La famille

En famille

 

À l’entrée du jardin, le son de la clarine

Annonce l’arrivée des invités pimpants.

Le pastel fleuri des robes et capelines,

Le froufrou des jupons, la fraîcheur des gants

Aux ombrelles assorties, dénichent le printemps.

Des petits aux plus grands, un défilé charmant.

Le salon en rotin trône sous la charmille

Grand-père, habitué, veut placer la famille.

Les garçonnets ricanent des fillettes en smocks.

Étirant, maladroites le vieux plaid d’Écosse,

Le posant sur le sol à l’ombre du pêcher.

Les verres s’entrechoquent et de furtifs baisers

Libèrent des soupirs d’infinie légèreté…

Grand-mère, émotionnée, s’est assoupie, comblée,

L’éventail tombant sur ses jambes croisées

Le bonheur, c’est tout ça en une demi-journée.

 

Maman soudain s’agite, un moustique l’a piquée.

Elle se lève et secoue sa robe décolletée.

Papa se précipite et, pour la consoler,

Feint, à ses petits cris, d’y voir un vrai danger,

L’entraîne dans la serre où les plantes géantes

Complices du moment paraissent rayonnantes.

Après cette escapade, maman enfin guérie,

Replace quelques mèches d’un geste alangui ;

Explique, un peu gênée, que papa, puits de science,

A voulu démontre l’énorme différence

Entre une piqûre d’insecte et celle d’un amoureux.

Papa, en sifflotant, acquiesce d’un œil heureux

Le col déboutonné, il dit que l’anophèle

S’il est africain n’en est pas moins femelle

Et qu’ici ses cousins sont en fait des cousines

Qui piquent tout aussi bien et rendent l’humeur mutine.

 

Je suis couchée dans l’herbe et la terre odorante

Qui me confient les secrets de la saison naissante


© Simone Kokot -  poète en Berry - Chasseneuil en Berry - France - le 27 mai 2023

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Une maman

Une Maman c’est un soleil qui vous réchauffe

De ses paroles mélodieuses si touchantes.

C’est une fleur dont le parfum doux et sucré

Vous enveloppe en vous inondant de tendresse.

C’est la déesse qui vous guide avec patience

Sur les chemins parfois si durs qui vous attendent.

C’est la chaleur des bras ouverts et accueillants

Qui vous rassure et vous protège au fil des ans.

C’est le sourire de connivence si précieux

Qui dans les cœurs tisse des liens inébranlables.

 

Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 14 mai 2023

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La généalogie


J’ai eu plusieurs passions dans ma vie, dont la généalogie. Pendant quelques années, elle a accaparé mes pensées et pris une grande importance dans ma vie.

La généalogie est une science qui a pour objet la recherche de l’origine et l’étude de la composition des familles. Elle nous permet de faire la connaissance de nos ancêtres; c’est un retour en arrière, un véritable voyage dans le temps. J’ai toujours été intriguée à  savoir ce qui a motivé mes ancêtres à quitter leur pays pour s’aventurer vers des lieux si lointains, si incertains, où tout était à faire.

J’avais déjà quelques notions sur mon ancêtre Olivier, de sa femme Marie Garnier et de leur fille Anne qui avait deux ans et demi, de Marans en Aunis, le lieu où ils ont vécu avant leur traversée sur le Saint-André pour venir s’établir en Nouvelle-France en 1659, d’abord à Ville-Marie et ensuite sur l’île Jésus, de la naissance de leurs enfants jusqu’au décès de mon ancêtre Olivier.  Mon ancêtre travaillait pour les Jésuites à qui appartenait l’île Jésus.  Je tiens à préciser que mon ancêtre Olivier a été, avec sa famille, le premier résidant de l’île Jésus,  aujourd’hui Ville de Laval. On a nommé une rue, un parc et aussi un pont en son honneur, le pont Olivier Charbonneau.


Le navire le Saint-André fut le sujet d’études de quelques historiens car sa traversée de l’océan jusqu’à Québec en 1659, a été entourée de circonstances dramatiques : il était infecté de la peste occasionnant plusieurs décès, il a subi les plus furieuses tempêtes mettant en danger la vie des quelque 200 passagers dont celle de Marguerite Bourgeois et de Jeanne Mance.  De plus, il y a eu une disette d’eau douce jusqu’à leur entrée dans le fleuve Saint-Laurent.  Il est important de mentionner que parmi les passagers du Saint-André, une trentaine de personnes plus ou moins apparentées entre elles, venaient de Marans en Aunis.

Dans mes recherches, j’ai appris leur histoire personnelle mais aussi l’histoire politique de leur époque.  C’était pendant le règne de Louis XIV. 

Nos valeureux ancêtres ont trimé dur pour survivre, mais ils savaient aussi rire, s’amuser, chanter et danser. La majorité de nos ancêtres ne savaient ni lire, ni écrire, mais à la quantité innombrable d’actes notariés que l’on retrouve dans les archives, je suis convaincue qu’ils savaient très bien compter.


J’ai  suivi mes ancêtres sur le Saint-André,  je les ai accompagnés à leur arrivée et sur les différentes routes qu’ils ont empruntées.  J’ai applaudi à leur force, leur ténacité et leur courage mais je ne saurai jamais ce que mes ancêtres, Olivier et Marie, pensaient vraiment.  Même s’ils avaient su écrire, ils n’auraient pas pu s’épancher dans l’écriture.  Tout leur temps était consacré à leur sécurité et à leur survie.

«Il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va»Otto von Bismarck (1815-1898)


Lorraine Charbonneau – Exfonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Québec - Laval – envoyé le 1er août 2022

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Moi mon père…

 

Prenait des photos, pour ne pas oublier trop

Savait écrire, ce qu'il n’osait pas toujours dire

 

Aimait les enfants, même un  peu tannants

Chacun son destin, il y a plein de chemins

 

Plantait mal les clous, mais en mettait partout

Savait se débrouiller, avec tous ses cossins

 

Aimait les poissons, à cause de leur discrétion

Ne parlait pas beaucoup, mais était attentif à tout

 

Savait enseigner, tel un jardinier

Profitait de ses dodos,  pour se préparer comme il faut

 

Critiquait la religion, ce puissant poisson

Était sceptique, il aimait la critique

 

Faisait des listes, pour trouver du temps gratis

Nageait plus loin, que marcher jusqu’au coin

 

Était amoureux, à cause de ses  yeux

Heureux souvent,  discret tendrement

 

Aimait voyager, beaucoup photographier

Trouvait le sentier, menant au lac Caché

  

Moi mon père…

 

Je l’appelais Claude

Parce qu’il était l’un des nôtres

 

Un papa très présent

Tel un beau présent


Claude Pelletier - de l'Alliance Culturelle (Ahuntsic) - Québec - le 14 février 2022

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Hommage à ma mère

Bellefleur était le nom de famille de ma mère.  J’ai eu le bonheur d’avoir eu cette belle et merveilleuse fleur pour mère.  Elle a été la femme la plus extraordinaire que j’ai connue et celle qui m’a le plus marquée dans la vie.

Ma mère a toujours représenté la réalité la plus vitale et la plus positive de toute mon existence.  Elle était un paratonnerre sous lequel nous nous sentions à l’abri et en sécurité.  Une grande force émanait d’elle.  On pouvait s’appuyer sur elle.  Elle m’est toujours apparue comme un grand arbre, un chêne résistant et noble. Elle était une femme forte, courageuse, fière, digne, discrète, attentive, sereine, réfléchie, généreuse, d’une grande sagesse et d’une belle spiritualité.

Nous étions sept enfants à la maison, quatre filles et trois garçons.  Quand nous avons quitté le foyer pour nous marier, jamais elle n’est intervenue dans nos vies, elle nous a laissés mener nos barques comme nous l’entendions, elle nous avait d’ailleurs déjà tracé le chemin.

Combien de leçons de vie nous a-t-elle transmises?  Elle prêchait par l’exemple, elle nous a enseigné la tolérance, en prenant la part de l’absent; le respect, en nous parlant toujours correctement et en exigeant la même chose entre nous; la dignité, en étant toujours à sa place sans jamais envier celle des autres; l’acceptation, en accomplissant les tâches les plus humbles le mieux possible et toujours dans la bonne humeur.  Combien de fois l’ai-je entendue répéter «Tout ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait »; le courage, la persévérance, en continuant sans fléchir devant les difficultés de la vie.  Elle nous a enseigné l’humilité en ne se mettant jamais en évidence, ni en essayant de prouver qu’elle a raison; le détachement, en allant directement à l’essentiel.

Elle nous a inculqué le goût de la langue française, le goût d’aller au fond des choses, elle nous a rendus curieux intellectuellement, elle nous a donné le goût de se dépasser.  Elle espérait que le dictionnaire devienne notre livre de chevet.  Elle nous a tracé le chemin du bonheur simple et sans artifice.  Elle nous a laissé un héritage inestimable : des valeurs.

J’ose croire que je suis le prolongement de cette femme merveilleuse.  Je chérirai sa mémoire jusqu’à la fin de mes jours.  Je me sens privilégiée de l’avoir eue comme mère.  Je pense particulièrement à elle dans le temps des fêtes, elle reste toujours bien présente dans mon cœur. 

J’ai lu quelque part que rien n’est le fruit du hasard.  Que l’âme choisit ses parents, qu’elle décide ce qu’elle veut apprendre au travers de cette nouvelle existence.  Elle fait en sorte de trouver les parents qui soient compatibles avec ses désirs et ses besoins.  Nous aurions été  prédestinées à partager le même espace et à être l’une et l’autre, mère et fille.  Si c’est le cas, mon âme a fait un sapré bon choix.

Lorraine Charbonneau – Retraitée de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 22 décembre 2021

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Cher frère


Beau petit bébé

Arrivé avec difficulté

Tout frêle, tout blond

Yves, sera ton prénom

 

Joyeux, sensible, curieux

Poète discret, secret

Pensées d'amour, de tristesse

Âme généreuse, de finesse

Agent de police,  service

Fier promu sergent

Soudain, coeur défaillant

Bouleversant famille et enfants


Telle la ¨grive¨solitaire

Survolant la terre, l'éphémère

Empruntant la route des ondes

Tu as rejoint l'autre monde


Plus aucun rire

Nos coeurs à la dérive

Cherchant des repères

Et guérir de notre frère

Là-haut, tu restes fidèle

Tu veilles, tu parles à l'oreille

Recevoir de tes nouvelles

Ô privilège!  Ô merveille!


Aurevoir Yves et merci!


Liliane Laramée - retraitée (administratif secteur médecine vétérinaire) - et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 11 décembre 2021

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Maman Alma


Toi, mère nourricière

Mon ''alma mater''

 

Photo de jeune mariée

Si souvent observée

Cheveux ''vagués'' noir jais

Accroche-coeur tout bonheur

Regard profond, yeux pur marron

Teint perle douce

Attention! je touche

Chic tenue de dentelle

Tu es belle.  Tu es celle.

 

Corps berceau, coeur en soubresauts

Sentinelle fidèle

Jolie ribambelle

Tendresse, maternelle caresse

Fière, forte, dévouée, '' dépareillée''

Existence tôt parachevée.

 

Âme lumière ascendante

Loin là-bas, parfois tout près

Papillon tu te fais

Dans ton paradis, on se réunit

Tous, tu attends. Oui j'en suis

M'man, grand merci!

 

Liliane Laramée - retraitée (administratif secteur médecine vétérinaire) - et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 26 novembre 2021

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Pour toi  "pâpa" Alfred

 

"Pâpa", je te trouve beau

Lorsque de biais tu portes ton chapeau

À la manière d'un acteur

Te donnant un air moqueur

Dans mon rêve, pour en rajouter

Tu l'as changé de côté

Ton sourire engageant

Te rend séduisant

L'éclat de tes yeux bleus

N'a d'égal que l'azur d'un paisible lieu

Apparu si naturel

Par ton âme immortelle


Rassurée de te savoir si joyeux

Maintenant tu vas où tu veux

Dans le Grand Nord en avion

Avec à bord le pilote, ton compagnon

Appréciant ces beaux paysages

Heureux de ce magnifique voyage

 

Pour ta photo de garde-chasse

Sur un mur, j'ai fait une place

Mais la plus grande que je sache

Est celle qu'en mon cœur je cache

Ici je tutoie, mais chez nous c'était vous

Cet hommage je te le dois

Merci p'pa

En rêve, on se reverra.


Liliane Laramée - retraitée (administratif secteur médecine vétérinaire) - et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 19 novembre 2021

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Rosedélima

 

Délicat prénom proposant une rose

Fleur d'amour, de métamorphose

Se déployant tout au long de son existence

Par son dévouement et sa résilience

 

Grand-maman souriante, grande

Parlant peu mais pensante

Solidaire, épaule son mari Narcisse

Ils ont perdu Aurore, l'aînée des six

 

Durant l'été, de son jardin, de sa main

M'offre de la menthe fraîche.  Tiens!

Je renifle.  Pour moi, ça sent la gomme!

Dès ce moment, un arôme-souvenir se forme

 

Maison chaude.  Du haut de sa cuisine

Une odeur descend et chatouille nos narines

Curieuse, je monte.  Ha! des poches de pommes!

Tassées, réservées pour les desserts d'automne

 

Cheveux immaculés, de la vraie soie blanche

Heureuse, assise sur sa chaise berçante

Fredonne, murmure son ¨eu, eu, eu, ummm! ¨

Les yeux clairs, pensive comme de coutume

 

Puis, marchant sur ses cent ans, elle chute

Réclame ses enfants.  Une hanche se rebute

¨Qu'est-ce qui fait Fred, y vient pu m'vouère?¨

Il vous attend déjà, dans un manteau de lumière!


À vous, grand-mère Paiement!


Pour accompagner le poème de mon grand-père, voici celui pour ma grand-mère écrit en septembre 2019. 


Liliane Laramée - retraitée (administratif secteur médecine vétérinaire) - et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 14 novembre 2021

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Grand-père Narcisse


En ce temps, on vous appelait "pépére"

Marié à la paisible Rosedélima

Droit. Tête haute.  Fier colon

Regard tourné vers l'horizon

 

Courageux.  Étoffe de bâtisseur

Chargé de chantier. Camp de bûcherons

Bottines de feutre.  Chemises à carreaux

Attelage de chevaux.  Traînée de billots

 

Dans votre miroir, grand-père Narcisse

Apparaît l'image de la générosité

Nul n'a faim, ni froid devant votre pas

Du pain, des patates,  de la saucisse...


Des poches de pommes de votre verger

Et hop!  balancées dans le camion de p'pa

De la monnaie de votre poche droite

Dans ma petite "banque" a fait clic-clac!


Mais, un jour d'avril, votre cœur bat si bas

Que vibrent les notes lentes du glas

J'ai  onze ans.  Mon âme s'écarte

Longtemps, ce souvenir me retiendra de rire

 

Avec respect, grand-père Laramée


Poème écrit en 2019 en hommage à mon grand-père paternel. 


Mention dans le cadre du projet C'est à ton tour d'écrire s'envole au Théâtre La Doublure de Sorel-Tracy , texte lu  par Luc Mineau lors de la  représentation du 22 septembre 2022 - MB


Liliane Laramée - retraitée (administratif secteur médecine vétérinaire) - et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 7 novembre 2021

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Se souvenir


Soleil d'hiver, neige qui luit

Chandail de laine grise

Casque lourd à oreilles

Gérald sur ses skis dévale

Chantant à tue-tête:  dlo, dlo, dla, iti!


Beau. Gai luron, nous dit l'expression

Serviable, empressé

Débossela l'auto de papa

Reculée sur un arbre par moi

M'évitant une certaine croix


Travailleur.  Chasseur sans peurs

Dénicha une perle, sa flamme

L'enroula dans ses bras. Fil de trame

Forma une famille, deux filles

Deuil profond du bébé-garçon

 

Chemin de vie, tôt au ralenti

Surpris, soucieux devant les défis

Santé en chute. Il lutte

Respiration en rébellion

Filet de souffle, fin de mission


Âme projetée sous une pluie d'étoiles

Visitant l'espace sidéral

Corps d'énergie sur l'invisible toile

Créant son cocon d'amour, son logis

Dans un jardin de fleurs, au cœur de l'infini.


Salut à toi Gérald!


Liliane Laramée - retraitée (administratif secteur médecine vétérinaire) - et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 7 novembre 2021

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Aux origines de la monogamie

 

Il y a environ 8 000 ans, les rapports homme/femme se transforment de manière radicale lors de la sédentarisation. Auparavant, l'humain chasse et cueille selon ce qui est disponible. Ce sont de populations nomades. Elles possèdent peu de biens personnels, trop compliqués à transporter. À son décès, une personne laisse derrière elle quelques objets de peu d’importance.

 

Aussi, les relations sexuelles sont libres et équilibrées. À cette époque, il est normal d’avoir plusieurs partenaires sexuels. Cela rend la paternité difficile à démontrer. On retrouve beaucoup de populations matriarcales.  Pour preuve, les nombreux récits des Européens au 16ième siècle  s’étonnent de la qualité et de l’égalité des rapports entre hommes et femmes chez les Premières Nations. On extrapole ainsi l’état des relations femmes/hommes à il y a 8 000 ans.

 

Avec la sédentarisation, les hommes s’occupent des troupeaux (la monnaie de l’époque), de la construction des maisons; les femmes des semences, de l’agriculture, des enfants, avec des prêtresses qui véhiculent « la sagesse et la révélation divine dans la réalité ancienne mythique et sociale » (Eisler). Quand un homme décède, il peut laisser des biens considérables derrière lui.

 

Les hommes ayant accumulé des biens veulent les céder aux enfants issus de l’union avec leur épouse. Il est hors de question que des enfants qu’elle aurait eus avec d’autres partenaires, en profitent. Par contre, les époux n’ont aucun problème à céder leurs biens à un enfant qu’ils ont eu avec une autre femme que leur épouse. Et là se pose le problème de l’héritage. Comment le résoudre?

 

Une seule solution s’impose : contrôler la sexualité des femmes. Ils inventent donc la monogamie . . . pour les femmes. Pas pour les hommes. Les femmes passent de partenaires égales à un bien de propriété. Eisler nous donne une idée de la mentalité de l’époque avec un passage biblique. « Un père dont la fille a perdu sa virginité, et donc toute valeur marchande, mérite dédommagement. La règle exige même que l’homme responsable de ce tort d’ordre économique le répare en épousant la jeune fille qu’il a violée et dont l’avenir, compte tenu de cette circonstance, ne préoccupe à l’évidence pas le législateur ».

 

Eisler affirme que : « En fait, une femme se conduisant comme une personne libre de sa sexualité représentait une menace pour le tissu social et économique d’une telle société. Pareilles attitudes ne pouvaient être tolérées sous peine de voir s’effilocher un système entier ».

 

Les hommes avaient l’habitude de coucher avec plusieurs femmes et ne voulaient pas s’en priver. Comment contrôler cette situation? Par la prostitution. Elle permet aux hommes de poursuivre leurs habitudes sexuelles. Avec la prostitution nait le mépris des femmes. Cela explique que dans plusieurs sociétés, les femmes adultères sont condamnées, mais jamais les hommes.

 

Sources : L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État, Friedrich Engels, 1884 - Le Calice et l’épée, Riane Eisler, 1987 - Mémoires de l’Amérique Septentrionale, Louis-Armand de Lom d'Arce, baron de Lahontant, 2013

 

© Diane Leblanc - Autrice et conférencière - dianeleblanc309@gmail.com - Brossard - Québec le 20 juillet 2021

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Notre plus belle fierté !

 

Quatre enfants, tout un programme ! Quatre garçons, on tient bon !


Nous voici sur le terrain, raquette à la main. Un filet au milieu, terre battue sous les pieds, mère battante et souriante face à eux. Quel plaisir, quel bonheur ! Nous échangeons, partageons dans une même direction. Ils frappent fort, extériorisent et, pour un moment autorisé, les rôles sont étonnamment inversés. Les voilà, à leur tour, qui m’encouragent en me renvoyant la balle : « allez, vas-y maman ! »

 

Heureuse maman-solo de quatre adolescents, très affectueux mais aussi par moment tempétueux, nous parvenons à trouver une belle complicité grâce à un cadre bien délimité. Nous le travaillons, le peaufinons afin que je puisse maintenir mon autorité et qu’ils s’y sentent aussi respectés.

 

Savoir dire « non » à son enfant est primordial et se fait spontanément et presque sans difficulté lorsque la relation leur permet également une certaine liberté. Parvenir, en tant que parent, à être pour nos enfants des « sachants » et non des « tyrans ».

 

Assez stricte dans mon éducation avec mes garçons, tout en partageant avec eux une belle relation. Inflexible sur certaines règles qui me paraissent indispensables pour le bien-être d’une vie familiale heureuse, mais à la fois très ouverte et attentive à leur besoin de liberté et de s’envoler.

 

Ces règles ne sont pas nombreuses (sinon elles n’ont plus de sens) mais claires, et sont établies au fur et à mesure de leur croissance et de leurs nouvelles demandes.  Nous en discutons, échangeons et je prends alors la décision. Un cadre bien délimité leur offrant le confort de se sentir entourés. Ils ont le droit de le questionner mais ont l’obligation de s’y adapter lorsqu’il est décidé. Parfois chahuté mais rapidement assimilé, le « non » est ensuite compris comme une preuve d’affection au sein de l’éducation.

 

Je suis persuadée qu’un enfant, un adolescent se sentant respecté saura reconnaître l’importance et la bienveillance des limites mises par l’autorité. Savoir dire « non » à son enfant ? OUI, c’est le fondement d’une bonne éducation, un acte d’amour et la certitude d’une belle relation entre les générations.

 

Je suis une jeune maman pour mes quatre adolescents.  Notre proximité en âge nous offre une réelle complicité mais aussi un respect partagé qui, chaque jour, fait notre plus belle fierté.

 

©Joëlle Laloy - travaillant dans le secteur de la santé -  Bruxelles - Belgique - le 20 juin 2021

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