Simplicité volontaire

Vivre et chiner


Il y a de cela au moins 35 ans, une publicité bancaire me faisait toujours bien rire à chaque fois qu'elle passait à la télévision. La voici :


Un homme résumait à une bonne amie d'enfance retrouvée au carrefour de leur vie, où il en était dans sa vie. Et sans aucune gêne, il lui disait qu'il roulait en vieille voiture, que ses repas n'étaient composés que de légumes, légumineuses, d'aucune viande, ni même poisson, et que tout ce dont il avait eu besoin avait été acheté dans les comptoirs familiaux. Pour terminer son petit laïus, il rajouta: "Je vis la simplicité volontaire. Mais en vérité, ce n'est pas simple du tout, ni volontaire, je n'ai tout simplement pas les moyens de faire autrement." Cette publicité bancaire, bien sûr, se termina sur une note positive précisant que leurs services pouvaient sortir cet homme de son impasse.


Il est plus rare maintenant d'entendre les gens se targuer d’avoir fait le choix de la simplicité volontaire, et d'autant plus rare de nous en rappeler les avantages et les moyens d'y arriver. À l'opposé, les stationnements des grandes surfaces sont remplis à leur maximum à toute heure du jour ou de la soirée, jours et fins de semaine inclus. Il va donc sans dire que beaucoup sont loin de la simplicité volontaire.

Compte tenu que nous sommes de plus en plus conscients des effets nocifs de la fabrication et du transport de tous ses produits, pourrions-nous espérer ou penser acheter vêtements, articles et mêmes meubles ayant déjà été utilisés. Sûrement beaucoup le font déjà. Plusieurs aiment courir les ventes de garage ou les éco-centres, d'abord un peu pour économiser mais aussi pour le plaisir de faire de bonnes affaires tout en trouvant un jouet, une robe, ou un article pour la maison à des prix dérisoires. Parfois ils sont presque neufs ou mieux encore, jamais utilisés. En bout de ligne, ce faisant nous optons pour la simplicité volontaire sans même nous en apercevoir, tout en aidant un peu notre planète.

J’ose vous confier mon secret : depuis déjà plusieurs années, aucun article de grandes surfaces ou magasins conventionnels, vit chez moi. Tout, de la vaisselle, aux ustensiles, frigo, petit four électrique, lave-vaisselle, cuisinière, suspensions, articles de sport, en passant par plusieurs très jolies décorations, ma voiture, et même mes bijoux, tout, je le répète, vient de brocantes, de friperies, de ventes de garages, de magasins paroissiaux et même de découvertes ramassées dans les rues, la journée mensuelle des gros déchets.

Et pourtant je vis dans un très bel environnement autant extérieur qu'intérieur. Et la plupart du temps, amis ou visiteurs me font la remarque de la beauté de mon chez-moi. Peu ont deviné mon petit secret.

Toutefois, il me faut vous avouer un deuxième secret. En effet, je n'ai absolument aucun mérite d'avoir fait choix. Il est devenu une évidence même suite à ma sainte horreur d'entrer dans un magasin versus mon grand bonheur de pratiquer mon sport favori, celui de "chiner" partout où c'est possible.

Croyez-moi, il s'agit là d'une extraordinaire passion qui en plus d'ajouter un grand bonheur à ma vie, est peu exigeante tout en étant SIMPLE ET VOLONTAIRE.

Hélène Turmel - entrepreneure - Sorel-Tracy - Québec - le 7 juillet 2021

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Vivre simplement

La simplicité volontaire est un dépouillement de ce qui n’est pas utile. Le mot simplicité le dit, c’est arrêter de se compliquer la vie. C’est un état d’esprit voulu qui nous amène à plus apprécier la vie, à la savourer et à en rechercher la qualité; c’est renoncer à tout ce qui est artificiel et qui encombre notre vie. Il y a du lâcher prise dans la simplicité volontaire.

La simplicité volontaire s’ouvre par une démarche personnelle d’introspection : il s’agit de trouver qui on est vraiment et d’identifier les moyens pour répondre à ses vrais besoins. Il s’agit de trouver ce qui nous permet de s’épanouir pleinement, dans toutes ses dimensions.

Dans notre monde d’abondance, cela signifie qu’il faut savoir choisir; non sur l’influence de la mode, de la publicité mais en fonction de ses besoins réels. Cela veut dire prendre quelque chose et en laisser d’autres de côté.

Quand on commence à faire des choix, on consomme moins, on est moins dépendants des choses matérielles, on a besoin de moins d’argent pour vivre. On peut donc travailler moins et dans le temps ainsi rattrapé, faire tout ce qui est essentiel à notre épanouissement

Prendre le temps de vivre, c’est prendre le temps de penser, c’est jouir du moment présent. Quand on vit en courant, dans le stress, on ne voit pas le temps passer, on se laisse ballotter, entraîner par les circonstances et par la volonté des autres. Retrouver du temps, c’est prendre le contrôle de sa vie, ce qui permet de se libérer véritablement.

La simplicité volontaire nous donne l’occasion de changer notre monde fondé sur la consommation, c’est le cheminement vers une consommation plus éclairée. C’est là une démarche personnelle difficile aujourd’hui, car nous vivons dans un monde peuplé de gens qui cherchent à nous exploiter pour leur profit personnel.

Quand j’ai opté pour la simplicité volontaire, cela a réellement simplifié ma vie. Oui, il y a une dimension de bien-être dans la simplicité volontaire, la mienne est devenue plus simple, plus facile.

Je prends conscience que la vie passe en coup de vent, je prends donc tous les moyens à ma disposition pour la vivre d’une façon harmonieuse et faire tout ce qui est en mon pouvoir pour lui donner un sens.

Lorraine Charbonneau – Ex-fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval – Québec - le 14 avril 2021

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