L'écriture en folie

Rituel du thé ou du café - exercice proposé par Lise Houle, instigatrice de ces exercices d'ÉCRITURE EN FOLIE - 31 octobre 2021


CONSIGNES

Phrase de départ : D'aussi loin que je me souvienne....

Mots obligatoires : plaisir, occasion, pluie, invité, disponibilité, regret

Titre : Donnez un titre à votre texte

Comme difficulté supplémentaire : ajouter un expression idiomatique

Longueur du texte : maximum de 250 mots.

Bon exercice de création, bonne écriture et beaucoup de plaisir

Thé ou café plaisirs sucrés

D’aussi loin que je me souvienne, l’odeur du café m’accompagnait dès le matin. Pas question de démarrer une journée, sans ce petit plaisir. Toutes les occasions étaient bonnes pour une petite tasse. Je me rappelle encore lorsque j’étais haute comme trois pommes, que cette bonne odeur de café me tirait du lit, les jours de pluie. Cet arôme si puissant me sortait de mes rêves. Il était aussi ce petit présent ou réconfort proposé aux invités en fin de repas ou au goûter. Cette odeur enivrante provenant de la cuisine a toujours attiré ma curiosité. Comment un petit grain craquant sous la dent, peut avoir une intensité si puissante ? J’identifie très souvent le café à la vie…comme un petit miracle, fort, puissant, chaud. Il lie et relie toutes les cultures d’ici et d’ailleurs. N’est-ce pas magique ? Combien d’histoires contées au coin du feu accompagnées d’un petit noir fumant, selon la disponibilité et l’humeur de nos anciens. Petits enfants nous avions le droit d’écouter, et de goûter à cette délicate boisson ou d’y tremper un morceau de sucre. Adolescente et femme aujourd’hui, il m’accompagne chaque jour, bien qu’aujourd’hui infidèle puisque le thé fait aussi partie de mes petits plaisirs, le midi ou lorsque la forme s’éloigne… C’est toi qui m’as converti comme une déclaration d’amour, un peu de thé au citron et du miel. Sans aucun regret, histoire d’amour sans parole, breuvage aussi intense qu’il diffuse quelques miettes de rêves quand je ferme les yeux.

©Gaëlle-Bernadette Lavisse - écrivaine - biographe - auteure - poète - Thérouanne - France le 11 janvier 2022

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Conviviali-thé

D’aussi loin que je me souvienne, il me semble avoir toujours proposé :

- Un p’tit thé ?

à la personne venue à l’improviste, à mes enfants en mal de confidences et à tout le monde.

Personne n’a jamais refusé ce petit moment de conviviali-thé. Personne ? Si ! Une infirmière pressée, un facteur en retard, un alcoolique égaré, un amateur d’occasions manquées.

Ce menu plaisir nous invite à une disponibili-thé d’esprit. Une tranche de gâteau maison distribuée aux invi-thés, les deux mains serrés autour de la tasse, nous écoutons le monde qui va, la pluie qui bat les carreaux, le vent qui rugit dehors ou la tempête qui s’annonce.

Ma surprise est donc grande lorsque mon nouveau médecin de famille en refuse un, le temps de remplir son ordonnance.

- Ce n’est pas ma tasse de thé, me dit-il.

Je me risque à lui demander pourquoi.

- Mauvais pour la santé : excitant, avaleur de vitamine C, pourfendeur de toxines hépatiques.

- Certes, mais il possède de nombreuses vertus.

- Possible. De toute façon, je ne bois que de l’eau.

Triste personnage qui ignore que le thé est la boisson la plus appréciée dans le monde, celle qui nous réunit à travers la planète, qui recrée l’universali-thé que nous portons en nous et chasse les regrets.

Le médecin s’en va. Sophie, ma voisine, se présente à la porte, des fleurs plein les mains.

- J’en avais trop, me dit-elle en souriant.

- Merci beaucoup Sophie. Un p’tit thé ?

Isabelle Giraudot - retraitée de l’enseignement - Plogoff (département du Finistère) - France - le 24 juin 2021

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En tout cas…

D’aussi loin que je me souvienne et cela bien avant que je sois haute comme trois pommes…j’ai comme toujours un sourire et des occasions de plaisir qui me viennent en tête…comme me bercer sur la galerie en été, manger des crêpes le vendredi saint, réciter le chapelet en famille, cacher le cadeau de Noël de mon frère…etc Et il me plaît de revivre tous ces moments de fou rire qui n’en finissent plus. En tout cas…comme disait ma mère …

D’aussi loin que je me souvienne la pluie est venue me rendre visite et me couper l’herbe sous le pied …et cela bien des fois. Je me rappelle que j’ai déjà participé à un concours et mon équipière m’a coupé l’herbe sous le pied en donnant toute seule les réponses au concours. Voilà un jour de pluie qui s’est transformé en averse…..En tout cas…..comme disait ma mère…

D’aussi loin que je me souvienne …enfin je l’ai sur le bord de la langue…quand je suis allée aux études en dehors de mon village. On était deux à tirer le diable par la queue. Aucun regret, aucune culpabilité…Je dirais même que c’était le bon temps. Le temps des amours et pas d’invités extérieurs, seulement nous deux….En tout cas….comme disait ma mère…

D’aussi loin que je me souvienne, et en même temps c’est très proche de ma pensée. On ne m’a jamais posé un lapin et j’ai maintenant pris un coup de vieux avec un sourire moins prononcé et des cheveux gris….En tout cas…comme disait ma mère…

En tout cas…disait ma mère car sans être à cheval sur quelque chose, elle avait une disponibilité, et par ces trois mots, elle mettait fin à toute discussion…En tout cas.

Madeleine Faucher - retraitée de la psychologie - Centre du Québec - 17 novembre 2021

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Tasséomancie


D’aussi loin que je me souvienne l’image de Grand-Maman lisant l’avenir dans les feuilles de thé me rappelle à quel point ce rituel prenait une tournure mystérieuse et envoutante. Sans aimer totalement le goût âcre du thé, j’étais prête à en ingurgiter juste pour recréer l’ambiance qui régnait lors d’une séance de lecture. Grand-Mère se recueillait intensément, une fébrilité s’emparait de moi. Elle observait avec attention les feuilles déposées dans la tasse en hochant la tête, fronçant le sourcil ou esquissant un sourire. C’était pour moi l’occasion de la regarder de près. Elle était belle et intrigante. Soudain, elle me racontait… ce n’était que du plaisir. J’y croyais fermement. Comment faisait-elle? Curieuse je voulais voir moi aussi.


- “Explique-moi Mamie! Peux-tu prédire la pluie?”

- “Non, il faut prendre le café pour le mauvais temps. C’est le nuage de crème qui parle.”


Maintenant je soupçonne qu’elle me racontait des salades. À chaque jour, à l’heure du thé, j’aurais voulu être son invitée.

Autrefois on infusait le thé en feuilles. La maison embaumait de son odeur, c’était plus rémanent les jours d’humidité. Par la suite, il y eut moins de disponibilités en ce qui concerne le vrac. Un jour, elles ont été ensachées. Emprisonnées, elles ne se lisaient plus. L’enchantement pour le thé n’avait plus le même goût. À mon grand regret, ma Grand-Maman ne prédisait plus, les feuilles n’avaient plus rien à raconter.

Odette Gilbert - Autodidacte - Artiste - Facebook Gilod - Les Méchins - Québec - le 17 novembre 2021

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Au Café Soleil

D’aussi loin que je me souvienne toutes les occasions étaient bonnes de s’inviter, souvent par pur et simple plaisir, mon ami et moi, pour aller prendre un café au Café Soleil, tout près de chez-nous.

C’était un vrai plaisir. Car dans un coin tranquille, face au fleuve, c’était l’occasion de se confier, de partager nos expériences de vie, de mieux se connaître, de mieux s’apprécier.

Nous avions très souvent cette disponibilité qu’il fasse soleil ou que la pluie se manifeste pour ainsi nous rencontrer souvent.

C’était une vraie détente. Un grand moment de bonheur et de relâchement.

À certains moments, en silence, nous admirions les eaux du fleuve sur lesquelles voguaient nos pensées et analysions nos réflexions.

Nous émettions nos commentaires sur ce qui se passait sur l’eau : bateaux, yachts, chaloupes, navires en attente d’accoster au port, etc.

Nous étions heureux, heureux d’être ensemble en toute amitié.

Malheureusement mon ami est parti pour d’autres horizons.

Je revis ces moments avec regret, et il me reste que de bien bons et chers souvenirs de ces riches instants.

P.S. Faire le café veut dire : bon à tout faire

Gilles Capistran - retraité - autodidacte - Longueuil - le 16 novembre 2021

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