Lire

Pourquoi j'aime lire

Au cours de son évolution, le long des siècles passés, l’humain a commencé à lire depuis l’apparition de l’écriture cunéiforme au temps des Sumériens, voilà 6000 ans passés. Alors il y a belle lurette que la lecture participe à l’enrichissement de la culture de l’homme.

Personnellement, je me situe donc au bout d’une longue liste de lecteurs assidus. Et je lis pour plusieurs raisons; celle qui est la plus terre à terre, c'est que ça change le mal de place; en effet quand notre corps nous rappelle sa présence via nos sensations de fatigue, nos malaises physiques, petits et grands, quand je me mets à bailler d'ennui ou de manque de sommeil, la lecture m'apporte un effet de relaxation. En m'amenant dans un autre monde différent; une porte s’ouvre et se referme sur moi, confirmant le dicton que l'esprit ne peut pas être à deux places en même temps.

Puis sentir un livre dans mes mains, regarder sa reliure écorchée me font vivre une expérience plus concentrée plus envahissante que celle ressentie à regarder la télévision. Lire permet de ne pas en manquer des bouts comme on dit. Un paragraphe au contenu intrigant demeure là devant mes yeux se laissant décortiqué par le bistouri de mon cerveau investigateur jusqu’à ce que je sache qu’il ne me fait plus de cachettes. De plus le livre me permet d'écrire des annotations en marge sur lesquelles il me sera toujours possible de revenir pour regoûter à un plaisir, pour vérifier un sens ou pour m’y retrouver dans l’histoire comme le petit Poucet l’a fait en espaçant ses petits cailloux.

Lire et relire les lettres d’amour que j’ai reçues, voilà une belle façon de revivre des retrouvailles, de ressentir le frisson et les serrements au coeur du temps où tout mon monde émotionnel ne semblait démesuré mais dans lequel je désirais tellement demeuré captif. Oui ! lire ces lettres me ramène à cette prison dorée.

J'en arrive maintenant au pourquoi qui est le plus d’importance à mon sens: lire m’incite à la création; lire c'est l'engrangement dans mon univers fictif d'un arsenal varié de concepts, d'images, d'allégories, de raisonnements, autant de matériaux que mon imagination en effervescence utilisera soit pour me conter à moi-même une belle histoire, soit que je la garde en mémoire pour la conter autour des braises d’un feu de camp ou la transformer en scénario pour une scène de théâtre; soit pour que je puisse en écrire d’autres pour les coucher sur du papier ou les tapoter sur l’écran de ma tablette électronique.

Lire ne crée pas seulement une ouverture au conte ou à l'écriture; elle l'est aussi pour toute forme d'art. Le cerveau codifie tous les mots que nos yeux ont lus et leur attribue une place dans de belles fresques conservées dans notre univers mental.

Ces fresques selon leur forme et couleur inspirent compositeurs, peintres, sculpteurs, danseurs et tous les créateurs et toutes créatrices de la beauté.

Jean-Louis Bonin - ex-professeur - ex travailleur social - Sorel-Tracy - Québec - le 15 juillet 2021

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