L'authenticité

Le confesseur

  

Je me suis battu pour des opinions perdues,

Des causes oubliées que j’ai toujours défendues,

Des batailles où je voulais sortir vainqueur

Pouvoir gagner sans vendre le sens de mon honneur.

 

Si différent des gens à qui j’ai tout pardonné,

Qui ont toujours pris sans jamais vouloir donner,

Qui ont passé leur temps à juger sans respecter,

Des paroles condamnées par de fausses vérités.

 

J’ai été le soutien de personnes qui n’espéraient plus,

Qui voyaient leur avenir s’enfoncer au chant des exclus

Un confident à qui on racontait toutes ces souffrances

Même si pour moi, la confidence n’allait que dans un sens.

 

J’ai donné des conseils, parfois trouvé des solutions

À des problèmes que je pensais sans le moindre horizon,

Efficace pour les autres sans l’être pour ma propre existence

Sans voir que moi aussi, je gardais des blessures immenses.

 

J’ai voulu faire triompher la morale que je pensais vraie

Des idées que je croyais souligner d’un trait

Par le marqueur rouge fleuri dans des saisons hésitantes

Même si certains me regardaient d’une façon méprisante.

 

Je suis retombé si souvent de mes illusions

Comprendre que de mon haut, je retouchais vite le fond,

Que la réalité était loin de mes sentiments,

Pour savoir que je devrais rester seul finalement.


Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - prix littéraire du Sud-Ouest de la France et médaille d'étain à la Société des Arts et Lettres à Paris - région bordelaise - France - le 13 avril 2023 

********

Tout me fascine dans la vie

Je suis une femme curieuse.  J’ai un besoin insatiable de savoir, de comprendre, de découvrir et d’apprendre. Je suis consciente que derrière chaque chose se cache un enseignement, une découverte ou une surprise.

Un mot que j’entends qui n’est pas dans mon vocabulaire, une chose qui me paraît bizarre ou toutes affaires qui sortent de l’ordinaire, attise ma curiosité.  Souvent, les choses que les autres voient ou auprès desquelles ils passent sans y faire attention, m’attirent, me captivent et me forcent à les examiner attentivement.  L’inconnu, le nouveau, le bizarre, le saugrenu, l’insolite ou le rare m’attirent et me fascinent.

J’ai besoin de comprendre, j’éprouve de la satisfaction à trouver ce que je cherche.  La curiosité doit secréter, dans mon cerveau, au moins pendant quelques minutes, de la dopamine, l’hormone du bonheur.

La curiosité m’aide à mieux penser, à répondre à mes questionnements, à prendre la bonne décision et à trouver la solution à un problème.  Elle me fait faire des recherches sur des sujets très variés, car mon éventail d’intérêts est très étendu, chacune d’elles contient son lot de surprises.

La curiosité intellectuelle est essentielle au progrès humain. Les Homo sapiens, nos ancêtres, devaient être sans cesse à l’affût de tout ce qui se passait autour d’eux afin de trouver tous les moyens possibles d’abord, pour survivre, pour se sortir de toutes les situations malencontreuses et pour améliorer leur sort.

C’est à l’infini les choses qu’il y a à découvrir dans ce monde. La curiosité a apporté de l’étonnement, de l’attention, de l’intérêt, des surprises et de la joie dans ma vie.

Lorraine Charbonneau – fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – résidente du Marronnier – Laval – Québec - le 1 avril 2023

*********

Centrage 

  

Sur les cimes escarpées de l’estime de soi

Où certains se hissent et même s’assoient

Souffle le vent joyeux de l’aventure

Que la confiance à l’oreille te murmure.

 

Cette liberté n’est pas réservée à une élite 

Mais petit à petit se gagne et se mérite.

Chaque pas à l’intérieur de soi ouvre un chemin pour s’épanouir

Et tout ce qui recentre creuse un sillon pour se réjouir.

 

Sois toi, ni nous ni moi, avec courage et sans effroi

Ne tente même pas d’imiter qui que ce soit

Explore sans te lasser tous les trésors de ta personnalité

N’ignore rien, nul inconfort, nul décor endommagé.

 

La vie t’a façonnée, sois fière de qui tu es

N’oublie jamais ta maisonnée, la source de ton passé

Et bâtis-toi sur un rocher, grandis-toi sur tes deux pieds

Sois forte, sois digne, et porte ton âme comme un insigne.

 

Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 31 octobre 2022

*********

Aller au marché

C'est la nature dans toute sa beauté que nous admirons en parcourant un marché. Que de couleurs on voit sur ces étalages de fleurs et légumes frais. Les fraises de l’île d’Orléans y sont bien représentées, les cerises de terre me rappelant maman qui les faisaient cuire et dont je n’ai pas de recettes. Quel dommage, la tradition s’arrête là.

La foule est présente et achète, les marchands sont heureux, la saison est si courte. Le marché est ouvert à chaque jour de la semaine. Les restaurateurs aussi sont occupés contentant la clientèle alignée, chacun son tour, on prend un numéro pour le café, les pâtisseries ou les salades.


Les chiens font partie de la gang et attendent patiemment à la porte de l’établissement. Montréal, au loin semble paisible. Le canal de Lachine, tout près, avec ses barques qu’on nomme «Le Petit Navire», nous font rêver de croisières. Le chemin de fer qui mène nul part. Les joueurs d’échecs sont toujours attentifs à leur rois, reines et valets. Échec et mat…


La crème glacée reste populaire, toutes des raisons pour profiter de ces belles journées ensoleillées. ! ! ! ! !


Au retour, les graffitis n’ont pas besoin de commentaires. Les églises aux différentes dénominations se font face et reçoivent des mariages colorés. Le marché me rappelle quand nous demeurions sur la rue Fraser. Avec papa et son ami, M. Lapointe, le gros Lapointe comme on l’appelait, nous allions au marché de la basse-ville.


Mais, c’était différent dans ce temps-là. On y vendait des poules vivantes ou mortes, d’autres gibiers, et des viandes de toutes sortes aussi. Papa était farceur, il nous faisait faire ses coups et riait de bon cœur dans l’auto. À la porte quand nous allions chercher son ami, il nous incitait à garder le doigt sur la sonnette afin de déranger toute la famille. On pouvait entendre les filles de la maison crier leur mécontentement. Elles travaillaient la semaine et dormaient le samedi matin.


Hier, en allant prendre l’autobus, j’ai croisé une jeune femme noire sur le trottoir. Elle me dit: «Hey Mom, you lookin good»! On ne sait pas ce qu’on projette..


Monique Guérin - Montréal - Québec -  le 13 avril 2022 

********

Le monde slamé selon... 

On tue l'idée dans l’œuf

de peur d'avoir un bœuf

On tue des femmes des peuples

et on se sent puissant

On tue même des enfants

dans la guerre des parents

 

On tue on tue

si on ne tue pas on se tait

On se tait pauvres minables

on tait l'abus de pouvoir

on tait des arrangements


déraisonnables à boire

 

Quand on ne se tait pas

on se taille

On se taille une place

en plein devant la glace

Ben quoi, j'ai le droit

Tout de même c'est pas si grave

tout de même c'est pas si pire

toutes vos histoires amères

d'Amérique qui délire

 

Personne trouve à redire

qu'on tue   qu'on se tait    qu'on se tire

Terrés tous dans la cave

on a peur d'en sortir

Gare à vous les plus braves

criant la vérité

on tire aussi sur la vérité

 

Si tu peux ose

ose un peu

endosse quelque chose

overdose pour une cause

entre les dents par des mots

du morose au mordant


l'important ou la rose

 

Arrose l'amnésie

ramène l'utopie

à toutes nos frénésies

Freine si tu peux

la course des banquiers

vers l'argent tellurique

qui lave les affamés

 

Dépose de l'espoir

au grand vide du panier

une étoile dans le noir

pour nos pas déroutés

Ne raconte plus d'histoires

On a déjà donné

« Il était une fois le monde

merveilleux de Disney. »


Lise Marchand - retraitée - @LiseMarchand - Joliette - Québec - le 17 septembre 2021

********

Grand-mère

Moi aïeule déjà! dit-elle

Un soir de crise émotionnelle

 

Veux-tu savoir la vérité?

Je ne voulais être grand-mère

Ni d’un bébé

Ni d’un monde à multiplier

Pourquoi donc tout recommencer

Misère

Les parents, les enfants, les guerres

Les printemps à requestionner

La terre et la mer bafouées

Tant à refaire

Et de détresse à partager

 

Veux-tu savoir où le cœur ment?

Je ne voulais jouer l’ancêtre

Ni dans le temps

Ni dans la mémoire des gens

Pourquoi donc fabriquer du vent

À n’être

Que cet air démodé peut-être

Qu’il écoutera en riant

On est à tout le moins perdant

À trop tard naître

Et sortir âgée du néant

 

Mais j’ai changé ma vérité

Et si mon fils me fait grand-mère

De ce bébé

De ce monde à réinventer

Et s’il veut tout recommencer

Sur terre

Le nid, la fragile lumière,

Le printemps à réessaimer

L’espérance des champs de blé

Moi la grand-mère

Je serai la première… à AIMER!

 

©  Gislaine Lavoie - écrivaine - Cap-Rouge - Québec - a remporté le Genêt d'or, un prix de poésie lyrique remis par l'Académie des jeux Floraux de Perpignan en mai 2019 (le jour de ses 80 ans). Elle est la première non européenne à recevoir ce Genêt d'or, un prix de poésie d'une académie française qui a déjà récompensé Victor Hugo et François-René de Chateaubriand - le 5 juin 2021.  

********