin avec une musique. En ressentez-vous le parfum qui vous chatouille le nez, ce doux parfum de fleurs,  d’innocence, de voyages, d’amour, de rires et de larmes?


Il n’a pas toujours le nez rouge, les yeux grimés de blanc, la chevelure fluorescente, des habits multicolores et de grandes savates.  Toutefois, il peut être ce poète, ce rêveur, ce magicien des mots.  Il peut être celui qui vous tire un sourire par ses mimiques, par ses yeux pétillants. Il jongle, il poétise. Artiste, acrobate, il est celui qui peut vous faire passer du rire aux larmes et vice versa.  Il est celui qui voit en dessous de votre masque.  Ce talentueux possède  ce pouvoir magique de vous sonder, de ressentir toutes les émotions sans mots dire.   Acteur, dérangeur, mystérieux, il  est celui qui vous ramène à vous, à votre être.


Nous sommes tous des clowns dans la vie, acteurs ou spectateurs.  Nous jonglons avec nos comportements, nos émotions.  Nous nous  fardons  de maquillage.  Nous nous voilons le visage d’un masque, d’une main qui défile au-devant.  Il change en un instant  d’un claquement de doigt.  La vie est un grand théâtre. 


Cet artiste vole à travers tous les âges,  de la naissance à la vieillesse.  Oh!  que j’aimerais le rencontrer plus souvent.  Qu’il fasse surgir en moi mon âme d’enfant, qu’il me réveille, qu'il m’invite à m’échapper le temps d’un rêve, d’un voyage de ce monde si triste, si sombre. Qu’il me montre les couleurs, qu’il nettoie mon âme de toutes ses peurs, qu’il brode par  ses mots tel un canevas, qu’il me fasse pénétrer dans son tableau poétique par ses jeux d’enfants puisqu' il sème l’espoir de graines d’amour de façon crescendo.  Il se penche sur nos peurs et nous les illumine.


Oh! clown magicien dans l’âme, tu invites tout être, à dire  je , à  naître, à renaître et à redevenir. Toi qui réveilles  la tendresse, l’espoir, la vie tout simplement, n’est-ce pas là ton «essence ciel»,  celle de nous mettre en chemin. 


Partons sur la route à notre rencontre.

Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France – le 26 février 2022

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Boire pour une histoire

  

À  tort ou à raison

Boire à la santé, à s’en rendre malade

Boire sans pourboire ni déboire

Boire pour fêter, sans trinquer

Boire seul ou en gang ,et se soûler

Boire pour masquer les idées noires 

Boire de la piquette  avec snobisme

Boire et pleurer de rire 

Boire pour oublier que j’ai bu pour toutes ces raisons

 

Boire et compter des histoires

Siboire que j’me compte des histoires

Boire sans vous voir, sans vous dire au revoir 

Boire trop jeune dans des endroits périmés

Boire pour  s’engourdir et ne plus agir

Boire, givré, des bouteilles givrées

Boire à la table,  des êtres irritables

Boire sans espoir, très tard

Boire et se faire voir 

Boire et ne plus se voir dans un miroir

Boire pour oublier que j’ai bu pour toutes ces raisons

 

Boire et compter des histoires

Siboire que j’me compte des histoires

Boire sans vous voir, sans vous dire au revoir 

Retenez-moi, sinon je vais m’évader….de moi

 

Claude Gagné - Retraité/ syndicaliste Ville: Repentigny Province: Québec - texte 2021, reçu le 25 février 2022

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Daniel et Danièle,

 

Un prénom que j’ai mis longtemps à aimer

C’était celui de mon oncle, juste féminisé

En hommage à un homme, top tôt tombé

Dans l’Algérie de mon père, en des temps troublés

 

Il était jeune, il était beau et sympathique

Il s’est fait tuer en un instant dramatique

Abattu sans sommation devant chez lui

Dans les bras de sa femme, il est parti .

 

Ce sont les horreurs qui émaillent une guerre

Dont les civils payent le tribut inégalitaire. 

Une lourde responsabilité m’a été confiée

Celle de faire vivre ce nom et de continuer

 

Au delà de la loyauté familiale imposée

Je revendique ma fidélité à une sacrée lignée

J’ai reçu la vie, l’énergie, l’humour et la joie 

L’intensité, la dérision, la sensibilité et l’émoi

 

Alors je remercie mon père sans hésiter

Pour m’avoir donné cette belle hérédité

Qui a honoré son petit frère, douze ans après

Et m’a offert la richesse de mon identité.


Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 24 décembre 2021

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Manger

 

Manger pour se consoler d’être seul,

De n’avoir personne à qui parler

Avaler pour ne pas ressentir,

Pour ne pas souffrir

Pour se remplir de douceur

Pour oublier l’isolement,

Le silence et l’ennui

 

Manger comme d’autres boivent

Sans affronter les raisons du mal

En recouvrant ses émotions

En enterrant le fond des problèmes

Pour ne rien gérer de ce qu’on ne comprend pas

De ce qui fait peur

De l’innommable

 

Le poids de son héritage

La charge de son histoire

Préférer s’enfuir en s’intoxiquant

Pour éviter l’affrontement

La vérité de son essence

Le fond du puits où l’on ne veut pas tomber

Les valises que l’on ne veut pas porter

Que l’on ne peut pas porter

 

La mère qui n’a jamais surmonté la perte de son mari

Le père qui n’a jamais encaissé la perte de son pays

La mère qui n’a jamais fait son deuil,

Le père qui n’a jamais fait son deuil,

Coincés dans la tristesse, la douleur, la culpabilité, l’agressivité

Coincés dans la colère, le refus, la rigidité

 

Et au milieu de tout ce chaos, ne pas savoir qui on est

Tout absorber comme une éponge

Ne rien comprendre tout en sachant que c’est négatif

Et ne pas en vouloir, refuser ce qui vous imbibe

Ce qui vous est toxique, ce qui vous attaque

Sans savoir s’en protéger

Choisir ce qui se présente, ce qui est simple

Manger pour se recouvrir, pour s’entourer

Pour estomper les nuisances

Sans les repousser ni les régler

Remplacer un problème par un autre

Sans avancer

 

Parce qu’on ne savait pas

Parce qu’on ne pouvait pas.

 

Danièle Comparetti - infirmière - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 28 novembre 2021 

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Un instant

  

Encore dans mon lit

J'aperçois de ma fenêtre

Un ciel un peu gris

Quelle journée cela va être

 

Une légère brise souffle

Et fait glisser les nuages

Qui se groupent en touffes

Pour se préparer tout un voyage

 

Le bleu du ciel s'efface

Pour faire place à d'énormes pièces foncées

Le vent s'emporte

Il ébouriffe les arbres colorés

 

Quelques gouttelettes s'échappent

Elles coulent doucement sur les feuilles

Les oiseaux se cachent

Près du hangar, l'herbe frappe le seuil

 

Toujours de plus en plus gros

Et de plus en plus noir

Le temps n'est plus beau

L'orage arrive  avant  ce soir

 

Les éclairs déchirent le ciel

Le tonnerre grondant

Me manque, le goût du miel

La pluie s'abattant

 

Je sors de mon lit

Tout éveillé

C'est l'après-midi

Je descend l'escalier

 

L'espace s'assombrit

On dirait à l'infini

Se mélangent tous les bruits

La Nature est en vie

 

Se laisser porter par un tel moment

N'est pas indécent

C'est prendre le temps

D'apprécier chaque instant

 

Monique Brouillard - retraitée - autodidacte – Saint-Gérard-Majella - Québec -  le 16 août 2021

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Tu n'étais pas un rêve d'hier

J'avais si mal sans toi et sans ton amour

Tu es mon bonheur dans ma vie

Tu es si loin de moi maintenant

que je ne puis t'oublier

Je n'ai pas réalisé que je t'aimais tant

Tu étais seulement un rêve que je fis

jusqu'à ce que je te voie vraiment devant moi

Aujourd'hui, je pleure sans bon sens car tu es là

car je sais que tu m'aimes purement, je crois.

Pourtant, tu as essayé de m'aimer tendrement

J'ai cru que tu me jouais la comédie

mais tu as su conquérir mon coeur

Maintenant, je réalise que tu es mon homme

tu n'étais pas un rêve mais la réalité

Tu resteras mien pour toujours pour l'éternité.


Pierrette Meunier dit Lapierre - artiste (dessins de mode) et peintre - Sorel-Tracy - Québec - le 4 août 2021

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Gratitudes

 

En chaque instant j'aime la vie sous toutes ses faces

Que le ciel soit limpide ou rempli de nuages

J'aime respirer le parfum des hommes qui passent

Et qui laissent derrière eux leur petit sillage

 

J'aime la beauté du soir et la promesse d'une matinée

J'aime sentir sur moi les années qui s'écoulent

J'aime humer la terre humide après l'ondée

Et voir la mer en colère, malmenée par la houle

 

J'aime rire avec mes amis et profiter d'un verre

J'aime danser sans limite et chanter à tue-tête

J'aime le plaisir d'un plat et le cadeau d'un dessert

J'aime avoir le sourire aux lèvres et le cœur en fête

 

J'aime travailler au plus près de cette vie mystérieuse

Pleine de secrets qui n'en finissent pas de me surprendre

On veut la sauver mais c'est elle qui décide, victorieuse

Jamais domptée, à la fois difficile et tendre

 

Je ne suis rien qu'une fourmi, simple élément de passage

Mais je veux profiter, respirer et aimer

Sans me lasser de cette existence qui m'enivre

Et chaque jour, je n'oublie pas de réaliser

Le privilège qu'il m'est accordé de vivre. 

 

Danièle Comparetti - infirmière - blogueuse - blogueuse - Tours, France – le 18 juillet 2021

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La petite goutte

La petite goutte peut être comme ce caillou que tu as dans ton soulier

Elle peut aussi être celle qui fait déborder le vase

Celle qui rebondit sans cesse sur ta tête

Celle qui coule sur ton front après un dur labeur

 

La petite goutte par contre peut être celle qui te fait sourire

Celle qui te rafraîchit comme la rosée du matin

Être si petite et assez forte pour tracer un sillon

Être si vivant dans un si petit corps

 

La petite goutte devient si grande en équipe

Se coller pour former un gigantesque cube de glace

Se laisser entraîner par un ruisseau

Se déposer dans un seau d'eau pour aller nourrir ton jardin

 

La petite goutte n'arrête jamais

Avec des milliers d'autres, elle remplit ta piscine

Se ballote dans la mer

Elle apaise ta soif dans le désert


La petite goutte est celle qui voit le temps passé

Elle te permet de vivre le moment présent

Elle te permet de t'arrêter pour la regarder

Tu ne peux pas l'assécher

 

La petite goutte fait partie de toi

Elle coule dans tes veines

Elle s'écoule de ton être pour te remplir à nouveau

C'est la vie qui se poursuit, c'est ta vie.

  

Monique Brouillard - retraitée - autodidacte – Saint-Gérard-Majella - Québec -  le 10 juillet 2021

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T’as volé un coeur

 

Que faisais-tu à traîner dans la rue

Ce soir d’automne avec une heure de plus

T’as brisé ma paix et violé mon âme

T’as volé mes biens et puis quoi encore

 

Impossible ce soir de fermer l’œil

Dans la maison froide et silencieuse

Tu es là comme un fantôme

Au milieu des verres brisés

 

De nous deux, c’est toi le misérable

Sortir le soir pour faire quelques sous

À l’abri des regards, à la fin du jour

En emportant des objets pris au vol

 

Pour toi, j’ai l’air d’avoir une vie facile

Belle maison dans un quartier tranquille

Mais sais-tu comment j’ai travaillé fort!

Mis tant d’années pour acquérir ce confort!

 

Vieilles photos dans un cœur doré

Que ma mère aimait souvent porter

Or et pierres reçus au fil du temps

Absents de mon petit coffre fleuri

 

Cesse de courir et de fuir sans cesse

Arrête-toi pour un moment de réflexion

Tout est possible avec un peu d’efforts

Tu peux arriver à t’aimer et croire en toi

 

La neige tombe sur les jours sombres

J’arrive à m’endormir calmement

La paix est de retour dans ma maison

Car je t’ai pardonné avec mon cœur…

Celui que personne ne peut m’enlever.

 


Céline Anctil – retraitée de la fonction publique – Gatineau – Québec – 10 juillet 2021

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Le plaisir

Nous, les humains, sommes composés entre autres d’un corps et d’un esprit, de sorte que notre cerveau se demande sans cesse : « est-ce bon ou mauvais »? ou « est-ce bien ou mal? » Nous habitons notre corps, il est votre véhicule qui a ses besoins et ses exigences.  Nos cinq sens jouent un rôle spécifique qui nous permet de ressentir des émotions qui mènent au plaisir ou au déplaisir et qui nous permet d’entrer en communication avec les autres en toute réciprocité.

Le plaisir est sensuel puisqu’il découle de nos sens. Nos cinq sens nous offrent des plaisirs différents : voir, regarder, écouter, entendre, manger, goûter, sentir, humer, effleurer et toucher sont autant de moyens d’activer nos récepteurs de plaisir. 

Comment décrire tous les plaisirs que nos sens nous procurent dans la vie?  Quand on contemple ce que la nature offre à nos yeux, comme, par exemple, les montagnes, la végétation, la mer, nous ne pouvons faire autrement que de ressentir du plaisir. Nos yeux auraient pu ne détecter que le noir et le blanc et on ne s’en porterait pas plus mal, on pourrait quand même distinguer les gens et les choses, et les chemins qui guident nos pas, mais la nature y a ajouté de la beauté par la couleur. Quel ravissement quand on contemple un coucher de soleil, une œuvre d’art, une fleur ou un arc-en-ciel; quand on écoute de la musique; quand on entend rire ou gazouiller un enfant ou quand il nous fait complice d’un secret susurré à l’oreille. Dans une vie, toutes les grandes occasions ainsi que les anniversaires sont célébrés autour d’une table bien garnie. On s’imprègne alors des odeurs qu'exhalent des mets fumants et qui nous mettent l’eau à la bouche, on déguste, on goûte, on croque, on dévore. 

Je me souviens du bien-être qui m’envahissait quand on m’abreuvait de mots d’amour. Les plaisirs d’amour sont le summum du plaisir, qu’on compare souvent aux plaisirs de la table. Que de plaisir on ressent dans un effleurement, une étreinte, un baiser, une caresse, dans la fusion.

Le plaisir est synonyme de jouissance et réjouissance.  Il est un antidote au tragique de la vie et contribue à notre bien-être psychologique. Je ne prône aucunement la recherche effrénée du plaisir mais de savourer simplement et avec bonheur ce que la vie nous offre si gracieusement.

« Votre corps est la harpe de votre âme, il vous appartient d’en tirer des notes dissonantes ou une douce mélodie ».  (Le Prophète - Khalil Gibran)


Lorraine Charbonneau – retraitée de la Fonction publique fédérale – résidente du Marronnier - Laval - Québec – le 30 juin, 2021

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De ma fenêtre 


Le soleil

Me caresse

Me réveille doucement

J'ouvre mes yeux

Lueurs d'une douce journée estivale

Je m'étire et sors du lit

Il m'invite à faire ce premier geste

Ouvrir la fenêtre

Quelle que soit l'heure, la météo ou la saison

Regarder au loin l'horizon

Respirer à pleins poumons

Le village est encore endormi

Pas de voiture, pas de bruit

Écouter le chant des oiseaux qui gazouillent

Admirer le pollen qui danse et vole

Quelques branches s'agitent au vent

Douce brise légère matinale

Au loin les éoliennes

Paysages de prairies et maisons mitoyennes

Il est l'heure de descendre

Bonjour des enfants

Embrassent tendrement leur maman

Jattes de café fumant, petits pains dorés sur la table de la cuisine

Jus de fruits frais pour les vitamines

Les voilà prêts pour l'école

Et découvrir de nouvelles idoles.


© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 5 juin 2021 

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Émotions tentaculaires


La terre était devenue

Fragile

Et turbulente

L'astre solaire donnait

Un dernier regard

Au baobab


L'écorce devenait friable

De même les racines enfouies

Dans la profondeur

De la terre

Elles communiquaient

Avec le souffre de l'univers


Dans le gouffre

De la solitude

Face aux vents

Des turbides

La spirale du néant

Enroulait le corps frêle

Du poète


Seul

Face 

Aux ouragans

Il s'exposait

Aux tentacules

Du monde


Ondes magnétiques

Vibrations planétaires

Énergie primitive

Tout le mystère 

Du cosmos

Dans l'infinitude

De l'âme

© Salavatore Gucciardo - peintre - poète sans frontières - youtube/Md2b6U-dbMo - salvatoregucciardo.be - Charleroi - Belgique - le  7 juin 2021

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L’âme


L’âme s’était dénudée.

Elle semblait seule et incomprise.

Emmêlée aux vrilles, elle survolait de ses ailes les terres brumeuses.

Sillons profonds gorgés d’eau, les graines flottaient au vent.

Livrées à elles-mêmes, les semences se laissaient emporter par le courant.

L’étincelle était animée par une flamme inconnue.

Elle se distinguait par sa force indescriptible.

Habillée par un rayonnement, elle avait ôté son habit de parade. Toute une vie souterraine s’agitait dans le silence profond.

Dans une présence tangible, sa mouvance était saccadée.

Cette fluctuation répondait à un cycle qui échappait à toute logique.

Le mystère est une réalité existentielle.

Un visage dont on aimerait dessiner les contours.

Un secret qu’on voudrait démystifier.

L’inconscient est une onde qui vibre sous les turbulences du temps.

Une image invisible qui exprime une myriade de sensations.


© Salavatore Gucciardo - peintre - poète sans frontières - youtube/Md2b6U-dbMo - salvatoregucciardo.be - Charleroi - Belgique - le 14 mai 2021

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