Ouverture
La légalisation du cannabis récréatif : une avancée majeure pour l’humanité, Partie 1
Je m’intéresse au pouvoir de la parole et à la charge émotive, l’énergie des mots. Je cherche ceux qui décrivent au plus près le phénomène observé.
J’entends souvent dire qu’il faut combattre la pauvreté, lutter contre les changements climatiques, s’attaquer aux inégalités, etc. Il s’agit d’un langage guerrier qui implique violence, ennemis à abattre, danger, donner et recevoir des coups. Pas terrible comme ambiance pour trouver des solutions. Le danger gauchit notre jugement. Survie oblige.
La première loi interdisant une drogue date de 1906[1]. La consommation abusive de drogues est un problème de santé mentale. Point. Intéressant de noter que ce sont deux Américains, Henry Aslinger et Charles Ashman, qui ont tout fait, dans les années 1930, pour empêcher que l’usage abusif des drogues soit reconnu comme un problème de santé mentale. On pense qu’en interdisant les deuxièmes, on résoudra le premier. Échec monumental depuis plus de 120 ans de prohibition. Elle engendre une foule de problèmes sociaux. Elle cause des millions de morts violentes par année, avec des milliards de personnes touchées indirectement par elles. On n’a rien appris de la désastreuse prohibition de l’alcool aux États-Unis entre 1919-1933[2].
Normal, des intérêts financiers majeurs sont en jeu. Les interdictions sont largement basées sur des intérêts politiques et économiques[3]. Pas la santé. Ce qui explique qu’elles perdurent. Trop de profits en jeu. Début des années 80, la campagne anti-marijuana aux États-Unis a été financée par près de la moitié des industries pharmaceutiques.
Mais alors, comment nommer la situation? Plutôt que de combat/lutte, je préfère parler d’éveil des consciences. Cela demande, à la personne qui a un longueur d’avance, beaucoup de patience, de douceur, d’écoute, de formation, d’explications, surtout de compassion pour une personne qui voit son monde basculer avec la législation et tente de s’y accrocher. Énorme changement de paradigme.
La législation du cannabis récréatif en 2018 nous sort partiellement du désastre de la prohibition. Elle nous propulse dans un travail d’élévation du niveau de conscience sociale. Défi de taille. Je souligne que Santé Canada a légalisé le cannabis médical en 2016. Sous haute surveillance, pas toujours efficace.
J’ai identifié deux communications très difficiles pour un individu : demander à une personne de rendre des comptes de ses actes et s’excuser auprès d’une personne de lui avoir causé du tort. Ardu de dire : « Oups! On a fait une erreur avec la prohibition. Désolé. » Nous sommes confronté.e.s à reconnaître qu’on a erré. Et de manière magistrale. Cela ouvre grand la porte aux autres drogues dites illicites dont le tour viendra. Prudence. Je rappelle que les trois drogues majeures sont le café, le thé et le tabac. Les mineures l’opium, le cannabis et la coca[4]. Elles peuvent rêver à un avenir meilleur. Mais pas pour demain. Un défi à la fois.
[1] Histoire des amphétamines, Pascal Nouvel, 2009, p. 156
[2] Drogues Store, Arnaud Aubron, 2012, p. 99
[3] Les drogues : les coûts cachés de la prohibition, Line Beauchesne, 2006, p. 53, 58, 59
[4] De Passion à poison, Les drogues et la construction du monde moderne, David T. Courtwright, 2001, p. 49
© Diane Leblanc - autrice et conférencière - dianeleblanc309@gmail.com - Brossard - Québec - 16 juin 2023
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La légalisation du cannabis récréatif : une avancée majeure pour l’humanité, Partie 2
Sa législation en 2018 ébranle les fondations de la pensée dominante sur la prohibition. Elle bouleverse les domaines suivants :
× La médecine allopathique occidentale depuis au moins 500 ans;
× Les pharmaceutiques occidentaux presque 200 ans;
× Le monde judiciaire et carcéral avec la prohibition des drogues dites illicites environ 120 ans.
Une foule de professionnel.le.s sont touché.e.s : médecins, avocat.e.s, pharmacien.ne.s, juges, policier.ère.s, dirigeant.e.s de compagnies pharmaceutiques et leurs actionnaires financiers, trafiquants de drogues, chef.fe.s d’État, législateur.trice.s, etc. Les acteur.trice.s de ces domaines sont privé.e.s de leurs repères habituels et ont besoin de temps pour digérer la nouvelle réalité à gérer, à organiser. Ces personnes sont formées à maîtriser leur domaine. Normal qu’elles résistent dans un premier temps. Ce ne sont pas des adversaires mais des partenaires. Ainsi, une policière se retrouve pratiquement du jour au lendemain à coffrer une personne qui détient du cannabis à lui demander de lui en prescrire pour soulager ses douleurs. Troublant.
Mon médecin de famille m’a mise en garde des effets secondaires quand je lui ai parlé d’utiliser le cannabis pour soulager des douleurs chroniques. Je n’ai pas eu la présence d’esprit de lui rappeler que des médicaments approuvés par Santé Canada ou la FDA tuent des millions de personnes chaque année. Le scandale des opioïdes le prouve.
Avec l’usage médical plus accessible, on découvre de plus en plus, entre autres, les immenses pouvoirs de soulagement de douleurs de cette formidable plante. À un prix abordable en plus. Terrible menace pour les pharmas qui, à ma connaissance, n’ont pas réussi à maîtriser cette substance. Leur idéologie de Evidence Based Medecine (médecine factuelle) est secouée dans ses fondements où on passe d’une maladie égale un médicament à doses précises à une personne égale un médicament à doses variables selon la personne. Son approche de double essai randomisé en double aveugle est plus une religion qu’une science. Basée sur les statistiques de populations importantes. Pour des statistiques crédibles, les études cliniques portent sur un grand nombre, sinon l’étude est déclarée non scientifique. 99 % des études homéopathiques prouvent que cette approche fonctionne. Mais elles ne sont pas retenues, pas assez de malades. Seules les études de 10 000, 100 000 personnes comptent. Ce genre d’études coûte cher, seuls les pharmas peuvent se les permettre. La médecine factuelle est le bras armé de l’industrie pharmaceutique pour éliminer toute médecine alternative. Impossible d’appliquer la médecine factuelle au cannabis. L’usage de cette plante varie d’une personne à l’autre qui doit être consciente de ses effets et les ajuster au besoin. Elle varie en plus pour une même personne.
Le monde entier observe notre gestion de cette formidable avancée humaine. Les légistes s’intéressent à chaque jurisprudence, les corps policiers à nos interventions, les professionnel.le.s de la santé à son usage, etc. La législation permet enfin davantage de recherches si difficiles à financer, voire impossible, sous la prohibition.
Ajustement social majeur. Cela prendra des années à se stabiliser. Patience.
© Diane Leblanc - autrice et conférencière - dianeleblanc309@gmail.com - Brossard - Québec - 16 juin 2023
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L’amour a évolué
Il y a 18 ans, il avait 67 ans.
À la suite du décès de son amant avec lequel il a vécu 33 ans d’amour, il effectue des recherches sur les réseaux sociaux depuis 6 ans sans de résultat probant.
Bien entendu il a tout de même des aventures d’un soir ou même de quelques jours. Il ne s’en fait pas plus qu’il faut, mais il espère et souhaite une rencontre durable. Il vit seul, habite un bel et grand appartement où maintenant il y a une grande chambre vide. Il est à l’aise financièrement et possède une auto.
Oh! Oh! Un bon matin, il reçoit un courriel différent de ce qu’il reçoit habituellement. Le correspondant demande un contact virtuel. Sans hésiter, il fait le contact.
Un grand monsieur, aux yeux d’un bleu d’azur, se présente, tout souriant. (Immédiatement il lui plaît). La conversation est positive, fluide. Ils communiquent journalièrement pendant plusieurs jours.
Ainsi, il lui donne des détails sur lui, sa famille, son travail avant sa retraite, ses amants antérieurs, sa situation actuelle.
De son côté, il détaille sa situation : en voie de divorcer, perte de son travail dû à la faillite de la compagnie. Également, il détaille sa double vie d’hétéro et d’homo, ayant eu un amant pendant plus de 10 ans. Il a 44 ans et a une auto. Il aimerait venir vivre avec lui et quitter la grande ville.
Donc, en juillet, il arrive avec tout son énorme ménage. Il lui cède la grande chambre. Ils vivent heureux. Il cherche à se trouver un emploi stable, mais dans la région, les possibilités se font rares. Finalement, après plusieurs tentatives, il trouve un travail permanent, mais à Montréal. Donc, il doit voyager matin et soir et se payer une heure de trajet deux fois par jour.
C’est pourquoi, au bout de 3 ans, ils acceptent conjointement de déménager sur la Rive-Sud de Montréal.
Sa santé s’est détériorée et l’oblige à arrêter son travail physique. Il doit chercher un travail moins demandant physiquement.
Lui attrape un virus, une fibrose idiopathique, qui affecte ses poumons et limite ses activités.
Après quelques années, l’amour du début s’est transformé et la relation se limite maintenant à celle de colocs. Bien entendu ils ont créé des obligations réciproques qui les obligent à demeurer ensemble. Ils vivent tout de même heureux.
Un exemple d’évolution de l’amour même chez les homosexuels.
Gilles Capistran - autodidacte - Longueuil - le 24 août 2022
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Quand tout va bien
Quand tout va bien,
J’ai de l’énergie
Je suis active jusqu’à la nuit.
Quand tout va bien,
Je suis optimiste, je ris
Et tout me réussit.
Quand tout va bien,
Je suis de bonne humeur
À n’importe quelle heure.
Quand tout va bien,
J’ai plein d’envies
Et jamais je m’ennuie.
Quand tout va bien,
Je prends mon temps
Pour apprécier chaque instant.
Quand tout va bien,
J’écoute les oiseaux chanter
Et le vent souffler.
Quand tout va bien,
Je rencontre mes amis pour bavarder
On a tant de choses à se raconter.
Quand tout va bien,
Je cuisine des plats élaborés
Salés et sucrés pour le déjeuner.
Quand tout va bien,
Sur mon carnet je vais dessiner
Écrire des mots, et chanter.
Quand tout va bien,
Je plante des fleurs dans mon jardin
Pour sentir leur parfum dès le matin.
Quand tout va bien,
Je remercie la vie
Qui me sourit.
Quand tout va bien,
J’ai des messages à faire passer à toute l’humanité
Respirez profondément, bougez, partagez, vivez pleinement sans hésiter !
Cécile Chancerel - joaillier créateur de bijoux uniques - La Baule - Presqu'île de Guérande - France - le 24 avril 2022
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Le fou de la montagne (1961) Même personne-époque différente
Le corbeau avait supplié le soleil
De se lever pour faire jaser la nature.
Au moment où le froid m’avait tiré de mon sommeil.
J’avais lentement quitté la tente sans un murmure
Non sans avoir fixé les paupières de Jean, mon ami.
Mon éternel copain dormait comme un ange
Chaudement emmitouflé dans ses langes.
Je regardai alors le lac où nous venions nous imbiber de vie.
Je m’assis sur un tronc de saule mort;
Mes pieds jouaient avec les vagues
Et mon cœur leur contait des blagues.
Mais elles lui dirent qu’il avait tort.
Un bohémien aurait dit un poème à l’eau
En choisissant des mots inédits.
Le franciscain, lui, aurait rappelé au corbeau
La drôle histoire du fromage maudit.
Soudain la voix de Jean me tira de mon rêve.
«Camarade au poste ! allume le feu
Et tâche de ne pas manquer les œufs
Ils seront tous à toi si tu les crèves ».
J’éclatai de rire et le fou de la montagne
A ri comme moi dans sa bonne humeur
Il vivait ainsi, loin des hommes, sans compagne
J’aurais voulu savoir de quoi il faisait son bonheur.
Je lui avais parlé la veille avant de me coucher.
Je l’avais trouvé stupide comme mes pieds
Car il disait la même chose que moi
J’ai quand même voulu l’entretenir une dernière fois.
Je criai : « Tu es fou, pauvre badeau »
Il répéta exactement les mêmes mots.
Jean ricana : « Qui des deux est le plus sot ? »
Et je décidai de ne plus insulter l’écho.
Le guet de la vie qui s’accroche (2021)
Mon cadran qui sonne après le lever du soleil.
La routine me conduit à la chambre de ma douce moitié.
Important de savoir si elle est partie dans son sommeil
Ou si je peux voir sa poitrine légèrement se soulever.
Elle entend mes pas de loup près du lit
Elle soulève ses lourdes paupières.
« Bonjour ma chérie » entraîne un « bonjour mon chéri »
Il y a vie dans notre chaumière.
C’est l’après-midi au moment de la commune pause.
Je suis encore fasciné par la vie avec son fameux fil.
Passée la période où faut toujours un brin de cause
On se berce et dans le silence doucement le temps file.
Je la regarde de biais, surtout ses doigts
Pianotant sur sa tablette comme sur son piano
Exécutant les directives précises de son cerveau.
Bel hommage à sa vie qui réclame encore ses droits.
Je viens de faire une découverte merveilleuse.
Le fil de la vie est fait de fils multiples enroulés ensemble
Ils sont en interconnexion constante à ce qu’il me semble.
De là le mystère qui, de jour en jour, la rend encore heureuse.
Me revoici couché face à ma fenêtre entr’ouverte
Je perçois le jeu du vent dans les feuilles de mes bouleaux
Me parvient aussi le gazouillement des oiseaux en écho
Et je goûte chaque seconde de la manifestation vitale qui m’est offerte.
Jean-Louis Bonin - ex-professeur - ex travailleur social - Sorel-Tracy - Québec - le 3 juillet 2021
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