L'écriture en folie

Gradation ascendante - exercice proposé par Lise Houle  le 29 décembre 2021 

CONSIGNES

Mots obligatoires - dans cet ordre : Je  le dis -  Je  le redis - Je répète - Je le jure - Je le confirme. (

Titre :  Donnez un titre à votre texte

Thème : Texte libre

Longueur du texte : Maximum de 300 mots.

                                                          Bonne réalisation et bon exercice de création

Histoire de famille

Voici l’histoire d’une famille ordinaire, dans un petit village ordinaire. Plusieurs générations habitaient la même demeure comme c’était encore possible à l’époque. Le temps que le père fût au travail, la grand-mère et la mère s’affairaient au ménage, pendant que les enfants jouaient.  Un jour, l’une des petites au caractère bien trempé, était souffrante. La maman appelle donc le docteur. Celui-ci prescrit des piqûres pour ce mal.


La petite au caractère bien trempé, pas plus haute que trois pommes dit : je le dis je ne ferai pas ces piqûres. La maman dit mais c’est pour ton bien, ma fille. De toute sa hauteur, le regard noisette foncé, elle dit sans baisser les yeux, je le dis et je le redis je ne ferai pas ces piqûres, un point c’est tout.


La grand-mère essaya à son tour pour soutenir sa fille qui avait de la difficulté face à autant de ténacité. La petite sans sourciller, je le dis, je le redis et je le répète, il n’en est pas question. Bien embêtée, la maman dit mais c’est pour ton bien, c’est pour te guérir. La petite avec grande force malgré son état dit en prenant les boîtes de piqûres : je te jure et je te confirme que je ne les ferai pas et jeta les boîtes de piqûres par la porte. La maman et la grand-mère dépitées se dirent : on ne peut tout de même pas rappeler le docteur. La petite se soigna avec des tisanes et du miel. Une fois guérie dit à sa mère et à sa grand-mère, vous avez vu je n’en avais pas besoin des piqûres.


© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le  11 janvier 2021

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Demande d’augmentation

-       Bonjour, Monsieur Dumillion.

-      Qui êtes-vous ? Qui vous a permis d’entrer ?

-      Monsieur le directeur, je m’appelle Georges Lachaume. Ceci est une prise d’otage.

-      Pardon ? Comment ? Quoi ? Pourquoi ?

-      Monsieur Dumillion, depuis quinze ans, je travaille pour vous. Je n’ai jamais obtenu d’augmentation.  

       Pourtant, je suis un employé modèle. Jamais un jour de maladie. Alors, j’ai choisi la manière forte.

      Je vous demande deux mille euros.

-     Certainement pas ! Je le dis, je ne céderais pas sous la menace.

-     Je ne suis pas armé, mais j’attendrai le temps qu’il faut.  

-     Je le redis, je n’ai pas l’intention de vous accorder quoi que ce soit.

-     Nous verrons bien, ajouta Georges, calmement.

-     Je le répète. Rien. S’il fallait tout accorder sur une simple demande, où irions-nous ?

      Et que voulez-vous  faire de cet argent d’abord ?

-     Offrir un voyage de noces à ma femme. Nous n’avons jamais pu le faire avant, faute de moyens.

      Elle rêve de Venise. 

-     C’est vrai ?

-     Je le jure. Deux mille euros, pour vous ce n’est rien. Pour nous, surtout pour elle, ce serait merveilleux.

-     Bon. Donnez-moi deux minutes que je regarde votre dossier.

-     Faites.

-     Bien, reprit François Dumillion, il me semble que vu vos états de services, votre dévouement à      

      l’entreprise et l’amour que vous portez à votre épouse, je veux bien faire un effort et vous donner

      satisfaction. Mais il faudrait me promettre que personne ne sera au courant, sinon tous vos

      collègues vont me demander la même chose, même les célibataires.

-     Je le confirme. Tout le monde a besoin d’argent.

-     Alors, allez voir Claudine de ma part à la comptabilité. Je vais la prévenir. Mais promis, silence.

-     Promis, Merci monsieur.

Isabelle Giraudot - retraitée de l’enseignement - Plogoff (département du Finistère) - France - le  8 janvier 2022

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Confession

Comme tu sais, soeurette  je me repose depuis deux jours au chalet. Hier, je me préparais à laver la vaisselle quand j’ai soudainement aperçu une gueule, grande ouverte ainsi que deux yeux noirs très perçants. Ceux-ci me fixaient à travers la moustiquaire de ma fenêtre de cuisine. Je  le dis, j’ai figé.

J’ai poussé un cri de mort, cri qui a réveillé au moins le trois-quarts du patelin. Commotionnée, à la limite de la crise d’apoplexie,  je me suis changée en statue de sel.

Je  le redis

Je me trouvais  à peine à deux pieds du nez de la bête. Tu crois que j’exagère ! Eh non. Puisque tu doutes notre conversation se termine ici. Je t’en reparlerai dans deux mois, si cela me tente. Et moi de refermer le combiné téléphonique brusquement.

Je  le répète

Non, mais quelle effrontée; ma propre sœur qui ne me croit pas. Insinuer que j’exagère, que j’en rajoute. Elle peut bien parler, elle, qui ment comme elle respire.

Je  le jure

J’ai la chair de poule rien que d’en parler. Cette sœur avait agi de la même façon lorsque je lui avais parlé de ma tomate géante, récoltée dans mon jardin, celle qui pesait minimum 13 livres.

Je  confirme

Deux jours plus tard, le même ours revint et cette fois-là mon fils était avec moi. Il traqua la bête avec la rage au cœur. Lorsqu’il trouva le coupable, il rit pendant 15 minutes, minimum. L’animal dangereux qu’il découvrit mesurait à peine deux pieds, queue comprise.

Celui-ci fut enterré non loin de mon jardin miraculeux.

 

Lise Houle - retraitée secrétariat  - Lanaudière - Québec - le 29 décembre 2021

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