L'écriture en folie

La première fois et/ou la dernière fois exercice proposé par Lise Houle, instigatrice de ces exercices d'ÉCRITURE EN FOLIE - 30 novembre 2021


CONSIGNES

Phrase de départ : La première fois OU La dernière fois...

Mots obligatoires : plaisir, occasion, pluie, invité, disponibilité, regret

Titre : Donnez un titre à votre texte

Utiliser cette expression idiomatique : donner la chance au coureur et / ou avoir peur de son ombre

Longueur du texte : maximum de 250 mots.

Bon exercice de création, bonne écriture et beaucoup de plaisir

Une merveilleuse rencontre

La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était pour une occasion spéciale. Nous avions convenu de cette date libre sur nos agendas respectifs. Il fallait sauter sur nos disponibilités qui pour une fois correspondaient. Tu étais mon invité, si tu savais l’émotion vive qui me parcourait au moment de prendre la voiture pour te rejoindre à ce point de rendez-vous. C’était une belle matinée d’automne, sous la protection des anges gardiens, coïncidence, hasard je ne le crois pas. Instant choisi béni des Dieux. Lorsque nous nous sommes reconnus, un immense plaisir nous a envahi, comme si on se connaissait depuis toujours. Le soir venu, une pluie battante s’abattait sur la région, je me rappelle les minutes avant ton départ pour cette petite chambre d’hôtel, et des émotions qui me parcouraient le corps entre joie intense d’avoir passé du temps avec toi, jusqu'à l’heure bleue, et les regrets de te laisser…. Tu me disais de ne plus avoir peur de mon ombre, mais d’oser être…. Tu as semé dans mon cœur une graine, une fleur, de l’amour, enfin je retrouvais l’essentiel.

© Gaëlle-Bernadette Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - THÉROUANNE - Pas-De-Calais - France - le 11 janvier 2022

Impression au soleil d’été

La première fois que je l’ai vue, j’avais quatre ans, une envie de connaitre le monde et une disponibilité d’esprit qui me laissait tout imaginer de l’espace inconnu qui m’entourait.

C’était par une belle après-midi d’été. Une forme immense se détachait sur le mur de la grange. Toute petite lors de son apparition, elle grandissait de plus en plus. Je commençais par l’observer de loin, me demandant ce que cela pouvait bien être.

Puis, je m’approchais, à pas feutrés, peu rassurée, moi qui étais d’une nature timide, peureuse ou froussarde suivant les jugements d’autrui, me disant que c’était l’occasion ou jamais de mesurer ma vaillance face aux évènements extérieurs qui venaient troubler mon existence.

Depuis que j’avais soudainement décidé d’aller voir de plus près qui était cette invitée inattendue, l’image qui se découpait dans la chaleur tremblante m’impressionnait de plus en plus. Je continuais d’avancer vers elle, sans aucun plaisir, avec une grande crainte.

Plus je m’approchais d’elle et plus la forme grossissait, jusqu’à m’envelopper complètement. Elle planait au-dessus de moi comme une ombre inquiétante. Grise et froide, elle ne paraissait pourtant pas si dangereuse qu’elle en avait l’air. Je la frôlais, j’allais la toucher, toute fière, quand tout à coup, elle disparut.

Je levais la tête. Sur le sol quelques gouttes de pluie tombaient. Comme à regret, je vis disparaitre cette amie éphémère, cette autre moi.

Je compris enfin ce qui se passait et me jurais que plus jamais je n’aurais peur de mon ombre.

Isabelle Giraudot - retraitée de l’enseignement - Plogoff (département du Finistère) - France - le 10 décembre 2021

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