Textes à partir du 10 janvier 2024

 

Les métayers de l’Europe

 

 

  Ils sont notre vie et notre chair, notre terre nourricière,

  Ils sont nos ancêtres, nos aïeux et notre pays,

  La France rurale agraire d’aujourd’hui et d’hier

  Le maïs à notre blé cultivé en sursis.

 

  Les larmes des fermiers, vulnérables aux normes européennes

  Éclaboussent leurs dernières parcelles mises en jachère,

  Contraintes aux ordonnances folles, une détresse ancienne

  Qui ont détruit des hommes ensevelis sous terre.

 

  Ils demeurent le visage de la France en souffrance

  Labourant leurs champs tôt le matin pour quelques miettes

  Ou traient leurs vaches au prix jeté à l’indécence.

 

  La France champêtre sans autre vertu dans nos assiettes,

  Devenus les métayers d’une Europe souveraine

  Les paysans survivent au versant de leur peine.

     

Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 8 février 2024                                                                                             

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Le marais

 

J’ai longé le chemin qui borde le marais

Et me suis extasiée d’un si beau paysage

Telles des sentinelles, dressées en rang serrés

Les roseaux à quenouilles se balançaient au vent

Tandis que le soleil réchauffait le plancton

Des oiseaux migrateurs venaient s’en délecter.

Un ballet d’avocettes d’oies bernaches et d’aigrettes

Remplissait l’atmosphère de cris et chants variés 

Les couleurs des talus bordant les pièces d’eau

Sublimaient la richesse des espèces en présence 

Eden des batraciens et des martins- pêcheurs

L’eau dormante si paisible aux reflets chatoyants

Générait l’harmonie d’une infinie richesse

De cet endroit si calme où j’ai longtemps rêvé.

                                                     

Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France – le 5 février 2024

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Semer la paix

 

Mirage pour certains, objectif pour les autres

C’est dans le vivre ensemble que la paix s’établit 

C’est un état d’esprit tourné vers la clémence

Une rive apaisante inondée de soleil 

Faisant naître   l’éthique, le calme et le dialogue

Elle génère la confiance et la sérénité

Fruit gorgé de soleil qu’on aime partager

Elle prévient les conflits en freinant la violence

Être acteur du possible dans ce qui nous entoure

Est un élan du cœur qu’il fait bon cultiver

Trouver dans l’harmonie une raison de vivre

Nimbe le fil des jours d’une belle espérance.

 

Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France – le 29 janvier 2024

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J’ai rêvé

 

J’ai rêvé d’un pays où le parfum des roses

Adoucirait l’emprise des esprits éméchés

D’un jardin ombragé de bosquets verdoyants

Où le gai rossignol chanterait à tue-tête,

D’un bruissement de feuilles balancées par le vent

Qui calmerait l’ambiance en freinant les excès,

De plages où les échanges se feraient bienveillants,

Les mots sont si précieux lorsqu’ils viennent du cœur

J’ai rêvé que la paix était l’affaire de tous

Et me suis réveillée parée d’un beau projet.

 

Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France – le 27 janvier 2024

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Je vagabonde

 

En usant mes semelles sur les pavés humides

J’erre en gardant l’espoir de me poser un peu

Je n’ai jamais compté les pas que j’effectue

Mais mon corps fatigué les ressent fortement

Et les mots attentifs que les passants m’expriment

Génèrent l’énergie qu’il me faut retrouver. 

Un sourire bienveillant, une douce parole

Ensoleillent la journée qui se voulait morose

Et réchauffent mon cœur si dénué d’amour. 

Chaque être peut un jour perdre tous ses repères

Et dans la solitude subsister dans la rue

Il faut tant de courage pour relever la tête

Et croire en l’espérance qui guidera nos pas

Qu’un regard chaleureux et rempli de clémence

Peut être le départ d’un chemin plus limpide

Et métamorphoser les couleurs de la vie.

 

Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 27 janvier 2024

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Le perce-neige

 

Dans sa tunique blanche en plein cœur de l’hiver

Le gracieux perce neige arbore ses clochettes

Bravant sans hésiter la neige et les grands froids 

Candide fleur au teint si pur qui cherche le soleil

Tapissant les sous-bois et l’ombrage des haies

Il redonne l’espoir au milieu des frimas 

Symbole du renouveau il devance les espèces

Qui se succèderont égayant les saisons

Et pare la nature d’une nappe féérique

Qui comble de bonheur les regards éblouis.

 

Marie-France Lefebvre -  Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 27 janvier 2024

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Je me sens en Humour

Robe légère, de mousseline, elle porte, s'y meut, y valse.

À défaire le ruban tout autour de sa taille, je pense.

Elle... ne pense qu'à défaire les cordons de ma bourse !

Vaut mieux prétendre de rien percevoir, elle pourrait s'en offenser !


Michel Pagé - auteur - Sorel-Tracy - Québec - le 21 janvier 2024

Partage complice 

 

Partage complice à l’aube naissante et sourde des nuits

Mes mains cueilleront le feu des déserts austères

Pour réchauffer ton corps à l’arrivée de l’hiver

Une douceur frémissante au temps où nos mots se lient.

 

Partage éternel au crépuscule mourant des jours,

Mes yeux chercheront la beauté de lieux inconnus

Pour t’entourer d’étendues uniques qu’un vent presque nu

Balaiera sur des sols d’or dans un souffle trop court.

 

De mes silences, je t’inventerai des vers plus beaux

Des vers couronnés d’amour aux rimes étonnantes

Qui feront de toi, l’ange de mon unique cadeau.

 

De mes apparences, je les rendrai bienveillantes

Vers cet horizon qui sera notre infini

Où des chœurs oniriques se seront réunis.

 

À ma Clarinette

Avec tout mon amour

Le 14 février 2024

 

Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - Texte reçu le 20 janvier 2024                                                                                            

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J’aime les hommes qui honorent les femmes

 

J’aime leur prévenance à leur égard

Et l’élégance dans leurs regards

Leurs yeux voient sans ambiguïté

Et respectent sans inspecter

Ces hommes saluent sans insulter

Et admirent sans convoiter

 

Ils ne créent jamais de malaise

Ni ne te poussent de la falaise

Ils savent s’affirmer sans être arrogants

Et demander sans être exigeants

Ils n’ont pas besoin de t’écraser

Pour tenter vainement de se valoriser

 

Ces hommes ont une force en eux

Qui les rend irrésistibles à nos yeux

Bien plus attirants que ceux qui draguent lourdement

Qui insistent, qui harcèlent, tyranniques et pressants

Et qui font de leur virilité une arme

Pour détruire corps et cœur des femmes

 

La vraie masculinité s’assume et s’épanouit avec courage,

Solidité, force et fiabilité dans les bagages

Sans renier leurs failles, ni leur humanité

En étant soi, libéré des injonctions et des clichés

En devenant l’allié des femmes

En s’accordant avec leurs âmes.

 

Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 12 janvier 2024

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Expérience ferroviaire

 

 

Circuler dans un train, c’est comme marcher bourré mais sans avoir bu une goutte d’alcool.

On titube, on se cogne, on rigole.

 

Tout ça pour atteindre des w. c. microscopiques où plein de gens ne peuvent pas rentrer, c’est certain.

Avez-vous déjà fait pipi dans les toilettes d’un train ?

 

Le trou est bouché au fond de la cuvette, fermé comme les portes de la poste à dix-huit heures.

Du coup, on voit son pipi, on peut en évaluer le volume, en apprécier la couleur.

 

Ensuite, on appuie sur un bouton que l’on finit par trouver après avoir râlé comme un pou.

Il y a un bruit inquiétant qui s’amplifie et hop ! La trappe s’ouvre brusquement dans un fracas, faisant disparaître le pipi d’un seul coup.

 

On attend que tout soit parti, on ne voudrait pas qu’une goutte de notre pipi personnel soit exposée aux yeux d’une autre personne.

Et puis on ne sait jamais, le trou au fond pourrait se ré ouvrir et nous engloutir telle la bouche d’une furieuse dragonne.

 

Ensuite, on se lave les mains.

On attend sous le robinet poussif qu’un filet d’eau sans débit coule enfin.

 

Et on malmène un pauvre distributeur qui finit par cracher une mousse très aérienne à 1% de savon.

Du coup, retour sous le robinet paresseux qui nous rince sans façon.

 

Puis on se sèche et on sort pour progresser à nouveau de notre démarche défaillante.

Conclusion : ma diurèse est tout à fait satisfaisante.

 

 

Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 10 janvier 2024

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Le chemin d’âme-our d’une fillette

 

Dis Monsieur ça coûte combien l'amour véritable ?

Monsieur je t'ai posé une question!

Pas de réponse, le monsieur pensif continue son chemin.

Dis Papi, (un vieux monsieur sur un banc qui jette du pain aux oiseaux) ça coûte combien l'amour véritable ?

Des larmes perlent au bord de ses yeux. Mon enfant l'amour véritable (haussement d'épaules regard vers le ciel) le mien m'attend là-haut depuis longtemps déjà.

La petite avance sur le chemin en semant des galets en forme de cœur, plus loin une dame vêtue légèrement agitant un petit sac.

Dis Madame, ça coûte combien l'amour véritable ?

Regard triste, oh petite si je le savais je n'aurais pas toutes les blessures de ces hommes qui sont passés et qui me payaient pour... Petite je ne peux pas te dire mais si je le savais je ne ferais pas ce métier, on me paye pour donner cinq minutes d'amour.

Plus loin, une dame en fauteuil roulant.

Dis Madame ça coûte combien l'amour véritable ?

Sanglots longs, oh petite si je le savais, l'amour est mer de souffrance, si je le savais sur cette voiture je ne me serais pas jetée.

La petite a un visage triste d'un seul coup personne ne connaît le prix de l'amour véritable. Je suis épuisée, perdue dans ses pensées la petite mesure combien l'amour véritable coûte cher.

Un enfant comptant les graviers, dis copain ça coûte combien l'amour véritable ?

Euh! Sais pas moi, un papa et une maman mais j'en ai pas. Je suis seul là.

Ah comme moi alors, viens on va chercher l'amour véritable ensemble alors.

Tu penses qu'on va le trouver ? demande le petit garçon

Je ne sais pas, tu sais quoi on a qu'à le construire tous les deux. On sera sûrs de le connaître et le vivre et on pourra dire aux autres ce qu'est l'amour véritable

 

©Gaëlle – Bernadette Lavisse auteure poète écrivaine biographe Hauts de France 62 - le 10 janvier  2024

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Les villes en voix

 

Au nom d’un rien, au nom d’un tout, douce symphonie d’un parfum

Tout feu – tout flamme, l’amour pour oriflamme.

Épicurienne, pétillante à souhait, rayonnante c’est décidé l’optimisme se vit au pied levé.

Audacieuse, intense, mon corps libre de ses mouvements, en cri, en mots, en danse. Mes sens en éveil, me réveillent, s’étirent. Place aux sensations fortes, à nos secrets, à nos envies, mystique parfum qui m’emmène vers de nouveaux chemins.

Impatiente, palpitante comme les flammes qui dansent autour du camp, m’invitent en feu d’amour pour toi et moi à partager ma joie. Chanter, aimer. Mon corps célébration, bouge au rythme des battements de mon cœur, vibrations d’un tambour d’âme-our qui me propulse en avant.

Vive la vie – vive l’amour, regarde-moi dans les yeux, cœur bohème rouge passion dans cette course à la découverte du vaste monde.

Pomme d’or, ma vie de fantaisie, me pare comme l’aurore d’un voile safrané, suis – je fée, ou muse sacrée?

À mes héritages, mes choix, ma mémoire hêtre ou tête de bois.

Introspection. Grand-mère veux-tu ? oui mon enfant, deux pas de fourmis, trois pas de souris, un pas de côté, six pas de géant, effet miroir, mon âme d’enfant, mon corps, mon rire, mon regard, mes cicatrices blessures des landes d’hier. Mon corps libre, marche, respire, aimerait tant pouvoir te dire,  c’est toi que j’aime, habite mes jours – mes nuits aussi.

Attiré par la lumière de 1-2-3 soleil, un pas en avant, deux en arrière, en chef d’orchestre, ou en statue, au premier, qui à Jacques, a dit - j’apprends à renaître, libre, apprivoisée, chérie. Merci Madame la vie.

 

©Gaëlle – Bernadette Lavisse auteure poète écrivaine biographe Hauts de France 62 - le 10 janvier 2024

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