Vieillir

Un horizon plus proche 

Je lis et relis cette citation de Marcel Jouhandeau (1) et je suis pensive.

« C’est parce qu’on imagine simultanément tous les pas qu’on devrait faire qu’on se décourage, alors qu’il s’agit de les aligner un à un. »

Ceci avait une signification tout à fait différente pour moi il y a quelques décennies. J’avais renoncé à quelques projets en imaginant tout ce qu’il me faudrait faire avant d’arriver, peut-être, au but visé au loin.

À d’autres moments, j’étais incapable d’imaginer tous ces pas que j’aurais à faire pour réaliser un rêve de plus en plus attirant. J’avais donc plongé dans l’aventure pour donner vie à ce rêve. Grâce à l’ignorance ou au manque d’imagination face à ce qui m’attendrait, j’ai ainsi coché plusieurs rêves sur ma liste. Il avait fallu 100 fois plus de pas, parfois en terrain difficile et obscur, pour finalement arriver à transformer le rêve en réalité plus ou moins semblable au rêve d’origine. Peu importe ces parcours, la satisfaction d’avoir traversé le « désert » ou la « mer houleuse » en valait la peine grâce aux souvenirs et rencontres, découvertes et défis qui ont fait que je me connaissais de mieux en mieux.

Aujourd’hui, je m’aperçois que mon horizon si large et si éloigné d’autrefois s’est beaucoup rapproché dans cette huitième décennie que j’ai entamée. Riche d’une expérience aussi variée que la mienne, je choisis où je veux placer mes pieds avec un jugement très souvent testé. L’imagination n’est pas disparue car il reste encore des rêves sur ma liste. C’est juste que l’expérience et le recul offrent la possibilité de mieux évaluer les pas pour chaque sentier et de réduire le découragement.

L’ambition a pris des couleurs différentes. Après avoir cuisiné des repas souvent, on n’a plus besoin de la recette et on apporte notre touche personnelle qui rend le plat incomparable et tellement plus facile à réussir. Un privilège de la vieillesse c’est qu’on se rend compte qu’on peut mieux choisir le moment pour explorer une nouvelle recette et celui d’en tenter une nouvelle.

La routine n’a jamais eu autant d’attrait que la nouveauté, l’exploration et la curiosité dans ma vie et ça reste vrai. Ce qui a graduellement changé, mais plus intensément depuis 4 ans, c’est que mon horizon se rapproche plus perceptiblement à cette étape de ma vie. Je choisis les sentiers, maintenant plus courts, sur lesquels il y a plus de trésors à savourer ou à contempler au jour le jour plutôt qu’à destination. Certes, quelques rêves et projets resteront inachevés un jour car j’en ai encore plusieurs en chantier ou sur ma liste.

(1) 1888-1979 - Écrivain français 

Charlotte Boulanger -  auteure et créatrice - Montréal - Québec -  juillet 2023

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Le vieux musicien (chanson) 

Le musicien jouait toujours des mélodies chargées d’amour

Il repensait à ces années où la musique comblait son cœur

Ses doigts usés ne joueront plus des airs d’antan, des airs connus

Le musicien n’se souvient plus des notes qu’il avait bien sues


L’accordéon sur ses genoux, il cherche un air à jouer pour nous

Un coin du ciel, une vague bleue, la mer est belle, la vie à deux


Le musicien n’se souvient plus des airs d’antan, des airs connus.

Les mots d’amour qu’il nous chantait, sont oubliés à tout jamais

Ses doigts usés ne joueront plus les notes qu’il avait bien sues

L’harmonica reste muet, et le violon n’a plus d’archet.


L’accordéon sur ses genoux, il cherche un air à jouer pour nous

Un coin du ciel, une vague bleue, la mer est belle, la vie à deux


Le musicien n’se souvient plus des airs d’antan, des airs connus

Les mots d’amour qu’il nous chantait, sont oubliés à tout jamais

Ses doigts usés, ne joueront plus, les notes qu’il avait bien sues.

En repensant à ces années, le vieux musicien… pleurait.


Paroles et mélodie : Odette Gilbert - Arrangement musical : Daniel Ouimet - auteur-compositeur et multi instrumentiste.

pour écouter cette chanson, voici le lien https://www.youtube.com/watch?v=IG5gk3oIteE 


Odette Gilbert - Autodidacte - Artiste - Facebook Gilod - Les Méchins - Québec - le 28 décembre 2022

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La vieille abandonnée

 

Courbée et fragile, assise dans un fauteuil

La vieille a perdu les traces de son orgueil

Il ne lui reste rien, rien que des souvenirs

Des pages ternies dans une âme sans avenir.

 

Dame pleure et pleure sa solitude

Les douleurs mortes de la décrépitude

Un regard brouillé à travers une vie effacée

Des silhouettes atones, des souffrances amassées.

 

Le temps trop vieux s’est fané, morne et cruel

Il a tué l’éclat parfait d’une beauté albâtre

Elle n’est plus rien, rien qu’une cendre froide de l’âtre.

 

Tablier déchiré, des cheveux qui s’entremêlent

La vieille pleure les saisons grises de l’hiver

Les saisons folles et heureuses, les saisons amères.


Texte tiré du recueil:  Les Sanglots du Silence paru en 1994. 

 

Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 20 septembre 2022

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Les aînés

Les personnes vieilles, malades et handicapées ont particulièrement souffert pendant la pandémie au Québec, mais il y a belle lurette que ça ne va pas bien pour eux.


Reculons un peu dans le temps. En pleine Grande dépression, de la période du krach de 1929 à la Deuxième Guerre mondiale, il n’y avait pas de pension pour les vieux dans la misère, ni de Régie des rentes.  Pour plusieurs, vieillir était synonyme de misère.


La médecine était moins avancée, et moins accessible aussi.  Il n’y avait pas d’assurance maladie ou de médicaments.  La majorité des personnes âgées en perte d’autonomie finissaient leurs jours dans des hospices, les ancêtres des CHSLD.


Il faut se souvenir des luttes du passé pour comprendre les gains qu’on a obtenus et comment en faire d’autres pour mettre fin aux conditions inacceptables qui sévissent encore.


Contrairement à ce qu’on affirme, il n’y a jamais eu «d’âge d’or» de la vieillesse principalement pour les vieux malades et indigents.  Les reportages et les rapports se succèdent pour dénoncer la maltraitance et la négligence envers les personnes âgées.


Il n’y a pas si longtemps, une personne de 65 ans était vieille.  Aujourd’hui, à cet âge, plusieurs travaillent encore, font du sport et voyagent.  Beaucoup sont autonomes autant sur le plan physique que financier.  Et à cause de l’espérance de vie, ils vivront souvent assez longtemps pour côtoyer leurs petits-enfants, ou leurs arrière-petits-enfants.


Il y a un siècle, les aînés étaient davantage laissés à eux-mêmes.  Ce n’est qu’en 1931, sous Louis-Alexandre Taschereau que le Québec crée l’aide financière pour indigents : le « Secours direct ».  Une bureaucratie s’est alors développée pour surveiller ces modestes bénéficiaires pour s’assurer qu’ils étaient suffisamment pauvres pour mériter cette aide modeste de 20$ par mois.


Un an après l’arrivée de Maurice Duplessis au pouvoir en 1936, on accorde une aide financière aux « mères nécessiteuses ».  L’assurance-chômage a débuté en 1941.  Ce n’est qu’en 1951, que sont apparus les premiers programmes universels, comme la pension fédérale pour toutes les personnes âgées de soixante-cinq ans et plus.  La régie des rentes du Québec a été créée en 1965.


Il faut cependant réaliser que tout n’est pas toujours de tout repos pour nos gouvernements.  Le vieillissement de la population fait en sorte qu’aujourd’hui, il y ait proportionnellement plus de personnes âgées, et moins de travailleurs pour financer leurs soins et leurs pensions.


Je constate que vieillir n’est pas une sinécure pour beaucoup de personnes qui sont malades, handicapées ou en perte d’autonomie. Je me considère chanceuse d’être en si bonne santé à mon âge, d’être autonome, d’avoir un joli appartement, de ne manquer de rien et de vivre ma vie comme je l’entends.


Me considérant privilégiée, je suis très reconnaissante pour les bienfaits que la vie m’a apportés jusqu’ici.  J’ai cependant une pensée de compassion pour toutes les personnes vieillissantes qui souffrent physiquement et psychologiquement. 


Lorraine Charbonneau -  Fonctionnaire de la Fonction publique fédérale - Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 17 août 2022

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Vieillesse 2021

Je ne l’ai pas vu venir!  Furtivement elle s’est faufilée dans ma vie. Et un beau soir ou matin je ne sais trop, j’ai réalisé qu’elle s’était installée chez moi sans permission.  Elle a squatté ma vie.

Hier encore, je me revois petite fille insouciante pour qui un nuage devenait cheval fougueux ou peluche toute douce. Un ruisseau se transformait en fleuve me menant à la découverte d’un ailleurs merveilleux. Suite à un spectacle de ballet, je pratiquais mes pointes rêvant de devenir danseuse étoile au Bolchoï. J’ai eu aussi des velléités d’être cantatrice et d’obtenir le premier rôle dans l’opéra de Carmen.  Je pratiquais ma voix en passant l’aspirateur.

Peu à peu l’adolescence arrive : bienvenue aux turbulences!   Un jour au sommet du Kilimandjaro et le lendemain dans les fosses abyssales des Mariannes.  

Suit la période que je nomme OLYMPIQUE.  Course à l’emploi, saut dans le mariage, marathon entre le travail à l’extérieur et à la maison. Je vous fais grâce de la nomenclature des activités, vous les connaissez aussi bien que moi.

 Aujourd’hui je n’essaie plus de danser le ballet.   Mes pas ont perdu de leur élasticité.  Qu’importe, ces petits pas me mènent dans la nature où je flâne pour admirer sa splendeur et l’écouter me parler.  Les années nous apprennent à goûter le beau, le calme, le vrai.  Merci la vie!

Aujourd’hui, la voix éraillée, je ne chante plus que sous la douche. Mais cette voix a appris à dire des mots d’amour, de tendresse, de compassion et d’encouragement. Les années nous apprennent à dire l’important.  Merci la vie.

Aujourd’hui je sais que la route qui me reste à parcourir est beaucoup moins longue.  Je veux y marcher encore longtemps mais je me suis réconciliée avec la fin.  Ce sera le seul voyage où je n’aurai pas de bagages à préparer. Je partirai avec tout l’amour que j’aurai donné et reçu.  J’espère un atterrissage dans la plénitude de tout mon être.  Merci.

Finalement la longévité a du bon, ne la craignons pas. J’ai glané ces quelques phrases d’Anselme Grün (1) que je vous partage : «Avec les ans, la peau prend des rides mais si on renonce à l’enthousiasme, c’est l’âme qui prend des rides. Tu as la jeunesse de ta hardiesse et la vieillesse de tes doutes. Tu as la jeunesse de la confiance en toi et la vieillesse de tes peurs. Tu es jeune de tes espoirs et vieux de tes découragements. »

(1) Anselme Grün,  (1945 - ), Bavière Allemagne docteur en théologie, philosophe, moine bénédictin, prieur de l’abbaye  bavaroise de Munsterschwarzach. (Ne me demandez surtout pas de le prononcer. Merci.) 

Mention dans le cadre du projet C'est à ton tour d'écrire s'envole au Théâtre La Doublure de Sorel-Tracy , texte lu  par Robert Corbeil lors de la  représentation du 24 novembre 2022 - MB


Lisette Turmel - maman - grand-maman - retraitée de l’enseignement - Victoriaville - Québec - le 15 décembre 2021

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Cette vieillesse qui change de visage


« Essayez de ne pas penser à vos rides. J’ai entendu dire que c’est mauvais pour la peau. » Sally Mann, photographe américaine (traduction libre).

 

En repensant à ma façon de voir la vieillesse à différentes périodes de ma vie, je prends conscience de l’évolution de ce concept de vieillir. Quand j’étais ado, je voyais mes voisins quinquagénaires comme de vieilles personnes, avec des goûts antiques et des idées dépassées.

 

En début de quarantaine, les gens qui me précédaient d’une décennie ne semblaient plus des vieux et l’encadrement d’une belle-mère octogénaire commençait à me donner un aperçu au quotidien de la vraie vieillesse.

 

En revenant au Québec, séparée et démarrant à neuf, j’avais mis de côté toutes pensées de vieillesse. Mais en approchant de cette « liberté 55 » dont certains profitaient, je me retrouvais animatrice d’ateliers de préparation à la retraite.

 

En plongeant dans l’information sur la transition majeure du marché du travail à la retraite et en écoutant les témoignages de gens à quelques années de la retraite, avancer en âge était redevenu très présent.

 

Enthousiasmée par les projets de retraite et les rêves à réaliser des futurs retraités, j’accompagnais aussi une femme de 75 ans qui se préparait à donner des conférences sur l’art de vieillir en beauté.


Mon optimisme et l’échafaudage de mes projets pour les décennies à venir ne connaissaient pas de limite.


Rencontrer à 56 ans le compagnon idéal pour moi et embarquer à fond de train aussi dans une carrière de formatrice au collégial concrétisaient ma vision d’une vieillesse qui s’annonçait stimulante, active et inspirante.

 

L’essoufflement d’une décennie de semaines de 50 à 70 heures intenses de travail, le rôle de proche aidante pour une mère de 95 ans, une chirurgie compliquée lors d’une ablation de tumeur, puis la pandémie interminable ont eu raison de l’optimisme et du rythme élevé d’activités.

 

Tout près de devenir septuagénaire, j’apprivoise une nouvelle vision de la prochaine étape du vieillissement. Elle se compose de douceur, de compassion, de moments d’éloge de la lenteur et de rêves plus souples. Réussir à vieillir avec un corps qui demande plus d’entretien et de pauses développe la patience, la vigilance et la créativité. Je découvre des façons différentes de bouger, d’aller vers les autres, de porter attention à mon corps et à ce qui l’entoure. 


Un article vient de donner un nom à la marche que je pratique avec une attention accrue : la marche d’émerveillement. Il s’agit de marcher en prenant conscience avec révérence de détails ravissants.

 

Je m’imaginais devenir centenaire comme ma grand-mère, mes tantes et probablement ma mère. Cette idée n’occupe plus la même place car je sens profondément que le présent mérite toute mon attention.

 

Charlotte Boulanger - autrice - formatrice et créatrice - Montréal (Québec) - le 12 octobre 2021

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Vieillir, c’est jouir

 

On commence à vieillir dès sa naissance, minute après minute, jour après jour, année après année. De sorte que les années et les décennies s’échelonnent comme une enfilade de moments jusqu’à la fin. 


Quand on est jeune, de quoi vit-on sinon de rêves? On rêve d’un bon job, d’avoir une maison, de se faire des amis, de se marier, d’avoir des enfants, de voyager, etc. Le temps file à vive allure. On travaille fort, les enfants grandissent, c’est le cégep, l’université, et voilà qu’on prépare sa retraite.  La soixantaine arrive et l’on s’aperçoit que vivre, c’est vieillir et que vieillir, c’est vivre.

 

Vieillir, c’est précisément jouir de la vie plutôt que de la rêver. Vieillir, c’est justement saisir la vérité de sa vie et d’en jouir à chaque instant. Vieillir, c’est s’obliger à la jouissance de vivre, c’est de devenir des gourmets de la vie.

 

Vieillir, c’est de concevoir la vie autrement qu’en surface.  C’est faire le bon triage de ce qui nous est cher, de ce qui est essentiel. C’est le temps de la sagesse.

 

Apprendre à se contenter de peu, c’est-à-dire éprouver le vif contentement de ce qui nous suffit.  Je cite ici le philosophe grec Thales (1) «Celui qui sait jouir du peu qu’il a, est toujours assez riche».

 

N’est-il pas merveilleux et bon de se retirer de cette course folle et de profiter de la vie? Voilà ce que c’est que de vieillir, jouir!  Savoir jouir à force de saisons qui se suivent et d’expérimentations. Vieillir, c’est apprendre enfin où se trouvent les simples, mais véritables plaisirs.

 

Voici une phrase savoureuse de Benoîte Groult (2)  dans son livre, « La touche étoile » et que je fais mienne : « Je veux mourir jeune à un âge avancé ».

 

(1) Thalès de Milet, (625-630 av. J.-C - 548-545 av. J.-C.), philosophe et savant grec

(2)  Benoîte Groult 1920 - 2016 à Hyères, journaliste, romancière et militante féministe française

 

Lorraine Charbonneau - Fonction publique fédérale - résidente du Marronnier - Laval – Québec - le 18 août 2021

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L’aventure de vieillir


Il est un jour où la floraison de notre destinée

Rappelle à notre corps qu’il se résigne au temps


Notre coeur, lui, suit le tracé de notre impénétrable intimité

Marqué par la plénitude de nos nombreux printemps


Ainsi, la vie mature le temps qui coule

Elle le mène vers l’aventure qui nous attend 


Faut-il d’emblée accueillir tout ce qui en découle

Ou plutôt en être le convaincu combattant  ?


Yvon Fournier - homme d'affaires (secteur bancaire) - Ste-Anne-des-Plaines - Québec - le 16 août 2021

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Fragilité et force

 

On vit de plus en plus vieux. Le Canada est, avec le Japon, le pays où la population vieillit le plus rapidement.

Le processus de fragilisation de notre corps se fait tranquillement au fil des ans. La vieillesse s’installe à pas de loup, sans qu’on s’en rende compte. Un jour, on aperçoit un premier cheveu blanc, on s’en étonne et on en rit. Un autre jour, en se regardant dans le miroir, on voit des cernes autour de nos yeux, c’est sûrement de la fatigue et on pense à autre chose. Ensuite, on réalise que notre peau n’est plus aussi ferme, que notre taille change. Nos forces diminuent, on est forcé de marcher moins vite, nos réflexes sont plus lents, on s’épuise plus, on court après notre souffle. La vie nous a insidieusement fragilisés. On regarde nos enfants qui sont dans la force de l’âge, on les trouve beaux, mais on ne peut plus les suivre. On arrive à soixante, soixante-dix ans et on se dit : comment j’en suis arrivée à cet âge sans m’en être aperçue?

 

Comme le temps passe! Et pourtant, il y a 24 heures par jour pour tout le monde. On pense qu’atteindre la vieillesse signifie approcher de la mort. Oui bien sûr, mais on oublie qu’on peut mourir à tout âge. Tous les humains passent inexorablement par le même processus. C’est justice pour tous. Durant notre vie, on a travaillé, on s’est marié, on a eu des enfants, on s’agitait comme des queues de veaux, on courait, on n’arrivait pas à tout faire. À la retraite, on n’a plus que soi à s’occuper.

 

Vieillir a ses forces, inconvénients et ses avantages. En vieillissant, il y a beaucoup de deuils à faire, mais il y a aussi plein de découvertes.. On perd des pouvoirs, mais à chaque perte, la conscience avance. On vit mieux le moment présent, on est moins pressé, donc moins stressé, on n’a plus la nécessité de travailler, on peut faire tout ce que l’on veut, on a le temps de penser, de réfléchir, de se faire plaisir, d’apprécier la vie, de prier et de remercier.

 

Lorraine Charbonneau – retraitée de la Fonction publique fédérale – résidente du Marronnier - Laval - Québec – le 9 juin 2021

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