La vie

Le cheminement

 

Que nous en soyons conscients ou non, de la naissance à la mort, la vie est un long et laborieux cheminement qui doit nous mener à l’accomplissement de soi. Cette pâte humaine doit être pétrie jour après jour jusqu’à ce que tous les ingrédients qui la composent, présentent une grande unité, une parfaite harmonie. Les gens vivent d’expériences diverses et d’amour. C’est là que se passent les vraies choses : les rires, les pleurs, les relations significatives et celles qui sont obligées, le naturel et les conventions, les idées et les émotions. Et tout cela n’a qu’un nom, le cheminement.

Le but du cheminement est de nous faire grandir intérieurement, de devenir une personne accomplie. Pour ce faire, il faut donner un sens à sa vie. Se demander où l’on s’en va, ce que l’on veut réaliser sur cette terre. Il faut définir ses rêves, ses ambitions, sa qualité de vie, améliorer ses relations avec les autres, sa famille, ses amis, aller au-delà de ses peurs et franchir les obstacles qui nous empêchent d’agir comme nous le devrions. Ça prend du temps pour équilibrer sa vie. D’abord, il faut savoir qui l’on est, ici et dans l’univers, vouloir intensément atteindre les buts que nous nous sommes fixés et y mettre tous les efforts possibles pour y arriver.

Souvent dans le courant de sa vie, il faut faire un inventaire pour éviter des fuites ou pertes d’énergie et redéfinir ses besoins et ses objectifs personnels. Se ménager des moments de solitude pour réfléchir. La marche, l’écriture et la méditation sont de mise pour faire le point sur son cheminement.

Le cheminement comporte des difficultés, surtout au début, comme des ruptures, des détachements, des changements dans ses pensées et ses comportements. En cheminant, nous devenons de plus en plus sélectifs avec nos amis. À mesure que les difficultés sont surmontées, la vie devient plus facile du fait qu’on ne vit plus à contre-courant.

Nous ne pouvons pas échapper au fait d’être imparfaits, sujets à erreurs. Tout ce que l’on vit nous fait prendre conscience de notre propre fragilité.  Le but de la vie est de se parfaire.  Que doit-on entendre par se parfaire? C’est de découvrir toutes ses richesses intérieures, c’est aussi respecter ses limites afin d’accepter humblement sa condition humaine. C’est de vivre le repos, la paix d’être. C’est cela pour moi vivre le mouvement de parfaire ce que je suis.

Comment en arriver à s’accompagner soi-même à travers ces méandres de vie et de mort entremêlés qui tissent notre condition humaine? Par l’amour. D’abord m’aimer, m’aimer inconditionnellement telle que je suis. Demeurer dans la conscience de ce qui est, dans l’accueil, le respect de soi, l’ouverture, la vérité et l’humilité de soi.

Nous devons prendre conscience que nous sommes tous des êtres humains en chemin de purification afin d’en arriver à vivre le repos et la paix.

« Être soi, tout soi et rien que soi ».


Lorraine Charbonneau – Fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier – Laval – Québec – le 11 juillet 2023

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Nuageuse clarté

 

 

Quand les mirages de nos utopies rencontrent les carnages de la vraie vie

Il se produit un télescopage inouï qui va à l’encontre de nos idées sages

Et nous propulse jusqu’aux nuages ou nous anéantit ou nous met à la page.

La réalité fait rage, adapte-toi au passage, c’est ainsi !

Sinon tu risques l’inertie, ce qui est pire qu’un brutal atterrissage.

La vie est un voyage, largue donc tes lourds bagages et nage.

Tu verras de jolis rivages, de drôles d’aréopages, tu auras aussi des soucis.

Il te faudra du courage pour sourire après les naufrages.

Tu traverseras les pires nuages.

Tu résisteras même aux orages,

Et dans cet infini partage, tu profiteras aussi d’accalmies

De passages emplis de babillages, de légèreté, de papotages

Tu verras des sauvetages à tous les étages et tu auras plein de sourires sur ton visage

Tu pourras vivre libre sans être otage et admirer l’éclaircie.

 

Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 29 juin 2023

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La ville bruit *

 

Des notes assourdissantes de ses rues achalandées du Centre-ville.

Des semelles des passants, nez vissé sur leur cellulaire, résonnant sur les trottoirs.

Des conversations animées vers les restaurants branchés aux odeurs différentes de quartier en quartier.

 

La ville fuit

Les yeux apeurés d’un homme fouillant dans les poubelles d’une ruelle.

Les coups d’œil furtifs de sans-abris emballés dans leurs couvertures rêches.

Les ombres solitaires, tête perdue dans leurs pensées, mains dans les poches.

 

La ville suit

Les pas lourds vers le métro-boulot-dodo.

Les pas titubants entre deux cônes orange.

Les pas légers d’une première rencontre.

 

La ville luit

De lumières scintillantes de jour comme de nuit.

De paillettes colorées vers le quartier des spectacles.

Des rouges coquelicot, des jaunes soleils, des bleus indigo dans les vitrines des magasins.

Tel un continuo, la ville bruit, nuit et jour!  

Et les pigeons roucoulent sur les pavés.

*Tel un continuo, la ville bruit, tiré du livre "Le passage de la nuit" de Haruki Murakami 

                   

Louise Gagné - retraitée - Boisbriand - Québec - le 12 mars 2023 

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Je voudrais

 

Que l'aube

s'ouvre en cœur de soleil immense

sur cet aujourd'hui hivernal,

que chaque flocon de légèreté

blanche de silence

dessine des points exclamatifs

à tout ce que tu donnes.

Je voudrais

que la terre généreuse

s'implose en printemps 

porteuse d’espérance

à ses enfants

ici comme ailleurs…

 

Cueillir la voie lactée

semer une à une ses étoiles

sillons de lumière paisible

sur notre humanité tourmentée

notre terre éventrée.

 

« Je t’aime, la Vie »  

Comment te le dire

le manifester.

Démunie, éloignée même,

partager cette mi-février

rompre le pain solidaire

à la table des oubliés

sur la barque des réfugiés

près de la faille – cimetière

où les endeuillés pleurent

sous la pluie insensée

des bombes incendiaires

 

Le cœur, offert les mains ouvertes

panser notre humanité

de silence de neige

pour t'écouter et te bercer, la vie.

 

Lise Marchand - retraitée - Ste-Adèle - Québec - le 14 février 2023

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La vie d’aujourd’hui

Je suis née avant la dernière guerre mondiale, j’ai été témoin de beaucoup d’événements et de changements qui sont survenus  dans le monde.

D’après mes nombreuses lectures du passé, de ce que j’ai vécu et pu constater par moi-même, je peux témoigner que de toutes les époques, non seulement ici mais globalement, les êtres humains n’ont jamais vécu de façon aussi prospère et en sécurité.  Dans les civilisations anciennes, les conditions de vie étaient pitoyables pour la majorité des humains.  Leur espérance de vie était limitée, souvent ils avaient faim, froid et manquaient cruellement d’hygiène.   Être jeune, dans les siècles passés, était souvent synonyme de guerre, de maladie, de chômage et de misère.

Rien de comparable à l’exceptionnelle qualité de vie globale d’aujourd’hui.  La majorité des inventions qui ont changé notre vie est arrivée au XXe siècle.  Depuis les années 60, notre qualité de vie a progressé d’une façon fulgurante : une baisse phénoménale de la mortalité infantile, des maladies infectieuses, de la pauvreté extrême, des famines, du travail par les enfants, ainsi que de la hausse impressionnante de l’espérance de vie et du taux d’éducation.  Et depuis, nous sont arrivées les nouvelles technologies qui ont grandement facilité notre vie, ainsi que l’ère des loisirs, voyages, avions et croisières.  Jusqu’à aujourd’hui, on n’a jamais vécu avec autant de facilité, d’abondance et de luxe.

On s’habitue rapidement au progrès comme si on avait toujours vécu ainsi, on le prend pour acquis.  Il me semble que toutes ces améliorations auraient pu nous rendre plus conscients et nous apporter plus de satisfaction, de paix et de bonheur.  J’ajoute qu’en adoucissant notre vie, elles auraient pu ou dû nous rendre meilleurs, plus compatissants, plus aimants, mais dans l’ensemble, il n’en est rien.

Nous faisons face présentement et pour le futur à de grands défis : le virus de la Covid 19 circule toujours; notre économie n’est pas reluisante, on s’achemine peut-être vers une récession; les changements climatiques ainsi que le risque, toujours bien présent, d’une guerre nucléaire planent dangereusement sur notre survie collective.

Je me vois comme un témoin de mon temps, je regarde, j’observe, j’analyse et j’essaie de comprendre, sans plus. J’entrevois l’avenir comme si j’avais les yeux rivés sur une longue-vue qui me renvoyait l’image rapprochée de situations lointaines et désastreuses.  L’avenir de l’humanité me semble passablement sombre et inquiétant et paradoxalement je garde espoir.  J’aimerais bien chasser ce sentiment d’ambivalence qui m’habite. Heureusement, je n’y serai plus pour constater de visu ce que j’appréhende.

Ma vie s’est constamment et considérablement améliorée de ma naissance jusqu’à aujourd’hui. Il reste de moins en moins de sel dans mon sablier, je considère que je quitterai cette terre à un excellent moment.  Quand il sera venu, je me retirerai sagement comme le ferait un athlète, au sommet de sa carrière.

Lorraine Charbonneau - Ex-fonctionnaire de la Fonction publique fédérale - Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 23 novembre 2022      

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Mes richesses 

Je suis riche

… de l’amour et de l’éducation que j’ai reçus de mes parents. J’envoie dans l’univers, une pensée pleine de tendresse et de reconnaissance à la mère extraordinaire que la vie m’a donnée.

… de l’attention et de l’affection de mes frères et sœurs, de l’amour de l’homme qui a partagé ma vie et de mes enfants et mes petits-enfants.  Quelle merveilleuse richesse que la famille, elle est  un paratonnerre qui nous met à l’abri de toutes les intempéries.

… d’avoir eu trois extraordinaires amies, de nos réflexions, de nos confidences et de nos échanges.  Elles ont été des anges bénéfiques et inspirants qui m’ont aidée à cheminer et à devenir une meilleure personne.

… des nombreux voyages que j’ai faits et du plaisir que j’ai à me les remémorer.  Ils m’ont fait découvrir de nouveaux horizons,  m’ont ouvert les yeux sur la diversité et au retour m’ont fait apprécier mon pays, et mon chez-moi.

--- de mes souvenirs, de mes joies, de mes succès, de mes peines, de mes angoisses, de mes épreuves, de mes erreurs et de mes échecs qui m’ont façonnée et m’ont amenée à être la personne que je suis aujourd’hui.

--- de tout ce que la vie m’a appris, de mes lectures qui ont fait voyager mon imaginaire et qui ont meublé mon cerveau et de mes écrits qui m’ont permis de m’exprimer, de partager et de me connaître davantage.

--- de vivre dans ce merveilleux et grand pays, aux quatre saisons bien définies, de pouvoir y vivre en paix et en toute liberté.  Mon pays, le Canada occupait la première position dans le rapport sur les meilleurs pays en 2021 après avoir été deuxième et le troisième pendant des années. (1)

--- de ma langue maternelle qu’elle soit parlée, chantée ou écrite, de ce parler bien de chez nous qui fait partie de notre ADN.   Elle devient de plus en plus précieuse quand on pense qu’elle coure un danger chez nous.  Si elle vient à disparaître, il en sera de même pour notre nation.

--- de  mon optimisme et de mon amour de la vie.  J’aimerais croire en la réincarnation pour  en avoir plusieurs devant moi et de profiter d’un éternel recommencement.

--- du privilège de vivre à la résidence Le Marronnier, des services offerts, de l’attention et du respect du personnel, de la gentillesse et de la bonne humeur des résidents. 

Je suis riche de tout ce que la vie m’a apporté et appris et très reconnaissante envers elle.  Je lui dis mille  fois, Merci!

(1)    Selon une étude analytique menée par le U.S. News & World Report



Lorraine Charbonneau – Ex-fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval – Québec - le 6 novembre 2022

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À ma petite Lyla

 

Voilà quatre ans que je ne t’ai vue. Quatre ans sans sentir ton parfum, sans serrer ton corps contre moi, et laissant en moi un vide incommensurable.


Quatre ans qui ne se rattraperont jamais, et perdues pour toujours. Si tu savais ma petite Lyla comme je repense souvent à ce jour-là.


Il faisait particulièrement chaud pour un mois d’octobre. Une histoire de dérèglement climatique, disait la télé. Tu avais passé une nuit calme, ta première vraie nuit sans me réveiller ; ce qui m’avait fait un bien fou. Ton père s’était enfui en courant vite et loin quand il a su que j’attendais des «petits pieds». Moi, si heureuse d’être enceinte, je suis tombée de haut. Après deux ans de vie commune, je pensais que… il faut croire que j’avais mal pensé.


En cette journée bien chaude, nous étions parties nous promener. Toi dans ton landau, moi te poussant en te regardant dormir. En rêvant, tu souriais. Une balade profitable pour chacune.


Tu dormais tel un ange. Ce qui me changeait, car souvent tu sanglotais, ou gémissais. Ma mère, étant morte à ma naissance, j’ai dû me débrouiller. 


De retour, je t’ai donné ton bain. Te voir tant sourire était un véritable bonheur qui vous chauffe là dans le ventre. Seule une maman peut comprendre. Je t’ai donné le sein.  Tu vois j’avais choisi le meilleur pour toi. Après ton rot traditionnel, je t’ai couchée. Nous nous sommes rapidement endormies.


Plus tard, tout à dérailler ma toute petite. Au milieu de la nuit, tu t’es mise à pleurer.  Je me suis levée pour voir ce qui n’allait pas. Tout semblait correct; je t’ai remise dans ton lit. Sans te rendormir, tu pleurais de plus en plus fort. Après une demi-heure, je t’ai repris dans mes bras pour te bercer.  Rien n’y faisait, tes pleurs devenaient des cris. Peut-être avais-tu faim ?  Je t’ai donné le sein qui t’a calmée cinq minutes pas plus.


Je te caressais en te parlant, en humant tes cheveux. Je t’ai serrée contre moi.  

Puis tu as cessé de pleurer.

Je t’ai regardée.

Tu ne criais plus, ne souriais plus, ne bougeais plus, ne respirais plus.

Je t’ai secouée pour que tu reprennes vie. 

J’ai appelé tout de suite le SAMU.

Le médecin confirma ton décès et demanda une autopsie.


Je ne comprenais rien. J’avais fait attention à toi toute la journée. Tu n’avais pas de fièvre, ne toussais pas. Je me demandais ce qui s’était passé. J’étais anéantie.


Le lendemain, j’ai été arrêtée pour infanticide. Je t’aurais étouffée en te serrant contre moi. Mais comment, aurais-je pu t’étouffer ? J’ai eu droit à plusieurs entretiens avec un psychiatre. J’ai comparu devant un tribunal et ai écopé cinq ans de prison ferme.


Pardonneras-tu ma petite Lyla, mon trop-plein d’amour que je t’ai procuré ? Je ne peux pas dire offert, car une mère n’offre pas la mort à son bébé.


Dans un an, je serai libre. Ma première visite sera pour toi, sur ta tombe pour obtenir ton pardon.


Arriverais-je à survivre dehors sans toi ?

 

© Isabelle Vouriot - écrivaine - facebook : Les mots d'Isa - Nayemont les Fosses - commune des Vosges en Lorraine - France - le 17 octobre 2022

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Aux abords de ma vie

 


Réconforté dans cette bulle de calme et de paix

Réconforté par des créatures mystiques et enchanteresses

Terrassé par mes peurs du vide...

Au loin je regarde

Derrière s'envole

Demain se lève.

Les voix des ténèbres s'estompent, le regard sur mon coeur, la force de laisser partir ce qui ne va plus.

Cette prison de verre, cette carapace construite pour me protéger.

Le jour se lève enfin sur la lumière «temps» attendu.

Je verse à l'instant des larmes pour chaque grâce d'abondance et de synchronicités divines.

Les êtres sans mots me regardent et me parlent, leur amour m'a guéri de cette guerre contre mes enfers.

Ils sont assujettis à la peur et au ressenti, à l'instinct, la défense et la survie.

Je les comprends, moi aussi parfois j'ai peur; une même nature nous habite.

L'amour a tout transformé.

L'accompagnement de mes guides dans les moindres repères de mon être m'a guidé afin de me rappeler chez moi à la lumière.

Bon voyage Élisa

Laisse Maintenant s'en aller le passé.

Voir la toile qui a servi d'inspiration à ce texte dans  Photos et dessins des membres / Fresques / Guérison

Élisa Ruba - Maman - Artiste - Philosophe - Terrebonne - Québec - le 06 octobre 2022

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Naissance

Je ne suis qu'un tout petit frémissement, chut je suis un secret,  personne ne le sait encore, on ne me voit pas, je ne fais que quelques millimètres, et pourtant maman me nourrit, je suis bien au chaud dans son ventre. mon cœur bat très fort, je suis vivant. Le docteur me montre par une caméra à maman et papa, ils m'épient, me regardent, m'entendent, je suis minuscule mais je continue à grandir, maman est très contente de me voir.

 

Il fait soleil, j'entends une voix particulière, plus grave, une main plus forte, sur le ventre de maman, qui cela peut-il être ? Mais oui, c'est mon papa. Je suis content de faire sa connaissance et je le lui dis en répondant d'un petit coup. La nuit quand maman dort je la réveille souvent, c'est juste pour lui dire coucou maman je suis là, je t'aime très fort. Je l'oblige aussi à se lever souvent, très souvent même, ou à changer de position dans le lit parce que parfois ça me gêne. Et pendant ce temps-là, maman rêve de moi. Mes mains, mes pieds grandissent, j'ai presque plus de place, je me mets la tête en bas, je me retourne, je fais des galipettes, je regarde le monde à l'envers, je crois que l'on voit mieux dans ce sens-là.

Maman a mangé du gâteau aux fraises, et du chocolat, que c'est bon. J'en redemande. Par contre parfois,  elle mange des choses que je n'aime pas du tout, et je lui fais savoir tout de suite. Mon petit frère me fait coucou, il m'aime beaucoup, j'ai hâte de le voir.

C'est bientôt le moment pour moi de vivre ma grande aventure, il fait beau dehors, je suis à l'étroit dans le ventre de maman, il est temps pour moi de venir au monde, ça y est, cette nuit c'est décidé, je me prépare, il faut du temps, beaucoup de temps, c'est un long voyage, je dois me faufiler doucement, bouger lentement, tourner la tête, passer les épaules, faire de tout petit mouvement. Personne ne me l'a appris, je dois me débrouiller tout seul, c'est difficile et fatiguant. J'entends des voix. Une voix douce, c'est celle de maman;  une voix grave, de mon papa. Il se passe plein de choses dans le corps de maman, c'est bizarre ça sert fort. Et me voilà enfin je vois la lumière qu'elle est belle et éclatante, j'entends de la musique, je suis sur maman, elle me tient dans ses bras et m'embrasse, je crie, je respire,  je suis heureux, que c'est merveilleux la vie

©Gaëlle - Bernadette Lavisse auteure poète écrivaine biographe Hauts de France 62 - France - le 23  septembre 2022

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Carrousel de la vie


Jouer dans le jardin des heures durant

Vivre pour un instant comme un parent

Passe, passe le temps...

À petits pas en rêvant d'être grand.


Forme de liberté que l’on veut tant

Travailler en échange d’un peu d’argent

Passe, passe le temps...

Le plaisir de boire et de danser dans le vent.

 

Premier baiser sur tes lèvres brûlantes

Portrait de famille se réalisant

Passe, passe le temps...

Que je voudrais tant arrêter maintenant.

 

Peigner sans cesse mes cheveux blancs

Dans la solitude la plus angoissante

Passe, passe le temps...

À petits pas en rêvant d’être enfant.

 

Céline Anctil – retraitée de la fonction publique – Gatineau - Québec – 23 juin 2022

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Urgence

Je suis bien consciente que je vis les dernières années de mon existence.  Le seul fait d’y penser me donne un regain de vie incroyable.  Il m’est impossible de retenir le débit du sablier de ma vie.  Je vis donc chaque jour comme si c’était le dernier.  Je marche vite, je pense vite, je vis le moment présent vite, je vis comme si tout devenait urgent, comme si je n’avais pas assez de temps pour réaliser tout ce que j’ai envie de faire, de voir, de lire, d’écrire et surtout d’apprendre.  J’ai remarqué que les personnes de mon âge disent souvent que la vie passe vite, et pourtant il y a vingt-quatre heures par jour pour tout le monde.

Si on me demandait quelle période de ma vie a été la plus belle, je ne saurais pas trop quoi répondre, toutes ont été positives et bénéfiques, elles ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. 

La vie que je mène en ce moment est fabuleuse, exempte de tous soucis, facile, agréable et paisible, c’est un peu paradoxal puisqu’elle arrive à sa fin.  Je penserais autrement si ma santé n’était pas aussi bonne. J’ai l’impression que j’ai des ailes. Je ne me suis jamais  sentie si humaine, si vivante, c’est que je prends de plus en plus conscience d’être, de respirer, de vivre. Mon esprit vagabonde, il saute d’une idée à l’autre, mais me ramène constamment au moment présent.  Fini pour moi le rythme effréné de la vie, je ne désire plus rien, car j’ai absolument tout ce dont j’ai besoin.  Il me semble que mon cheminement a presque atteint les objectifs que je m’étais fixés. Je réalise toutefois que j’ai vécu du bon côté de la barrière, bien que j’aime à penser que j’y suis un peu pour quelque chose.  Ne m’a-t-on pas souvent répété dans la vie « Aide-toi et le ciel t’aidera ».

Il y a des gens qui peignent qui ils sont, ce qu’ils vivent, ce qu’ils ressentent, il y en a d’autres qui n’existent que derrière une caméra, ils aiment photographier ou filmer leur vie, celle de leurs enfants, les événements qu’ils vivent.  Pour moi, l’écriture est mon journal de bord, j’écris ce que je vis, ce que je pense, ce que je ressens, j’écris sur ce qui m’intéresse, et Dieu sait l’éventail de mes intérêts.  L’écriture est un besoin pour moi, je suis fascinée par le pouvoir des mots.  Écrire est un cadeau que je me fais d’abord et plus tard à mes enfants.  J’ose espérer que je laisserai une infime trace de mon éphémère passage ici-bas. Ce n’est pas que ma petite personne qui disparaîtra, c’est aussi toute une époque qui était loin d’être informatisée comme elle l’est aujourd’hui.

Le temps m’apparaît de plus en plus précieux et comme il s’amenuise, il me devient urgent de profiter pleinement et agréablement de chaque minute qui m’est allouée.

Lorraine Charbonneau - Ex-fonctionnaire de la Fonction publique fédérale - Résidente du Marronnier -  Laval - Québec le 9 mai 2022

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La vie et ses mystères

 

La résilience

 

Pour moi, la résilience, c'est l'acceptation d'une décision de la Vie, celle moins heureuse que d'autres, et ce, sous silence, sans tapage, sans violence, mais avec l'assurance qu'elle sait ce qu'elle fait !

 

Quel contrôle avons-nous de nos journées, nos mois, nos années, si ce n'est que de les voir, et d'opter de les vivre du mieux possible.

 

Encore là, qu'est-ce qui nous permet de choisir de bien vivre ce temps, ces moments, ce présent, si ce n'est que la chance que la Vie nous aura donnée d'avoir une intelligence, un esprit ouvert, une santé, une bienveillance, une conscience, un éveil. Tout cela, contrairement à d'autres qui seront moins nantis, plus démunis mentalement, physiquement, psychologiquement et dont l'éveil sera peut-être celui de constater des injustices, des différences, vivre des souffrances, en être frustrés, colériques, et s'en remettre à la violence.

 

Les mystères de la Vie sont là. Nous aussi, un premier mystère en soi. Notre chemin, dessiné en fonction de certains de nos choix, certaines décisions, mais encore là, en sommes-nous vraiment responsables, ou c'est la Vie qui décide ?

 

La vie et ses mystères

Elle décide pour nous

 

Celle-ci nous fera vivre

Celle-ci nous fera mourir

Celle-ci nous fera rire

Celle-ci nous fera souffrir

Celle-ci nous étonnera

Celle-ci nous assommera

Celle-ci nous différenciera

Celle-ci nous aimera

Celle-ci nous surprendra

 

Quels mots avons-nous à dire ? Ou quels maux avons-nous à vivre ?

 

Pour moi, et ce qu'elle m'a donné, plus qu'à d'autres, moins qu'à d'autres, je ne fais que lui faire confiance. Je demeure consciente de la réalité que je vis présentement, cette Vie, au quotidien. Je tente de ne pas lui résister, ni me résigner, ni me révolter, mais accepter ce que j'ai à vivre, entre le point  mystérieux du départ et la fin ... vers un mystère.

 

Micheline Turmel - retraitée de la fonction publique - Sorel-Tracy - Québec - le 31 janvier 2022

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La résilience

 

 Ma définition de la résilience 

 C’est la capacité de résistance

 Qu’une personne peut trouver

 Pour toute épreuve à surmonter.

 

 Chaque souffrance éprouvée

 Est une expérience envoyée

 Pour nous renforcer

 Si l’on veut bien s’arrêter pour écouter.

 

 On peut la considérer

 Comme une aventure rencontrée

 Sur son chemin que l’on croyait tracé

 Et que l’on apprend à cultiver.

 

 Se révolter ou se résigner

 Refuser ou accepter,

 À chacun sa façon de rebondir

 Et peut-être que c’est une occasion à saisir.

 

 La vie est faite d’une multitude de choix

 Que l’on fait pour soi.

 Nous sommes maîtres de notre vie

 De nos décisions et de nos envies.

 

 Chacun peut saisir sa chance

 Se servir de son intelligence

 Pour accomplir ses désirs

Tous les jours avec plaisir.

 

 Avec analyse et réflexions

 De l’aide et des discussions,

 Chaque personne peut découvrir

 Ce que l’on peut obtenir.

 

 Courage, force et endurance,

 Plaisirs, musique et danse

 Servent à apprécier son quotidien

 Et à décider de son destin.

 

 Mieux vivre chaque instant

 C’est le commencement

 De la construction solide de demain

 Pour être heureux chaque matin.

 

 Quels mots avons-nous à dire ?

 Joie, bonheur, désirs et avenir,

 La vie est une énigme

 Que l’on peut écrire, réussir et embellir.


Cécile Chancerel - joaillier créateur de bijoux uniques - La Baule - Presqu'île de Guérande - France -  le 31 janvier 2022

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Je respire

Je respire, je prends conscience de la vie qui entre en moi. 

Mon souffle danse avec l’univers, avec tout ce qui est, a été et sera. 

Le flot d'énergie du cosmos entre en moi, comme une vague puissante, il nettoie, guérit, active chacune de mes cellules.

À chaque respiration, je renais, me transforme, crée de plus en plus de vie. 

L’énergie du cosmos me parle, m'informe, m'aime, s’expand à travers moi.

Mon souffle me connecte à tout : aux étoiles les plus lointaines, aux galaxies, à la beauté fragile des fleurs, aux cristaux de neige éclatants.

Je fais un avec le monde visible et invisible. Tout fait partie de moi et je fais partie de tout.

À chaque instant, je respire la terre et le ciel, je respire avec la terre et le ciel.

Je respire à l'unisson avec tous les règnes connus et inconnus.

Par mon souffle, je reçois et je donne la vie.

J'accueille et je distribue sa magie, sa joie, sa paix, son amour.

Par mon souffle, je crée en accord avec le grand Tout, avec l’intelligence cosmique, avec Dieu, les anges, le connu et l'inconnu pour toujours et à jamais.

Par mon souffle, j'accomplis ma mission de Vie.

Francine Grimard - auteure - illustratrice - francinegrimard.com - Sorel-Tracy - Québec -  le 14 janvier 2022 

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Sans frontière

Je quitte l'autoroute pour m'engager sur une route de graviers qui me conduit finalement chez moi. Ce chez-moi n'est pas seulement le mien, mais aussi celui de plusieurs autres personnes. Chez moi, car je m'y sens bien, et pourtant il ne m'appartient pas. Je prends un petit sentier pour me diriger vers le bâtiment. Ce trajet, je l'ai fait plusieurs fois et je le referai encore des dizaines, des centaines de fois.

L'édifice est entouré d'arbres et, à l'intérieur, il y a une grande pièce vitrée qui me permet de garder une vue sur cette nature que j'effleure à peine. J'y découvre un lieu de partage. Se déposer, sentir le contact avec le sol, respirer, combien de fois j'ai entendu ces mots que je me répète encore et encore. La nature, elle est là tout près, et toute prête à être découverte. Elle est là en moi. Elle n'est pas inatteignable.

Tout en apprenant à marcher, à se mouvoir, à sentir, à s'asseoir, à se positionner, à se connecter à la vie, à recommencer et toujours recommencer, j'essaie de garder les pieds ancrés en douceur dans le sol. Cette terre nous accueille depuis bien longtemps. Cette terre nous voit évoluer, nous accompagne. Les mots s'envolent comme les feuilles des arbres qui se laissent emporter par le vent. Ces arbres majestueux qui nous entourent et qui sont bien enracinés, n'ont pas peur de s'élancer vers le ciel, vers l'infini. Le milieu abrite une diversité de plantes et d'animaux sauvages, un milieu plein de vie.

Se connecter à cette vie, sentir sa force, se laisser porter par cette terre, se laisser imprégner de ses parfums, se laisser embrasser par sa végétation, se laisser émerveiller par ses couleurs, je me nourris de toutes les particules qui semblent invisibles, mais combien présentes. La rosée, la brise, une feuille tombée, un petit caillou, le chant d'un oiseau, un lièvre qui surgit, un rayon de soleil, un éclat de rire, une larme, un soupir, et le temps passe en sachant que je ne suis jamais seule. Une vie de partage, de partage avec les autres, les autres vies.

Cette vie qui nous entoure, nous l'avons aussi en nous. Nous pouvons la sentir, la redécouvrir, nous en nourrir, la partager.  Un courant chaud, une énergie, un souffle, laisser les mots s'envoler. Laisser la tête se reposer et vivre sa vie, une vie sans frontière comme une découverte sans fin où que nous soyons.

Monique Brouillard - retraitée - autodidacte – Saint-Gérard-Majella - Québec -  le 21 octobre 2021

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Le décompte d’une vie


15 ans d’étude

  1 métier

  4 employeurs

  3 dépressions

  5 congés de maladie

  1 tentative de suicide

  4 psychiatres

  2 thérapies

  6 hospitalisations

  2 non-rengagements

  5 médicaments

  8000 comprimés

  2 parents aimants

  1 congédiement

  2 ex-conjointes

  1 balle de fusil

  9 heures dans son sang

  1 cercueil fermé

  2 orphelins

 

Marco Québec – retraité de l’éducation – Ville de Québec –  Québec -  19 septembre 2021

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Dansons avec la vie

 

Un pas à droite

Un pas à gauche

Un en avant

Un en arrière

Un de côté.

Le cœur léger

Le corps décontracté.

La musique de l’âme orchestre la cadence.

Cette farandole nous propulse vers les sommets de notre être

dans le « ici et maintenant ».

S’y soustraire entraine des malaises physiques et émotionnels.

Chaque pas nous achemine vers des lieux à explorer.

Laissons-nous guider par le cœur.

Une chorégraphie unique.

La nôtre.

 

Yolande LeBlanc - octogénaire - résidence Le Marronnier - Laval - Québec - le 11 juillet 2021

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Mon oeuvre


Ma vie, c’est mon œuvre, ma réalisation.  Une œuvre de longue haleine,  toujours en chantier. 

C’est comme l’œuvre d’un artiste, tel un tableau qu’il ne cesse de retoucher, de peaufiner, d’y rajouter un coup de pinceau par ci par là, de rajouter un peu de lumière dans un coin sombre, corriger des imperfections ou arrondir un angle.  Il le regarde, l’examine, l’analyse pour en apprécier la valeur.  Il y voit toujours un point à corriger.

L’artiste se remet souvent en question pour parfaire son œuvre. S’il n’est pas satisfait, il peut l’effacer et la reprendre à zéro.  Il n’en est rien quand il s’agit de l’œuvre d’une vie.  Le temps est irréversible.

L’accomplissement de sa vie est un idéal à atteindre, il a un caractère exceptionnel. Je ressens une certaine satisfaction parce que je considère que l’œuvre de ma vie est passablement réussie.  Je n’ai pas atteint tous les buts que je m’étais fixés mais m’en suis approchée.  Je suis devenue une femme heureuse, épanouie et ressens une grande paix intérieure.

Plénitude, réalisation, bonheur, épanouissement, intégrité ne sont pas de vains mots pour moi.

Il n’y a pas d’œuvre qui ait une fin.  Quand la mienne sera sur le point de se terminer, quand je donnerai le dernier coup de pinceau, c’est la dernière retouche qui décidera de sa réussite.  Et quand le temps sera venu, je me charge de lui donner une fin douce, paisible et heureuse.

Je tirerai ma révérence dignement en disant merci à la vie, merci pour tout.  Et je signerai mon œuvre !


Lorraine Charbonneau – retraitée de la Fonction publique fédérale – résidence Le Marronnier - Laval - Québec - le 23 juin, 2021

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Je l'aime tellement!



Je suis tellement comblée par elle.  Dès le premier jour de notre rencontre, j'ai su que l'on s'entendrait à merveille.  J'ai été charmée par sa façon de me faire sentir que j'étais spéciale. C'est une amie depuis toujours.  Nous faisons beaucoup d'activités ensemble et sans cesse, elle m'apprend des tas de choses que j'ignorais.  Elle m'a montré comment avoir confiance en moi.  En bonne confidente, elle écoute ce que j'ai à dire; parfois elle ne me comprend pas, mais on finit toujours par se comprendre.

 

Je peux compter sur elle à n'importe quel moment de la journée.  Parfois, il m'arrive d'avoir du chagrin et elle reste là, à attendre patiemment que la joie revienne. Elle ne me bouscule pas dans ces moments-là.  Je suis certaine que plusieurs d'entre vous la connaissez, car elle est partout à la fois.  Je ne sais pas comment elle arrive à le faire mais elle fait des tas de nouvelles connaissances à tous les jours.  

 

Elle est gracieuse et distinguée.  Elle m'accompagne partout où je vais et elle connaît tellement de monde.  Je ne lui connais pas d'ennemis.  Au contraire, tout le monde voudrait une amie comme elle. 

 

Plusieurs personnes m'ont parlé d'elle comme étant vraiment spéciale. Même, quelqu'un me demandait comment il se faisait qu'il ne l'avait pas reconnue plus tôt! Faut croire qu'elle est la reine de la transformation extrême pour ne pas être reconnue à ce point.  Je pourrais parler d'elle durant des heures, mais il m'est impossible de le faire en ce moment.  Car elle m'attend, on a des projets pour la journée.  

 

Je vais cependant vous dire de qui je parle.  Je pense que vous devez l’apprendre afin que vous puissiez la reconnaître quand elle sera près de vous.  Alors, il s'agit de la Vie.  Oui, je parle de la vie et je ne m'imagine pas sans elle!  

 

Je l'aime tellement, ma Vie!


Mention dans le cadre du projet C'est à ton tour d'écrire s'envole au Théâtre La Doublure de Sorel-Tracy , texte lu  par Kim Barsalo lors de la  représentation du 22 septembre 2022 - MB


Kim Pérusse - retraitée du secteur communautaire en santé mentale -  Salaberry-de-Valleyfield - Montérégie - Québec – 1er juin 2021 

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Le sourire

 

Le sourire se dessine

Sur mes lèvres fines.

 

Le sourire se reflète

Dans le miroir, c’est la fête !

 

Le sourire s’éclaircit

Comme un soleil, il éblouit.

 

Le sourire s’assombrit

Mais que se passe-t-il ?

 

Le sourire s’en va

Mais bientôt reviendra.

 

Le sourire s’est effondré

Mais je veux le retrouver.

 

Le sourire est parti

Ma bonne humeur est finie.

 

Le sourire s’absente

C’est alors qu’il me manque.

 

Le sourire se communique

Aux alentours il se répand très vite.

 

Le sourire se reproduit

Et d’énergie il me remplit.

 

Le sourire éclatant

Doit rester tout le temps.

 

Le sourire réussit,

Comme elle est belle la vie, merci !

 

Cécile Chancerel -  joaillier créateur de bijoux uniques - La Baule - Presqu'île de Guérande - France - le  19 mai 2021

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Tout nous est prêté 

D’abord, la vie.  Elle nous est prêtée pendant un certain temps, combien de temps? Nous n’en savons rien et je crois que c’est mieux que nous n’en sachions rien.  Nous n’avons absolument aucun contrôle sur elle. Pour vivre plus longtemps, on peut faire très attention à sa santé  comme on peut se faire écraser le lendemain en traversant la rue.  Nous employons l’adjectif possessif «nos» pour désigner nos parents, nos frères, nos sœurs, nos enfants, nos amis.  nous les aimons mais ils ne nous appartiennent pas.

Nous employons inconsciemment les adjectifs possessifs, par exemple «mes amis».  Mes trois grandes amies, Thérèse, Lorraine et Jeannine sont parties,  elles ne m’ont pas été enlevées, elles ne m’appartenaient pas.  Il serait plus sage de dire «je les ai rendues» et de remercier le ciel de les avoir eues pour amies.

Tout a un commencement et une fin.  Tous nos meubles, nos appareils électriques, nos vêtements, nos bijoux, enfin tout ce qu’on croit qui nous appartient nous est prêté.  Tous nos biens matériels ont une fin de vie, soit parce qu’ils sont usés, qu’on les donne, qu’on les perde, qu’ils passent au feu, qu’on  les oublie quelque part ou qu’on se les fasse voler.  On doit rendre tout ce qu’on a un jour ou l’autre. 

Tout ce qui nous est prêté, que ce soit des personnes ou des biens matériels, doit être considéré comme des cadeaux.  Nous devons être de bons gestionnaires pour tous ces biens prêtés, en avoir du respect et une grande reconnaissance.

On doit utiliser abondamment tout ce que la nature nous prête sans s’y attacher.  Le malheur est dans l’attachement.  Célébrer la vie pleinement sans s’attacher, être reconnaissant, savoir dire merci.  Il y a plusieurs années, j’ai puisé ces renseignements dans la religion bouddhique qui est plus une philosophie qu’une religion.  Cette philosophie a fait de moi une femme détachée, heureuse et reconnaissante.

Lorraine Charbonneau - ex-fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval – le 16 février 2021

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Le voyage de la vie

Pour ceux qui ont la chance de vivre assez longtemps, la vie est un merveilleux voyage. Tout peut arriver en voyage, il faut se préparer à affronter avec courage toutes les difficultés, tous les revers rencontrés en chemin.  La vie est pleine de surprises, de rebondissements, de suites d’évènements inattendus, d’expériences, d’occasions, de fatigues, de solitude, de rires, de pleurs et d’adieux. Il ne faut pas nager à contre-courant, mais plutôt accepter ce qu’on ne peut pas changer.

Mais il faut surtout admirer la diversité du monde autour de soi, sa beauté, l’apprécier et rendre grâce sans cesse.  À un carrefour, on peut hésiter, on peut avoir peur de prendre une mauvaise direction, on peut être perdu. La vie nous oblige souvent à faire des choix, il est alors utile de s’arrêter  et réfléchir afin de choisir si l’on veut continuer sur la même voie ou en changer.

Choisir, c’est s’aventurer sur un nouveau chemin pour mieux se retrouver, c’est sortir de sa zone de confort, c’est aussi prendre des risques.

Le cheminement personnel se fait au fil des kilomètres de vie. Au long du voyage, le monde prend des perspectives différentes, les paysages changent, on devient plus conscient de soi, des autres, de la vie, de notre petitesse sur cette planète et paradoxalement de notre importance.

Sur le chemin de la vie, il faut apprendre à voyager « léger », simplement et sans encombrement, ce qui veut dire revenir à l’essentiel, cheminer sans trop d’attente. Vivre avec ce qui arrive. Il ne faut pas porter le poids de l’humanité sur ses épaules, si l’on veut continuer sans s’épuiser. Épuisés, on n’est d’aucune utilité.

Cela ne veut pas dire de ne pas avoir de compassion pour les autres, mais vivre et laisser vivre, aider quand le besoin se fait sentir, mais sans exagération, s’alléger de tout ce qui ne nous est pas utile, se détacher, voyager le cœur léger, heureux et libre.

Ce n’est pas nécessairement la destination qui importe, mais le chemin parcouru. La vie est une route qui se construit à mesure du temps qui nous est donné. Il n’en tient qu’à nous pour que le voyage soit merveilleux, rempli de soleil et plein d’agréables moments.

Lorraine Charbonneau – Ex-fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval - le 18 janvier 2021