Pays
Africa
Les couleurs de l’Afrique sont si belles et si chaudes
Que je les fais chanter au creux de ma mémoire.
Défilé de boubous aux teintes chatoyantes
Et sourires éclatants des mères attentionnées
Dont les bébés s’endorment, maintenus sur leurs reins
Enroulement de turbans, coiffures élaborées
Ou bijoux rutilants affinant leur beauté.
Comment parviennent-elles à tant se pomponner
Dans leurs cases alignées au confort si modeste ?
Sur cette terre aride au soleil très brûlant
Mélange de savanes où vivent les troupeaux.
Le désert se déroule, façonné par le vent.
De merveilleux oiseaux accompagnent les chants
De ce peuple résigné mais empreint de gaieté.
La musique et la danse ne s’arrêtent jamais
Balafon et djembé résonnent allègrement.
Voir le dessin relié à ce texte sous l'onglet https://www.cestatontourdecrire.com/photos et dessins/Convivialité/Africa
Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 17 janvier 2023
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La Minerve
Belle, calme, elle est
Telle une déesse
Protégeant ses artisans
Issus d'ancêtres vaillants
Fondateurs courageux, braves preux
Entrée, par chemin serpentin
Se déroulant en un large ruban
Magique, sur la pente descendante
Saluant les braves gens
Ralentissant en son centre
Silence, l'église tout de blanc
Abritant le divin résident
Déployée vers la pente montante
Glissant vers la courbe allongée
Rencontre de l'extrémité
Retour obligé
Posée au sein d'une jolie vallée
Entourée de monts, de montagnes
Abreuvée par lacs et rivières
Nourrie, aérée par arbres et vents
Glacée par la froidure laurentienne
Chaude en mon coeur, restera mienne
Belle, calme, elle est.
10 oct 21 - Liliane Laramée - retraitée (administratif des vétérinaires) et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 21 octobre 21
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Je me souviens
La devise du Québec « Je me souviens » fait référence à l’histoire du peuple québécois.
« Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va ». Cette citation d’Otto von Bismark (1815-1893) en dit long sur le devoir de se souvenir du passé car il sert de tremplin pour aller plus loin.
Cependant, j’ai gardé beaucoup de souvenirs plus récents, certains sont excellents d’autres le sont moins. Je me souviens que, dans mon jeune âge, c’était un péché de manger de la viande le vendredi. Dans la même période, l’Église culpabilisait les femmes quand elles ne voulaient plus avoir d’enfant même après en avoir eu plusieurs. Je me souviens que les couples séparés devenaient la cible des regards et des commentaires désobligeants de leur entourage. À cette époque, l’Église considérait les homosexuels comme des pêcheurs, la médecine les pensait des malades mentaux, et la loi des criminels.
On nous gavait de religion, nous devions prier à toutes heures du jour, s’agenouiller pour le chapelet en famille avec le Cardinal Léger sans oublier le bénédicité et la messe du dimanche. Il y avait aussi le mois de Marie, les Vêpres, etc. Nous avions de longues périodes de jeûne avant Noël et Pâques.
Des femmes ont vu une opération urgente leur être retardée en attendant que leur mari respectif appose sa signature pour autoriser l’intervention chirurgicale.
Devenue adulte, je me souviens que grâce aux pressions des femmes de la génération précédente, j’ai eu accès aux premiers moyens de contraception qui m’ont permis de restreindre le nombre de mes propres rejetons. Je me souviens des efforts que beaucoup de femmes ont dû déployer pour se faire reconnaître et pour obtenir des postes administratifs de haut niveau.
Je me souviens du militantisme de beaucoup de femmes qui ont travaillé d’arrache-pied pour obtenir l’équité dans notre pays comme politicienne, dans les syndicats, au Conseil du Statut de la femme, etc. Je me souviens qu’il a fallu cinquante ans d’efforts collectifs pour nous libérer de l’emprise de l’Église et de la religion sur nos vies, et plus de soixante ans pour obtenir l’égalité salariale et que ce n’est pas encore fini.
Mes 80 ans passés font que je sais que rien n’est acquis dans la vie et qu’il faut maintenir, voire redoubler de vigilance pour ne pas perdre ce que nous avons péniblement obtenu. Notre chartre des droits et libertés permet à chacun de pratiquer la religion de son choix, mais de grâce que la religion demeure dans le privé.
Il est bon de se souvenir que nous, les ainés, sommes les témoins des progrès prodigieux qu’a fait notre société et que nous devons être pleinement conscients de notre mission : être des guides exemplaires pour tous ceux qui viendront après nous.
C’est notre responsabilité à tous d’appliquer notre devise « Je me souviens ».
Lorraine Charbonneau - Retraitée de la Fonction publique fédérale - Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 13 octobre 2021
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Petite histoire congolaise
Venez petits que je vous raconte l'histoire du comment et du pourquoi. Venez, écoutez, chut!!
Ouvrez grands vos yeux et vos oreilles et fermez votre bouche.
Je vais vous raconter l'histoire de cet arbre qui sait tout. Il en a entendu des histoires depuis des millénaires, il a voyagé, il a aimé, il a pleuré.
Grand-mère s'est installée sous le manguier ou l'arbre à palabres, et elle raconte à ses petits le soir venu des heures durant.
Avant de commencer l'histoire, les mains sur ses genoux, elle regarde les étoiles, et dit : Tolingànàki na bolingo ya solo puis elle continue son histoire de lorsqu'elle habitait tout en bas du fleuve, quand elle a rencontré grand-père, et qu'ils se sont aimés très fort. Les enfants l'écoutent attentivement.
Sous ce grand manguier témoin de l'amour des mariages célébrés, de la richesse et de la sagesse des histoires contées, cet arbre aux grandes racines qui partage l'histoire de vos ancêtres. Ces racines puisent leur force dans la terre mère, et son sang circule dans la sève de ses racines.
Deux petits s'endorment rêveurs à l'écoute des paroles. Grand-mère raconte tard dans la nuit que grand-père parlait le langage des animaux, que le soleil qui colore la peau fait fondre la neige et brille toujours au-dessus du village, que la poudre des ailes des papillons est magique...
Le soir tombe laissant un paysage rouge orangé, on entend au loin une maman qui crie bokende kosakana na libanda. Mais le petit garnement taquine sa maman, il se cache sous la table. De nouveau on entend bima kuna! Maman et petit garçon sortent et rejoignent grand-mère.
Dans une autre maison du village, la maman dit aux plus grands bokende kosukola basan et on voit les enfants sortir de la maison, bassine à la main se dirigeant vers le marigot. Ils en profiteront pour jouer, s'arroser, rire aux éclats. Au retour, ils écouteront grand-mère les yeux vers les étoiles, ils rêvent.
D'un seul coup grand-mère dit botika makelele en lançant des yeux noirs, des petits s'agitent, mais le calme revient vite.
Grand-mère continue son histoire du lion et du tam-tam, des différences, des caractères, des qualités et des défauts, de ce qu'il faut faire ou non, de ce qu'il faut avoir peur ou non.
Un petit garçon se lève, s'approche du cœur de l'arbre, en sort un livre et le tend à grand-mère, il lui demande tangela nga lisapo ya mboloko na ngando. Grand-mère sourit. D’un sourire soleil elle prend le livre et raconte l'histoire. il commence à se faire très tard. Grand-mère se lève, se frotte les jambes pour faire circuler le sang, s'étire le dos comme un chat qui se déroule, et dit à l'assemblée à moitié endormie Tango ya kolala ekoki!
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 26 juillet 2021
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Petit pays
Sans voix, sans mot…mon petit pays est sous les eaux.
Alors que la pandémie semblait nous accorder un peu de répit, voici mon pays à nouveau meurtri, envahi, des villes et villages entiers ont été démolis par les intempéries.
En quelques heures à peine, une pluie sans pitié est venue chasser le calme de l’été, dans une colère inimaginable, fleuves et rivières ont été réveillés. Dans une colère inouïe, ils sont sortis de leur lit. La nature s’est déchaînée, l’eau est montée, s’engouffrant dans les rues laissant derrière son passage des images apocalyptiques…
Mais qu’est-il arrivé à ma Belgique ?
Mon pays si petit, est aujourd’hui anéanti. Des maisons détruites, des sinistrés par milliers, plus de gaz ni d’électricité dans certaines contrées. Sans voix, sans mot…des images apocalyptiques,
Mais qu’est-il arrivé à ma Belgique ?
Des ponts ont sauté, des barrages ont lâché, des voitures entassées, tout a été immergé. Les habitants se sont réfugiés ou ont été évacués, d’autres recherchés…
Sans voix, sans mot…mais qu’est-il arrivé à ma Belgique ?
La solidarité n’a pas tardé, des quatre coins du pays, les gens ont commencé à se manifester pour aider. Un engouement extraordinaire est né; en effet de partout affluent des volontaires pour déblayer, sauver, apporter du soutien…apporter de l’humain.
La pandémie, ces intempéries : nous cumulons les tragédies mais ce qui donne foi en la vie c’est de voir combien malgré les épreuves, nous restons si unis.
Sans voix, sans mot, une partie de mon pays s’est retrouvée sous les eaux…
Mais via cet écrit je voulais partager cette note d’espoir :
Pandémie, intempéries, la Belgique en lutte aujourd’hui semble pourtant envoyer un message d’amour au monde entier : faisons preuve de solidarité en ces temps compliqués, elle est la base et le fondement de notre humanité.
Fière de mon petit pays, de cette solidarité inégalée, de cette incroyable générosité.
La Belgique va se relever.
Mention dans le cadre du projet C'est à ton tour d'écrire s'envole au Théâtre La Doublure de Sorel-Tracy , texte lu par Jessica Charland lors de la représentation du 27 octobre 2022 - MB
Joëlle Laloy, travaillant dans le secteur de la santé - maman solo - Bruxelles - Belgique le 16 juillet 2021
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Matadi - port de la République démocratique du Congo
Matadi, dis-moi
Raconte-moi ton histoire
Matadi-youmba, aux chutes d'Inga
Canal entre deux mers
Matadi, pierres en kikongo
accueille en son sein
roches et cristaux
Ton existence, tu le dois à ce chemin
légende de fer qui traverse le fleuve Bouenza
Matadi - Kinshasa
Pont de fer traversant
le fleuve, l'océan
qu'il fasse soleil ou qu'il pleuve
les caravaniers traversent le fleuve
chaudron de l'enfer tourbillonnant
et pourtant...
À vol d'oiseau
du Mont Kinzao
fleuve d'enfer
offre une magnifique vue
de la rivière Mpozo
que des hommes ont construit à bras nus
Ne pas oublier
tous ces hommes qui sont tombés
l'ont payé de leur santé
cette grande construction coûta la vie
de milliers de personnes
Ô fleuve de Matadi
tu fais écho des cœurs qui résonnent.
Matadi dis-moi
ton histoire
Matadi des hommes qui avaient espoir.
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 18 juillet 2021
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