Le confinement

Si on se comparait

Il y a belle lurette que ça ne va pas bien pour les vieux du Québec. Reculons un peu dans le temps, en pleine Grande Dépression, période du Krach de 1929 à la deuxième guerre mondiale, il n’y avait pas de pension pour les vieux dans la misère, ni de Régie de rentes. Pour plusieurs, vieillir était synonyme de misère. La médecine était moins avancée, et moins accessible aussi. Il n’y avait pas d’assurance maladie ou d’assurance médicaments. Et la minorité des personnes âgées en perte d’autonomie finissaient aussi leurs jours dans des établissements d’assistance comme les hospices, les ancêtres des CHLSD.

Il faut se souvenir des luttes du passé pour comprendre les gains qu’on a obtenus et comment en faire d’autres pour mettre fin aux conditions inacceptables qui sévissent encore.

Il n’y a jamais eu «d’âge d’or» de la vieillesse. Ça ne va pas tellement mieux aujourd’hui. Je parle ici des vieux, malades et indigents. Les reportages et les rapports se succèdent pour dénoncer la maltraitance et la négligence envers les personnes âgées en CHLSD.

Il n’y a pas si longtemps, une personne de 65 ans était vieille. Aujourd’hui, à cet âge, plusieurs personnes travaillent encore et font du sport. Beaucoup sont autonomes autant sur le plan physique que financier. Et à cause de l’espérance de vie, ils ont encore plusieurs amis et vivront souvent assez vieux pour côtoyer leurs petits-enfants, ou leurs arrière-petits-enfants.

Il y a un siècle, les aînés étaient davantage laissés à eux-mêmes. L’État ne versait aucune aide directe aux «vieux». Ce n’est qu’en 1931, sous Louis-Alexandre Taschereau que le Québec crée l’aide financière pour indigents : le «Secours direct». Un an après l’arrivée de Maurice Duplessis au pouvoir en 1936, on accorde une aide financière aux «mères nécessiteuses». L’assurance chômage a débuté en 1941. Ce n’est qu’en 1951, que sont apparus les premiers programmes universels, comme la pension fédérale pour toutes les personnes âgées. La régie des rentes du Québec a été crée en 1965.

Tout n’est pas de tout repos pour nos gouvernements. Le vieillissement de la population fait en sorte qu’aujourd’hui, il y a proportionnellement plus de personnes âgées à soigner, et moins de travailleurs pour financer leurs soins.

Je constate que vieillir n’est pas une sinécure pour beaucoup de personnes qui sont malades, handicapées ou en perte d’autonomie. J’ai une pensée de compassion pour toutes les personnes qui souffrent physiquement et psychologiquement.


Lorraine Charbonneau – Ex-fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval – Québec - le 23 janvier 2021

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