Poésie
Le fou d'Anne
Ne pleure plus, mon Amour si beau,
Les gens ne sont pas toujours ce que l’on croit
Et les valeurs, pas ce que l’on peut en dire,
Nos actes les écartent au détour d’un soupir
Sans trop finalement comprendre le pourquoi.
Ne pleure plus, mon Amour si tendre,
Je sais la peine que tu ressens à cet instant
Pour que l’on ait oublié ce que tu as donné
À chaque moment de ta vie, à chaque année
Passée sur le revers fastidieux du temps.
Ne pleure plus, mon Amour,
Je suis là et reste désormais auprès de toi
Pour te soutenir dans les journées difficiles
Qui s’en iront sûrement aux traces de notre idylle.
Ne pleure plus, mon Amour,
Je deviendrai simplement le valet de tes choix
Qui te servira comme tu ne l’as jamais été,
Simplement être le serviteur de ta bonté.
Ne pleure, mon Amour,
Ne pleure plus.
Texte tiré du recueil « Les chemins de la tolérance », Éditions de la rose de verre, juin 2014
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - Texte reçu le 28 juin 2023
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Les pourritures
J’irai vomir sur vos visages de pourriture
Pour avoir ruiné l’éclat de nos espérances,
Pour avoir usurpé le droit à l’existence ;
Rendre tout simplement les déchets de ma nourriture.
Tout ce que j’ai pu garder sans le digérer,
Je viendrai vous en tacher des plus beaux morceaux,
Des bouts de viande froids à ce que j’ai de plus chaud ;
Je les recracherai peu à peu, la gorge serrée.
Je viendrai vous pourrir de mes plus amples crachats
Que j’expulserai par le profond de ma colère
Sans que ma profondeur soit un geste de malfrat.
Vous n’étiez que du chiendent sorti de la terre,
Coupé de boue sous les semelles de mes chaussures
Qui faisiez de vous l’ébauche de vos pourritures.
Texte tiré du recueil « Les chemins de la tolérance », Éditions de la rose de verre, juin 2014
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - Texte reçu le 28 juin 2023
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Silence
Ce bruit assourdissant
Ou est-ce leur chant
Qui crie du fond de leurs âmes ?
Souffrances des femmes
Le soleil sur elles
Ne laissent plus d'étincelles.
Les ensorcelantes
Que Lilith enfante
Ou est-ce Ève la blessée
D'une colère inexprimée ?
Femmes en poussières
Fragments de la Terre
Femmes grillagées
Privées de liberté
Femmes de scènes
La strada coulant dans leurs veines
Flammes, femmes, fleuves
Que la source abreuve
Femmes de malédiction
La rumeur, un aiguillon
Femmes amérindiennes
Ta terre qui est mienne
Femmes oiseaux des nuits sans lune
Désarticulées dans les dunes
Femmes oubliées
Femmes jamais nées
Vouées à se taire
Dans cet hémisphère
Femmes, je suis de celles-là
Transparente, oubliée, sans voix
Libérée un jour d'été
Ma voie retrouvée
Femme un temps invisibilisée
D'une histoire, simple reflet
Est-ce douce folie?
Une parole posée aujourd'hui
Visages unis-vers-celles
Qui ont porté en elles
Le monde
Poème écrit dans le cadre des villes en voix
©Gaëlle – Bernadette Lavisse 62 Hauts de France auteure poète écrivaine biographe – le 23 juin 2023
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Anne ou la sentence des ignorants
Le couperet tranchant de vos âmes l’a condamnée
À n’être rien que le revers d’une femme sans vertu
Où les fleurs du mal n’étaient que des fleurs fanées
Qui trempaient dans la flaque d’un bénitier perdu.
Vous avez osé la salir tellement de fois
Qu’elle a préféré s’incliner dans le silence
Sans croire que le bon dieu lui ait souillé sa foi
Et attendre de vos mépris, un geste d’indulgence.
Elle a pleuré si souvent de vos incartades
Que tous les mouchoirs qu’elle a pu utiliser
N’ont pas suffi à lui retirer cette écharde
Qui n’offrait que l’image de couronnes écrasées.
Devant le curé, vous ne vous êtes pas repentis
D’avoir bassement piétiné sa pauvre existence
Sur l’autel profané de vos haines et vos cris
Quand la croix du Christ n’était plus qu’une fausse croyance.
Le mal que vous avez fait pendant des années
Ont fini par emporter ce qu’elle n’a pas eu :
Le droit d’exister comme une femme sans être damnée
Par le prix de vos outrages jeté et repu.
De votre jugement, vous en avez fait votre sentence
Où la sainte Vierge ne tendait que des fleurs offensées
À une chrétienne qui a trahi son existence
Sur trois fois rien, en étant qu’une femme divorcée.
Poésie datant de la fin des années 90
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - Texte reçu le 12 juin 2023
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Les comptines de Mamie Tartine
Ma mamie me tricote des histoires
Jamais avec de la laine noire.
Elle préfère y mettre de la couleur
Et dit que ça rend de bonne humeur.
Ma mamie est une magicienne
Avec des aiguilles et des pelotes de laine.
Elle me lit des contes à n’y pas croire
Doucement tous les soirs.
Assise à côté de mon lit,
À chaque rangée comme par magie
Les mots et les images défilent…
Dès que Mamie tourne le fil.
Mamie détricote les nuages
Pour faire sourire les enfants sages,
Un peu de joli fil doré
Pour donner envie d’se lever.
Mamie détricote les arbres à crayons
Et des mots paroles chansons,
Mamie tricote - moi une histoire
Pour que j’ai plus peur du noir.
Texte tiré du recueil: Dis petite...écrit en collaboration : Laurent Orsucci/Gaëlle-Bernadette Lavisse.
Recueil disponible sur demande
©Gaëlle – Bernadette Lavisse 62 Hauts de France auteure poète écrivaine biographe – Texte reçu le 7 juin 2023
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Je prendrai tes souffrances
À l’arbre de tes tourments, je recueillerai tes peines
Pour les enterrer sous la terre de l’espérance,
Et dans de sobres vertus, vers des chemins d’errances,
Laisser s’enfuir les tristesses, libérées des chaines
Je recueillerai tes larmes pour m’unir à la Rose,
D’un bouton d’apparat au souffle d’un doux parfum,
Vers des horizons moins gris au renouveau sans fin
Que je façonnerai aux lendemains qui s’interposent
Je m’introduirai sans teint dans l’ombre de tes nuits
Pour refleurir les panégyriques de tes rêves
Tant de fois bousculés sans un égard, ni trêve.
Je ferai éclore la candeur des jours qui fuient
Pour te l’offrir comme un faste bouquet d’opulence
Qui viendra glorifier la gloire de ta bienveillance.
À ma Clarinette
Michaël pour notre anniversaire de mariage le 28 juillet qui vient
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 6 juin 2023
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Sarah
Dans le XIXème siècle de Paris
Tu n’avais pas d’abri.
Petite Fille en haillons
Tu vivais sous les ponts.
Abandonnée près d’un mur de glycines
Depuis ta naissance, tu es restée orpheline.
Mendiante pliée à genoux
Tu ne demandais que quelques sous.
Ta richesse, c’était ta misère
Ta force, c’était ta colère.
Ton cœur déchiré par les blessures
Tes mains abîmées par les meurtrissures.
Tu n’avais plus le courage de lutter
Trop longtemps, tu avais pleuré.
Attendant au loin le trépas
Tu voulais mourir Petite Sarah.
Le seul bien que tu possédais
Était le nom que l’on t’avait donné
Et dans le firmament froid de l’hiver
Tu essayais d’imaginer, ton père, ta mère.
Puis, dans la neige, tu t’étais blottie
Ton visage n’avait même pas souri.
Exténuée par la fatigue, trop lasse
Tu t’es éteinte Petite Sarah.
Jamais, tu n’avais eu ta chance
La chance d’une espérance.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 2 mai 2023
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Une pluie de sang
Une pluie de sang tombe sur mon manteau déchiré,
Et un soleil mort sanglote sous les affres du temps
Comme l’enfant qui n’avait pas été désiré,
Livré simplement au vent des corbeaux indécents.
Mes mains crevassées par le rude froid de l’enfer
Tendent les paumes vers le ciel moqueur des indigents
Où les stigmates martyrisent les plaies de ma chair
De mon dos à ma tête et sur le côté du flanc.
De mon berceau, j’en ai fait un fétu de paille
Et de mes langes, j’en ai oublié ma nudité
Offerte sans prix au deuxième jour de mes semailles
La croix que j’ai vue sur une bible sans vérité
Fut la révélation du mensonge que j’étais,
Une simple méprise que l’on a voulu châtier.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 28 février 2023
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Soleil Phénix
Un nouveau soleil
vient réveiller mes sentiments
éclaircir mon ciel
redorer mon âme d'enfant
un nouveau soleil
se lève chaque matin
de sa magnificence m'émerveille
m'emmène vers de tendres chemins
un nouveau soleil
fait briller mon sourire
ma peau dorée de miel
pour en mots te l'écrire
soleil âme lune à la création
comme au commencement
l'un pour le jour passion
l'autre pour la nuit et son firmament
un nouveau soleil
homme et femme au jardin d'Éden
en silence, mêlent leur essence-ciel
enfantés sur une terre lointaine
un nouveau soleil
après tant de jours sombres
rejaillit en arc-en-ciel
pour en chasser les ombres
un nouveau soleil
de ses rayons d'amour
nous tire d'un long sommeil
à sa coupe, y boire chaque jour
©Gaëlle – Bernadette Lavisse 62 Hauts de France auteure poète écrivaine biographe – le 12 février 2023
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Prince des temps
Ils avancent dans le froid et la nuit
la femme couronnée porte son enfant
contre son sein, l'entoure de tendresse
et du vent glacial le défend
fils, Prince des temps
vois ton peuple qui t'attend
tu ne sais pas encore
de ta tunique et couronne au front
tu n'es pas ce roi aux habits d'or
à ta source qui ne se tarit pas
beaucoup viendront, voulant te serrer dans leurs bras
comme un père qui embrasse
être attirée par ta grâce
voici ta mère qui sanglote
les soldats se croient forts
dans l'air, des morceaux de ton manteau flottent
toi l'enfant, sur la croix, pour nous tu es mort
sur chaque note du violon
le feu qui s'embrase, les flammes dansent
ton retour à la vie, ta résurrection
nous inondant d'une joie intense
©Gaëlle – Bernadette Lavisse auteure poète écrivaine-biographe Hauts de France 62 - le 03 février 2023
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Chagrins pour notre petite Zoé
Ce matin, là-haut dans le ciel, danse une étoile,
Notre compagne de route vient de nous dire au revoir,
Et c’est le cœur blessé de peine, sans trop y croire
Que nous la pleurons, disparue derrière le voile.
Présente dans l’ombre de nos pas, nous crions son absence
Petit chef devenu éternel à jamais,
Dressée sur mon fauteuil au plus haut du sommet,
Museau levé, on garde toujours en nous sa présence.
Pourtant aujourd’hui, le siège est tristement vide
Teinté de gris, les murs respirent l’ombre d’un silence
Même si notre Zoé restera notre intrépide.
Aux embruns de nos pensées, avec indolence,
Petit trésor, nous te conservons dans nos prières
Pour que tu vives toujours d’aujourd’hui à hier.
À notre petite Zoé
Partie le jeudi 12 janvier 2023
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 28 janvier 2023
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Poème
Je ne sais pas vraiment comment écrire un poème
Comment tous les mots sont-ils censés rimer. Je veux dire comment suis-je censé transmettre un message dans ces lignes courtes et simples
Est-ce que j’ajoute de la ponctuation ou est-ce que je l’ignore simplement
Ou bien dois-je ajouter une grande signification symbolique pour que vous puissiez l’explorer
Ce poème doit-il être sérieux ou est-ce juste pour le plaisir
Et comment puis-je même savoir quand ce poème est censé être fait
A-t-il besoin d’un titre accrocheur ou de mon nom signé en bas
Ou est-ce que je le laisse tel quel et fais semblant que tout est oublié
Ce poème devient un peu long maintenant alors je pense que je vais juste m’arrêter ici
Je ne sais toujours pas vraiment comment écrire un poème ci-dessous ici.
Traduction française de Louise Gagné du texte provenant de sa petite-fille Megan-Hope Davis - 14 ans - Tadley - Angleterre, texte reçu le 15 janvier 2023 (Vous pouvez voir le texte anglais sous le thème: Poésie-adolescents - Poem)
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La douceur de Noël
Si j’étais un oiseau, je caresserais vos joues de mes ailes de soie.
Si j’étais une fleur, j’ouvrirais mes pétales pour vous offrir mon cœur.
Si j’étais un flocon, je danserais pour vous la ronde de l’hiver.
Si j’étais un sapin, j’emplirais la maison d’un délicieux parfum.
Si j’étais une étoile ; je vous apporterais l’espérance de Noël.
Mais je suis près de vous les yeux pleins de lumière
Et mes bras sont chargés de rêves chaleureux.
Vous ne serez pas seuls, ils vous entraineront
Dans le jardin secret de cette nuit magique.
Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 23 décembre 2022
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Il fait froid
Une bise glaciale s’infiltre sous les toits
Et soulève les tuiles fatiguées par le temps
La valse des volets qui claquent et s’entrecroisent
Résonne sur les murs dont l’écho nous surprend
La cime dépouillée des arbres se balance
Affolant les oiseaux en quête de perchoir.
Les écharpes en mohair moelleuses et confortables
Réchauffent les frileux qui grelottent en marchant
Mais au coin de la rue les châtaignent rôtissent
Remplissant les mitaines des gourmands alléchés.
L’hiver s’est installé déployant son cortège
De vent et de froidure qu’il fait bon maitriser.
Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 15 décembre 2022
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Dans un coin de l’étable
Dans un coin de l’étable, blessé vers une mangeoire
Un soldat presque un enfant, va mourir ce soir
Les yeux humides de larmes, il pense à ses parents
À sa mère et de ses derniers mots déchirants.
Dans un coin de l’étable, apeuré et fébrile
L’absurdité des guerres, blême et inutile
Le soldat, à l’uniforme maculé de sang
Attend que vienne son trépas, morne innocent.
Les lambeaux de chair détachés du corps meurtri
Rendaient le regard à la fois curieux et grave
De ce fermier venu porter secours au brave.
L’horreur, que l’on soit incroyant à d’autres qui prient
L’homme morne, le voyant comme un fils, lui tint la main
Pour le guider vers le silence d’un autre chemin.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 10 novembre 2022
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Rêve
Quelle jolie surprise
Que cet appel dans ma nuit
Délicieuse friandise
Aux alentours de minuit
Ta voix m’a bombardée
D’un bonheur inégalé
Une joie explosive
Mon âme implosive
M’appellerais-tu prochainement
Pour rendre mon cœur frémissant
Dans cette réalité pluvieuse
J’en serais la plus heureuse
La nuit s’est achevée
J’ai fini de rêver
Mais cette utopie perdure
Soigne mes fêlures
J’attends cette jolie surprise
Qui de mes douleurs en fera la dialyse
Tu restes à jamais le cambrioleur
De mon cœur.
Isabelle Vouriot - écrivaine - facebook : Les mots d'Isa - Nayemont les Fosses - commune des Vosges en Lorraine - France - le 05 novembre 2022
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D'un simple regard
Lorsque tes magnifiques yeux bleus ont croisé mon regard
Ceux-ci, si plaisants, m'ont semblé plutôt fuyards.
Serait-ce imagination ou tout bonnement, pur hasard?
J'ose croire, vous taper dans l'oeil, sans quoi, d'où vient ce teint de homard?
En un instant, vos yeux ont charmé mon coeur, et hantent mes nuits.
Au petit matin, ne les voyant plus, de votre regard, je m'ennuie.
Sans vous, jours ensoleillés ne sont que mélancolie, dans la tristesse je m'évanouis.
Votre absence me démolit, votre compagnie m'épanouit.
Serait-ce inopportun de solliciter une promenade avec vous, main dans la main?
Vous feriez le bonheur de celui dont le coeur trotte comme un gamin.
Parcourons tous les sentiers, toutes les routes, suivons le même chemin.
Apaisons la soif qui nous atteint, et ensemble voguons vers demain.
Pauline Couture - Autrice - Illustratrice - Animatrice - Artiste peintre - Saint-Ours - Québec - le 20 octobre 2022
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N’oublie pas
Sais-tu que dans tes espoirs d’une existence meilleure
Dans ton attente de sublimes vacances
Dans ton souhait d'échapper à ton dur labeur
Dans ton désir que tout soit délivrance
Dans ta quête d'un Graal imaginaire
Dans ton envie de gagner un trésor utopique
Dans tes efforts de séduction éphémère
Dans tes exploits de conquêtes prolifiques
Tu oublies que le bonheur est là, juste avec toi, tout autour
Tu regardes ailleurs alors que la beauté se trouve devant tes yeux
Tu t’enfermes dans la rancoeur sans profiter au mieux
De ton temps au présent, de tous ceux qui te font sourire, de ta vie et de tous ses atours.
Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse -hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 05 octobre 2022
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La tortue et la grenouille
Tortue et grenouille sur un bois flotté
Se chicanaient pour la meilleure place ensoleillée
J'y suis j'y reste répond la tortue
La grenouille ne bouge point non plus
La querelle prend de la voix
La tortue ne proteste pas
Elle glisse dans l'eau
Du coup, elle fait chavirer le radeau
On vit une grenouille boire la tasse
Morale, modérer ses propos fait place
Au compromis sans menace
Ou bien mène au désastre
(Voir une photo reliée à ce texte dans l'onglet: Photo / Animaux et oiseaux)
Dominique-François Rochefort - peintre-graveur - Sorel-Tracy - Québec - le 12 septembre 2022
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Amour, j'entre dans ta danse
amour en danger
tangue à chaque virage
amour étouffé, écrasé, brisé
amour funambule
ne tient qu'à un fil
amour détruit, anéanti
amour trahi
feu de l'amour passion, nous entraîne dans sa danse
flot incessant d'émotions
j'aime ton reflet
amour espéré
amour agapé
circule dans nos veines
amour tu appelles l'amour
amour au fil cousu, amour qui unit, amour qui tisse au fil de couleurs,
je puise à ta source, moi ton aimée, je lance mon ancre, pour me remplir de son amour, lui mon port d'attache
j'ose aujourd'hui me laisser aimer pour aimer à mon tour.
©Gaëlle – Bernadette Lavisse auteure poète écrivaine biographe Hauts de France 62 - le 11 septembre 2022
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Des corps en vertige
As-tu peur de mourir demain ?
As-tu peur du temps qui passe ?
Comme monter sur l’Everest
Comme assis sur le rebord de la page blanche
Se regarder dans les yeux
Peur bleue en amour
Fuir le bonheur de peur
S’attraper par la main
S’étreindre dans les bras
Fuite de l’écrivain, du poète
Vivre pour toujours,
Rester jusqu’à l’éternité
Le cœur qui explose
Les acteurs au théâtre se cachent
Derrière le rideau rouge
Attendent les trois coups
Pour s’élancer sur la scène, le corps en vertige
Ma petite vie à moi loin des planches aujourd’hui
Muette, sans histoire
Couche l’encre sur le papier jauni
Seule, je suis mon chemin
Le corps en vertige, j’attends des jours meilleurs
Je ne sais depuis combien de temps
Les ombres me hantent, et m’attirent à elles
Mais je continue d’avancer, le corps en vertige
Je m’effondre en ressentant la douleur
Abandonner, ou continuer d’avancer encore
Le corps en vertige, je ne suis pas une machine
Moi, ma petite âme, dans une spirale, un trou noir
Avec mes peurs, dont celle de la page blanche
Raconter mon histoire
Affronter ma mémoire
Et si je fais les mauvais choix
Et si je vais trop loin
Abandonner, le corps en vertige, ou avancer encore…
Loin de ce faux monde
Dans un endroit où je ne suis jamais allée
Aussi simple qu’un baiser, trouver la réponse
Ce ne sont pas les ailes qui font les anges
Le corps en vertige
Ne pas abandonner, avancer encore.
©Gaëlle-Bernadette Lavisse - auteure poète écrivaine biographe - Hauts de France 62 - le 4 septembre 2022
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II pleut des je t'aime
Il pleut des je t'aime sur nos amours imparfaits
des larmes faciles
qui roulent sur les joues
des caresses de l'âme
qui t'effleurent la peau
des mots tendres et sucrés
baisers du bout des lèvres
Il pleut des perles lumineuses sur nos coins d'ombres
pour nous faire danser et éclore en union de nos corps
Il pleut de la magie qui donne des ailes à la fille oiseau
et des notes élancées dans l'horloge du coeur poète amoureux
Il pleut des étoiles dans cette nuit sombre
où l'absence de la lune blonde
couvre des silences
des coeurs en morceaux
des souvenirs enfouis
des secrets et des je t'aime inavoués
des mots d'amour gardés au chaud
Il pleut des émotions intenses
où l'on brave les tempêtes
nos navires parfois incertains
cherchent leur cap
dans les flots déchaînés
de nos amours imparfaits
Il pleut de longs souffles et silences
avec lesquels j'ai appris à composer
que j'ai appris à aimer aussi
indescriptible émotion
à m'en donner des frissons.
©Gaëlle-Bernadette Lavisse - auteure poète écrivaine biographe - Hauts de France 62 - le 4 septembre 2022
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La complexité humaine
Devant l’olivaie
La ligne d’horizon
Un point d’interrogation
Le souffle humain
Dessine
Une courbe sibylline
L’alpha et l’oméga
Sont dans nos gènes
Ainsi que l’esprit
Du combat
L’étincelle s’agite
Sous le flux
Des pulsions
On culpabilise
La voix atone
L’élan primitif
L’égarement
Des émotions
L’œil du cyclone
Se mêle
À celui du cyclope
Comment décrire
La complexité de l’âme
Les méandres du labyrinthe
La dérive des rêves
L’agitation
Des émotions
Des sentiments
Hybrides
Et l’ascension
Sacrée
Dans la bouche
De l’hydre
© Salavatore Gucciardo - peintre et poète sans frontières - youtube/Md2b6U-dbMo - salvatoregucciardo.be - Charleroi - Belgique - le 2 août 2022
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La complainte de Laetitia
Ne pleure plus petite,
Je sais ô combien la vie est amère,
Les uns ne connaîtront que des printemps,
Les autres devront ne connaître que des hivers
Sans jamais voir le soleil un instant
Briller sur leur site.
Ne pleure plus petite,
Le ciel immense, dehors, est encore bleu
Même si en nous le ciel est déjà gris ;
Sache que dans ce combat, nous serons deux
Ainsi ensemble nos cœurs mouillés de pluie
Sécheront plus vite.
Ne pleure plus petite,
La peur que tu ressens en ce moment
Longtemps, elle est restée gravée en moi
Puis, elle s’est enfuie dans la brise du temps
Comme elle s’effacera doucement pour toi,
Garde la foi petite.
Ne pleure plus mon ange,
Et que ton visage s’éclaire d’un sourire,
La clarté d’un sourire te va si bien,
Même si le faix de la vie, c’est souffrir,
Nos premières neiges seront tombées pour rien,
Tu verras mon ange.
Ne pleure plus mon ange,
Tu dois vivre et surmonter les épreuves
Que les saisons de glace nous ont données
Même si un jour, nous sommes emportés dans un fleuve,
Un jour, tu verras, on aura gagné,
Ne pleure plus mon ange,
Ne pleure plus.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 26 juillet 2022
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Montréal
Sise au beau milieu des flots
Ville avec ses mille mots
Gens d’ici et gens d’ailleurs
Gens de toutes les couleurs
Saint-Denis et Saint-Laurent
Et Saint-Mathieu et Saint-Urbain
Et Saint-Zotique et Saint-Antoine
Et Sainte-Catherine et Saint-Hubert
Quelle litanie
Qui te rappelle tes origines
Venues d’un autre temps
Toi toujours si belle
Toi toujours si belle
Toi qui m’interpelles
Toi qui m’interpelles
Toi souvent ludique et encore
Toi toujours changeante et encore
Toi toujours musique
Toi toujours vibrante
Comment te dire
Sous les tropiques
Ce qui m’attire
Sous l’Arctique
Ce sont les gens
Ton paysage
Tout simplement
Aux mille visages
Pour qui l’on vient
Que sous la glace
Et l’on revient
Je me déplace
Et pour toujours
Dans tes détours
Tout au fond de tes ruelles
Tu sais demeurer fidèle
Francos anglos allophones
Tous ces gens qui te façonnent
Mont Royal et Chinatown
Et Petite-Patrie et Hochelaga
Et Petite-Italie et Côte-des-Neiges
Et Cartierville et Saint-Henri
Le tour du monde
Dans tes quartiers
Où l’on n'entend parler que de hockey
Toi toujours si belle
Toi toujours si belle
Toi qui m’interpelles
Toi qui m’interpelles
Toi si délicieuse et encore
Toi si accueillante et encore
Toi toujours joyeuse
Toi toujours aimante
Au nouveau monde
Tu es celle
Au gré de l’onde
Qu’on n’oublie jamais
Montréal
Par ta jeunesse
Et tes festivals
Tu me plais
Conquis les cœurs
Et ta splendeur
Avec candeur
Te viens du cœur
Jour après jour
Ô mon amour
Liliane Cadieux - autodidacte - professeure d’anglais - Longueuil - le 15 juillet 2022 - Texte soumis par un ami, Gilles Capistran
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Violence - QUI ME CROIRA
À quoi bon le dire aux autres
Ce que je me fous des autres
Au fond de moi je suis triste
Je vais et je viens, si triste
À quoi bon nommer les choses
Tu es derrière les portes closes
Autour de moi le silence
Faut sauver les apparences
Qui me croira
Qui comprendra
Toi si parfait
On doit respect
Moi si nulle
Dans ma bulle
Ma blessure toujours si vive
Ma douleur toujours si vive
Dans quel abysse de ton âme
Se cache ce mal infâme
Je ne cherche pas vengeance
Mais plutôt la délivrance
Comment dire ce mal de vivre
Qu’à mon insu il se livre
Toujours là sans que je sache
Qu’au fond de moi il se cache
Vous demandez
Ce que je veux
C’est que ça n’ait
Jamais eu lieu
Pour toutes celles
Qui se seront tuées
Ceux et celles que l’on n’a pas crus
Celles et ceux qui sont disparus
Rap d’inconnu
Liliane Cadieux - autodidacte - professeure d’anglais - Longueuil -Texte soumis par un ami, Gilles Capistran - Longueuil - 15 juillet 2022
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Le piano
Voilà que j’entre dans cette pièce légèrement éclairée
Et que je le vois dans toute sa splendeur
Il est grand, noir et impressionnant, à moi l’honneur
Je ne peux m’en empêcher, je dois m’en approcher.
Et là, mes yeux regardent précautionneusement
Ces cinquante-deux touches d’ivoire blanches
Et les trente-six noires massivement
Alignées sous mes doigts pour une cadence.
Ses cordes sont bien tendues pour
Une harmonie des plus merveilleuses
Mes paumes blanches se retournent enfin
Pour délicatement laisser mes doigts couler sans fin.
Un air mélodieux commence sa danse
Au travers de mes pensées
Qu’il est exquis ce à quoi je pense
Je n’ai plus qu’à me laisser bercer.
La tonalité suprême envahit tout entendement
Réclamant encore ces notes mélodieuses
Les touches sensibles à l’effleurement
Se réjouies comme une berceuse.
Chante piano, chante
Nous sommes enfin réunis
Pour cet instant qui m’enchante
Pour cet instant qui jamais ne finit.
Kim Pérusse - retraitée du secteur communautaire en santé mentale - Salaberry-de-Valleyfield - Montérégie - Québec - 13 juillet 2022
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Libre
Va et fuis dans le vent du sud et d’aquilon
Fuis au-delà des prairies au-delà des vallons
Galope de ton allure noble et altière
Éclat fugace qui s’évapore à l’aube d’un hiver.
Va, cheval farouche, coursier rebelle
Affronte les tempêtes, les bourrasques et le gel
Surmonte les neiges, les pluies et la fange
Ô voyageur impétueux, ô mon bel archange.
Ne te retourne point, pars la croupe légère
La crinière flottante, les flancs hauts et fiers
Va, compagnon esseulé, solitaire monture.
Chevauche les monts ensommeillés de l’adret
Romps à tout jamais avec les sinistres masures
Et dans le soleil albâtre, miroite et disparais.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 08 juillet 2022
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Les mégères
Médisantes et méprisantes, voilà les mégères
Voutées, le visage fripé par le vent des années
Vivre pour la parole du mal imaginé
Attiser le feu qui brûle dans leur langue austère.
Nuisibles et abjectes, impures et grossières
Elles avilissent par leurs mots, le respect des gens
Se réjouissent de la disgrâce des indigents
Insociables et sournoises, voilà les sorcières.
Elles se réunissent sur les vieux bancs des villages
En quête d’un passant, victime de leurs calomnies
Une invective qui se fracasse sur n’importe qui.
Ce sont les délices enivrantes du commérage
Des bigotes au menton duveteux, aux yeux morts
Qui jugent sans savoir, qui jugent et ignorent.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 08 juillet 2022 *********
Le temps file
Le temps file à grande vitesse
il ne respecte pas les limitations
n'en a que faire des obligations
il double même sur les lignes blanches continues
et ose se garer en double file
le temps n'en a que faire
des jours et des horaires
Pourrait-on lui mettre une amende ?
Pourrait-on lui demander de ralentir ?
30-80-120-230
et encore moins les jours de pluie, ou de grande circulation
il se croit en permanence sur une autoroute
et nous fait parfois des queues de poissons
lui qui file à la vitesse de l'éclair.
les forces de l'ordre n'osent pas lui coller de PV
ils ne l'ont pas vu passer
n'ont pas eu le temps de relever sa plaque, ou son identité
un faisceau lumineux, telle une fusée
ce temps qui file et défile
détricote les fils de nos vies
enlève des mailles
fait des trous, des oublis
il creuse des sillons sur notre peau
telles les routes que nous empruntons
des petites, des larges à doubles voies
rien pour le ralentir
l'antiride, ou autres gommages
pour empêcher son langage
le temps file et défile
et notre jeunesse
n'aura duré qu'un instant
laissant derrière elle un silence bruyant
il me provoque et me touche
je suis sur le chemin
je marche doucement, je le regarde ce temps
je me retourne parfois pour le garder un peu
le temps n'attend pas les trois coups comme au théâtre
le brigadier est recalé dans les loges
le temps occupe la scène à lui seul
il n'a pas besoin du tic-tac des horloges
il est là, présent, puissant, il en joue, nous enrage
et nous rend fou
mais qui est-il donc ce temps ?
©Gaëlle-Bernadette Lavisse écrivaine biographe - poète - autodidacte - le 28 juin 2022
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La fragilité de Clara
Un titanesque building couché sur son flanc
s’apprête à sillonner les mers du sud.
Peu à peu, la terre se dérobe aux yeux des passagers.
L’ondulation perpétuelle du navire
accrue par l’éloignement des terres côtières
tirent sur les ficelles de la sécurité intérieure de Clara.
Éloignée de ses repères, un trouble la saisit au ventre.
Sa boussole interne oscille.
Surmontant son initiale impression,
subjuguée par le tracé majestueux du bateau,
Clara se réfugie sur le pont arrière.
À l’horizon, le soir descend.
Un coucher de soleil majestueux l’apaise.
Accoudée au bastingage,
elle apprécie la caresse du vent sur son visage
et la vision apaisante du déclin du jour.
Toute à sa rêverie, l’arrivée d’un merle
atterrissant en vol plané sur son épaule la fait sursauter.
Il lui souffle à l’oreille : Je suis auprès de toi.
Ce messager reprend aussitôt son envol.
La proximité des multiples attraits effrénés offerts aux passagers
liée au perpétuelle tangage d’une coquille géante
bousculent de plus en plus le balancier intérieur de Clara.
Un début d’angoisse la saisit.
Où es-tu beau merle?
« Dans le silence de ton cœur. »
Yolande LeBlanc – octogénaire – écrivaine – résidence Le Marronnier - Laval - Québec - Extrait du livre: Le jardin de mon cœur édité en octobre 2021 - texte remanié le 18 juin 2022
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L’alliance
Sous l’arbre de pluie donnant un feuillage éternel,
Doucement, j’ai joint mes mains au nom de mes croyances
Face à des parfums intimes et pourpres qui se mêlent
Pour m’unir à toi par le symbole de l’alliance.
À l’amour d’un ange qui demeure auprès de nous,
Je t’accueille dans mon tabernacle où brûle un feu
Sur toutes tes bontés qui reposent à mes genoux
Et t’offre l’oraison d’une ode écrite pour nos cieux.
L’anneau d’argent sublime que je passe à ton doigt
Devient la consécration de notre harmonie,
La communion d’une décennie entre toi et moi.
Devant l’autel d’un amour qu’un Dieu a béni,
Dans la beauté d’un partage, je te prends pour femme
Toi, Anne qui a su effacer le faix de mes larmes.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 07 mai 2022
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Les sillons de la passion de la terre et de l'homme
Les sillons de la passion de l'homme et de la terre
La terre et le corps entre deux continents,
tourmentés, torturés dans une course folle.
Les sillons comme des lignes de la main
marquent la peau des blessures,
dessinent des rayons argileux
où l'amour plus fort que la mort,
où le souffle de l'esprit touche les âmes
d'un glaive en plein cœur
rouge sang et eau de l'encre sur la feuille
en mémoire tel un sceau,
peau aux cicatrices gravées.
La terre et le corps en soupir,
ombres et lumières chimériques
sur les rides de terre rouge.
Mer pleureuse
de toutes les souffrances endurées,
mer lave et purifie
de sa douceur saline.
Terre et corps,
champs de passion,
sommeille et se donne au plus profond.
Veillée de vérité, chemin d'authenticité,
et jaillit de cette communion,
La vie
La vie creuse ses sillons.
Doux poèmes féconds,
la semence germera
au printemps, qui sait ?
Quand l'amour reviendra
soleil et pluie mélangés.
Terre et corps, miroir aux reflets d'argent
sillons de passions, empreintes de pas.
Blessures de nos petites vies, déchirures du temps qui passe,
âmes en souffrances, particules de tourments,
arc-en-ciel de couleurs, souffle du vent,
la passion sourira, la passion guérira.
S'ouvrira-t-elle au monde ?
S'ouvrira-t-elle à l’amour ?
Une croix au reflet de ses choix,
terre et corps implorent à genoux
dans un jardin de lait et de miel.
Sable et peau couleur du soleil,
passion des saisons,
passion des moissons,
d'un grain de blé en terre
jaillit la vie.
L'inespérée
caresse du vent,
un soir de printemps
naît l'enfant
de la terre.
Fier de ses racines,
il vit avec passion
ce qu'il porte en lui,
ce qu'il croit vrai.
Et lorsqu'il tient une poignée de terre dans sa douce main, il sait que la terre et le corps ne font qu'un.
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 16 avril 2022
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CHAQUE JOUR…
J’ai marché, je marche, je marcherai
Tout autour de notre amour
J'irai sans détour
Sur le parcours
À chaque jour
J'ai marché, je marche, je marcherai
J'irai aux alentours
En hâtant mon retour
Pour profiter du séjour
Chaque jour
J'ai marché, je marche, je marcherai
Jusqu'au prochain carrefour
Et sur son long pourtour
Admirerai le contour
Chaque jour
J'ai marché, je marche, je marcherai
Le temps est trop court
Les mois sont trop lourds
Promesses pour toujours
Chaque jour
Ton amoureux
Claude Pelletier - de l'Alliance Culturelle (Ahuntsic) - Québec - le 14 février 2022
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Je n'ai plus rien à pardonner
Je n’ai plus rien à pardonner
que l’innocence de mes pensées
coupée de chimères insensées
jugées sans verdict et condamnées.
Les années ont pris ce que je n’ai pas reçu;
le temps m’a volé ce que je n’ai pas donné;
sans comprendre, ni admettre ce que je n’ai pas su;
le vent s’apaise, je n’ai plus rien à pardonner.
Je n’ai plus rien à pardonner, vous m’avez eu ;
je ne m’en suis même jamais rendu compte, c’est ainsi.
Les cendres restent, une étoile s’éteint ; je n’ai rien vu
pour ramasser à terre, le prix de votre mépris.
Je n’ai plus rien à pardonner à tous ces gens
qui n’ont pas accepté l’homme que je voulais être.
Cet homme qui gardait encore le cœur d’un enfant;
un homme qu’on aurait préféré voir disparaître.
Je n’ai plus rien à pardonner, j’ai eu trop mal;
les pétales de décembre ont cessé d’exister.
Les jardins sont morts jusqu'à mon dernier bal;
je suis un vieillard tremblant, sans volonté.
Je n’ai plus rien à pardonner
que l’innocence de mes pensées
coupée de chimères insensées
jugées sans verdict et condamnées.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 06 avril 2022
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L’arbre nu
Mon amour,
S’aimer et condamner à le taire;
juste t’écrire par l’innocence de mes vers.
Tu es mon souffle de cet amour interdit,
celui qui ne pourra jamais être dit.
À cette table étrangère, j’écris vide et perdu;
dehors le ciel est bas et dans le jardin, l’arbre nu.
De l’hiver, solitaire, semble voir ce que je pense;
quand dans le froid, tu viens dissiper ma souffrance.
S’aimer et condamner à le taire;
juste t’écrire par l’innocence de mes vers.
Tu es mon souffle de cet amour interdit,
celui qui ne pourra jamais être dit.
Sur les sillons vainqueurs de notre complicité,
l’arbre nu et discret a compris qu’à tes côtés
le temps du Lac de Lamartine n’était plus rien
quand mon cœur heureux s’empourprait au tien.
S’aimer et condamner à le taire;
juste t’écrire par l’innocence de mes vers.
Tu es mon souffle de cet amour interdit,
celui qui ne pourra jamais être dit.
Les rayons de ma pensée ont trouvé le soleil;
l’arbre nu a deviné que nous étions pareils.
Comme un sage qui ne jugeait pas notre différence
mais comprendre que je devrais t’aimer dans le silence.
S’aimer et condamner à le taire;
juste t’écrire par l’innocence de mes vers.
Tu es mon souffle de cet amour interdit,
celui qui ne pourra jamais être dit.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 06 avril 2022
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Qui aurait cru
Qui aurait cru
Que les fantômes du passé
Se réveilleraient
Alors qu’à jamais nous les croyions disparus.
Qui aurait cru
Que l’on arriverait à pareille situation
Et voir défiler les augmentations
Du gazole, aux paquets de pâtes Lustucru.
Qui aurait cru
Qu’il fallait des journées spéciales
Pour faire la fête, ce n’est pas banal
En Bretagne, pour les vieilles charrues.
Qui aurait cru
Que le verbe aimer
Serait si difficile à conjuguer
Et que la paix au loin disparue.
Qui aurait cru
Qu’une possible guerre
S’abatte sur terre
Entraînant des milliers de gens dans les rues.
Qui aurait cru
Que pour ne plus avoir peur
Il fallait peindre des mots en couleur
Et gommer les verrues.
Qui aurait cru
Qu’à l’aube de ce printemps
À l’heure des amours naissants
Fuyant leur pays, longs sont les chemins parcourus
Qui aurait cru
Qu’on se poserait la question et demain ?
Serons-nous encore là ? Verrons-nous le matin ?
Qui aurait cru ?
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 10 mars 2022
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Demande en héritage
L'histoire de tes ancêtres,
plus que des contes de fées pour t'endormir.
Laisse-toi conter l'histoire de leur vie.
Reste éveillé pour toujours,
ravive leurs souvenirs, rends les vivants.
Tombe amoureux de la diversité de leur époque,
écoute leurs tabous.
Comment ils ont été élevés?
Laisse-les te parler des années de plomb,
n'oublie pas leur guerre,
écoute les partisans.
Il est approprié de revitaliser le passé.
Garde les années derrière.
Garde ce qui était, pour que cela ne se reproduise plus,
parce que tout ce qui est oublié,
c'est forcément pour revenir.
Alors n'oublie pas la douleur d'hier.
Exhorte à sensibiliser la peau,
aux chocs que nous n'avons pas pris.
Nous devons ressentir la douleur de ceux qui sont venus avant nous
pour ne pas blesser notre demain,
avoir faim de leurs anecdotes d'enfance.
Écoute leurs jeux, apprends à tes petits-enfants
que le premier match ne soit jamais oublié.
Sauvegarde les recettes du passé,
la confection des sauces et des confitures, les boissons, les desserts.
Mémorise les étapes du ragoût, de la mousse au chocolat, du bœuf bourguignon, de la pâte à pizza
et si tu ne sais pas comment refaire le plat de maman les yeux fermés,
c’est donc que tu es toujours en stage de la vie.
Sauve les remèdes de grand-mère,
apprends-les à tes petits,
écris-les en guise de mémoire.
Soigne-toi de l'horizon en gardant une bouteille d'huile d'olive,
bienfait pour tant de maux.
Sème les plantes de santé,
utilise les pierres que la terre te donne.
Prie beaucoup,
embrasse la peau qui prend une bosse.
Demande ceci en héritage.
Demande à l'histoire qui nous a menés ici,
demande des souvenirs.
Sauve les racines,
car sans racines, nous sommes des âmes jetées au vent.
Et crois-moi, elles ne respirent pas le bon air.
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 4 mars 2022
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Pluie d'enfance
Pluie d'amour au cœur de l'enfance
Mars est là avec ses carnavals
À Dunkerque, il pleut des harengs aux fenêtres
En Belgique, il pleut des oranges aux balcons
Et ailleurs, il pleut des graines de bonheur
Mars est là avec son printemps
Des pluies de bénédictions
Des pluies de chansons
De frères oiseaux
Pour nous faire la météo
Quel temps fera-t- il aujourd'hui ?
Et demain ?
Mars est là avec Mardi gras et Mi-Carême
Il pleut des crêpes dans les assiettes
Celles que l'on fait sauter jusqu'au plafond
Pour le plaisir des filles et des garçons
Dans les cours de récréation
Déguisements et défilés
Pour la grande joie des enfants
Il pleut des confettis de toutes les couleurs
On marche, on chante, on rit
C'est la fête, quel bonheur
M. Carnaval va s'enflammer
Mars est là, avec ses carnavals
Pluie d'amour, au cœur de l'enfance
Les piñatas s'agitent au gré du vent
Il pleut des sucreries
Sur la tête des petits et des grands
Mars est là avec son printemps
On s'émerveille de cette nature qui s'éveille
Il pleut des rayons de miel
Rendons grâce au soleil
Il pleut de l'amour à foison
Gouttes d'eau au parfum de bonbon
Il pleut pour les semences de la terre
Gouttes d'eau pour nourrir tes frères
De l'oiseau au petit homme
Gouttes d'eau que ton chant rayonne
Petite pluie d'amour
Tu laves et purifies
À nous les joies de l'enfance
Et sous toi, l'on danse.
Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France – le 03 mars 2022
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Pour la paix
J’voudrais faire entendre ma voix
Sans rimes et en slam
Chanter simplement
Des chansons pour la paix
Des chansons d’amitié
J’voudrais vivre mes rêves d’enfant
Parcourir les océans
Des rêves bien vivants
Et vivre en paix
Comme tous les écoliers
J’voudrais que tout le monde s’aime
Et voir mourir la haine
Faire pousser des fleurs
De l’amour dans les cœurs
Semer des graines en poème
J’voudrais écrire un slam
Au nom de la liberté et de la fraternité
Oublier un instant la guerre
Aligner les lettres de paix
Pour qu’ensemble on soit frères
J’veux croire au miracle
À Noël, à l’enfant qui sauve le monde
À l’amour plus fort que la mort
Au soleil et à l’arc-en-ciel
Qui comme une fée lève les sorts
Et illumine la terre
Pour faire briller la paix
J’veux croire en la vie
À l’espérance
À l’infini
Pas seulement au facteur chance
Et d’une boussole à nos vies
J’suis qu’un enfant
Et en slam je vous dis
Que j’vis des choses de grand
J’veux croire en demain
Et oublier mon chagrin
J’veux croire en la paix
Pour toujours et à jamais
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-de-Calais - France - le 28 février 2022
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Nostalgie
Je suis à l’automne de ma vie.
Je sais que je me suis attendrie.
Oui, il y a une certaine nostalgie,
qui vient parfois hanter mon esprit.
Je me vois comme une feuille
qui a commencé à perdre ses couleurs.
Je dois maintenant faire le deuil
d’un doux passé parsemé de bonheur.
Aujourd’hui, c’est la tristesse,
de belles années écoulées.
Finies les douces caresses
d’un printemps oublié.
Maintenant, la douceur d’un baiser
manque énormément à mon âme brisée.
J’aimerais retourner dans le passé,
retrouver la saveur d’un doux baiser.
Je me vois, aujourd’hui, à mes seize ans,
partager une soirée avec mon amant.
Ne pas m’enfuir devant ses caresses
qui m’apportaient un moment de tendresse.
Blottie entre ses bras,
je sentais son râle dans mon cou.
J’étais prête à tous les ébats
pour tomber à ses genoux.
Je n’ai jamais oublié cet instant
qui était d’une plénitude enivrante.
L’AMOUR se conjuguait au présent,
j'ai laissé mon cœur dans un baiser lancinant.
Maintenant en fin de vie,
je repasse dans ma mémoire ces doux instants.
Je suis ravie de pouvoir raconter ce récit
dans lequel on doit s’abreuver.
Le récit de ma vie !
Françoise Gagnon - retraitée - grand-maman et arrière-grand-maman 3 fois - Région de Québec - Québec - le 2 mars 2022
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Vivre
Allongé sur ce lit supplice,
J’écoutais le silence des arbres
Dans le bleu d’un printemps factice
Aux premiers bourgeons des feuilles glabres.
Allongé et paralysé,
Mon âme s’envolait comme ces piafs
Qui emportent les douleurs brisées
De ma vie secondaire qui passe.
J’ai accepté ma condition
Sans ânonner la moindre complainte
Sans attendre la moindre compassion
Sur l’état de mes jambes éteintes.
Pareil au soldat héroïque,
Le visage froid, sans un sourire,
J’ai enduré sans fiel, stoïque,
Les plaies éternelles du souffrir…
Le souffrir d’un infirme.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 14 janvier 2022 *********
L’étoile du sauveur
Des éclairs zébraient le firmament de juillet,
Une clarté embrasait le coteau silencieux
Laissant apparaître au sommet, la croix de Dieu
Dans la vallée, mes frères priaient agenouillés.
L’étoile du sauveur était apparue là-haut
En combinaison d’argent et les mains gantées,
Sur Terre, il arrivait depuis l’immensité
Répandre la joie à ceux qui n’ont eu que sanglots.
Mes frères tendaient leurs bras vers l’apôtre du Seigneur,
Ses cheveux de la lumière des justes s’enflammaient
Et sa parole sainte, pleine de sagesse à jamais
Soulageait les infortunes qui courbaient nos cœurs.
Prophète du nouveau siècle acclamaient les chrétiens,
Apporte-nous l’espoir qui éclairera nos vies
Et guide notre marche céleste au royaume béni
Pour que bientôt coule sur nos fronts la sève du bien.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 14 janvier 2022 *********
La vallée des Saints
Dans la rosée claire d’un matin, aux aurores froids,
La bergère aux pieds nus, une houlette à la main,
Les cheveux attachés dans un ruban étroit
Conduisait son troupeau vers la vallée des Saints.
Elle s’en allait dans le pâle chemin rocailleux
Sifflant une mélodie de fifre de la province,
Un son de flûte qui caressait les prés frileux
Encore endoloris par le frais de l’herbe mince.
L’horizon bleu s’empourprait d’un soleil levant
Sur les terres endormies de la vallée des Saints,
La mignonne sentait sur sa face un léger vent
Que des arbres au tronc soyeux chantaient au lointain.
La vallée des Saints était un site merveilleux
Où se réveillaient les pâturages ingénus
À l’entente de cet air enchanteur et joyeux
Quand passait, épanouie, la bergère aux pieds nus.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 14 janvier 2022 ********
Manque…
Il manque quelqu’un à ma vie
Il manque celui qui fut mon ami
Qui toujours plus loin s’enfuit
Et me plonge dans la nuit
Il manque quelqu’un à ma vie
Malgré tout je survis
Et si le takotsubo me surveille
Qu’il me prenne en plein sommeil
Il manque quelqu’un à ma vie
Il a déguerpi
Morcelant mon cœur
Tel un cambrioleur
Il manque quelqu’un à ma vie
Contre vents et marées, je survis
Malgré les perles salées qui coulent
je joue la fille cool
Il manque quelqu’un à ma vie
Par ma faute il s’est évanoui
Je ne suis plus sûr de pouvoir le retrouver
Mais dans mon cœur, mon âme toujours le gardera…
Isabelle Vouriot - écrivaine - facebook : Les mots d'Isa - Nayemont les Fosses - commune des Vosges en Lorraine - France - le 1er janvier 2022 ********
Cœur en grève
Couleur d’une vie à deux à l’horizon
Comme ces doux couchers de soleil
Prêts à faire le grand plongeon
Je rêve d’un avenir sans pareil
Frappée d’un coup au cœur
Je vois s’effondrer l’amour
Dont j’avais goûté la saveur
Et emmuré à double tour
Sensation amère de douleurs
Mon être tombe dans les profondeurs
La vie n’est plus que grande noirceur
Je me noie lentement de l’intérieur
Perdue dans la tourmente qui s’amène
Je marche dans le désert de l’amour
Là où j’ai mis mon cœur en quarantaine
Pour le soigner et le consoler pour toujours
Céline Anctil – retraitée de la fonction publique – Gatineau – Québec - 28 décembre 2021
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Paris, une saison s’éteint
Une saison s’éteint au son pesant d’un violon
Qu’un musicien fou fait vibrer par son archet ;
La place de l’Opéra n’est plus qu’un hiver trop long
Où les badauds meurtris s’en vont au vent mauvais.
À Montmartre, le Sacré-Cœur a déjà trop froid
Et sa place semble attendre le retour du printemps
Où les arbres, gelés, n’abritent plus les hommes sans toit
Qui venaient s’endormir, recroquevillés, sur les bancs.
Les camelots de le rue Mouffetard interpellent
Les passants emmitouflés qui se trainent lourdement
Sur les trottoirs où la pluie et le vent se mêlent ;
Certains s’arrêtent et d’autres s’en vont indolents.
Sur les bords de la Seine, les péniches se balancent
Sans force, ancrées solidement sur les quais frileux
Pendant que des fols quidams à leur indécence,
S’abandonnent librement, indifférents et heureux.
Une saison s’éteint et l’hiver n’est plus pareil ;
Le Louvre a déjà oublié que le peintre est mort
Après qu’il eut coupé violemment son oreille ;
Une saison s’éteint et Paris, au loin, s’endort.
Une saison s’éteint au son pesant d’un violon
Qu’un musicien fou fait vibrer par son archet ;
La place de l’Opéra n’est plus qu’un hiver trop long
Où les badauds meurtris s’en vont au vent mauvais.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 18 décembre 2021
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Les Saints de glace
Dormir dans ce lit pour ne plus se réveiller,
Ne plus être rien et ne jamais avoir été,
Oublier simplement que l’on a pu exister,
Que tout se perd, que les mots meurent sur un cahier.
Oublier que la vie ne nous a rien laissé,
Qu’elle a repris tout ce qu’elle a pu nous donner,
Comme cet Harpagon cruel qui blesse les années,
Ternes et sauvages que l’on ne peut plus effacer.
Le tombeau amer nous a brandi sa souffrance
Pour une dignité qui n’avait plus d’importance
Où sa croix est venue rouiller au fil du vent.
S’éteindre aux sources du présent comme on est venu
Croire que tout est fini, que le fil s’est rompu,
Pour les saints de glace, rien ne sera plus vivant.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France - le 18 décembre 2021
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Féminin sacré
Ce lien nommé amour
Vivant en mon âme
Vibrant en mon corps
Grandissant, évoluant
Depuis un certain temps
Ce lien nommé amour
Désirant en ce jour
Tendresse, compréhension
Nature féminine s'annonce
Fluide flamboyant s'avance
Nature masculine individuelle
Redoutant ce vermeil mensuel
Remplaçant l'inaccordable
Offensant ma chair en éveil
Espérant l'improbable
Ce lien nommé amour
S'étiole en lambeaux
Sur mon coeur oppressé
Sur ma confiance ébranlée
Amour dépité, lien effiloché.
Écrit inspiré d'un tableau réalisé par ma soeur Murielle
Liliane Laramée - retraitée (administratif des vétérinaires) - et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 27 octobre 22021
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Une rose
Douce rose
Dans mes mains se pose
Pétales ouverts
Offrant à l'univers
Ton coeur de lumière
Fleur de bonheur
Le monde tu proposes
À regarder toujours
De ton âme, ces yeux d'amour
Et que tout se dépose.
Écrit en mars 2018, pour remercier notre professeur de yoga de nous avoir offert une rose à chacune.
Liliane Laramée - retraitée (administratif des vétérinaires) - et coiffeuse - Mirabel - Québec - le 27 octobre 22021
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Inquiétude rouge
J'ai grand ouvert la porte
Pour que le vent m'emporte
Grimpé sur un nuage
Suis parti sans bagages.
Je voulais voir la mer
Aller jusqu'au désert
Plonger dans l'océan
Fuir dans le néant.,
Quitter le grand malaise
De ne pouvoir à l'aise
Respirer le bonheur
car toujours avoir peur.
La terre est inquiète
Car le virus la guette
Et nous en réclusion
Sommes en punition.
Notre vaisseau spatial
a ceci de spécial
On y sera heureux
si chacun de nous le veut
J'espère un grand coup de vent
pour vous revoir contents
Ouvrons grandes nos fenêtres
Ensemble, il faut renaître
Je salue amis et voisins
On s'amuse ensemble au jardin
Enfin plein de caresses
Chasse la cruelle tristesse
Rouge, c'est l'automne en couleurs
On retrouve nos ardeurs
Je garde ma porte ouverte
Peut-être que vous y êtes
Claude Pelletier de l'Alliance Culturelle - retraité - Ahuntsic - Montréal - Québec - le 23 octobre 2021
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Mon corps
Mon corps, ce boulet
Mon corps avec ses spasmes
Me rend la vie intolérable.
Mon corps, ce boulet
Ses muscles endoloris
Briment ma liberté.
Mon corps, ce boulet
Que je traine
M’agresse.
Mon corps, ce boulet
Rejeté
Me donne la nausée.
Mon corps, ce boulet,
Ce mal aimé
Alourdit mes journées.
Mon corps, ce boulet
Aujourd’hui habité
Me met en relation.
Mon corps habité
Apprivoisé
Libère ma créativité.
Mon corps apprivoisé
Réconcilié
Me redonne vie.
Mon corps réconcilié,
Mon corps libéré
Sonne légèreté.
Thérèse Cloutier - retraitée d’animation auprès de femmes - Résidente Manoir Soleil - Brossard - Québec - le 13 octobre 2021
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Coup d'amour
Elle l'imagine avant de le voir
Elle se gêne avant de le rencontrer
Elle le perçoit avant de le connaître
Elle vibre avant de le rêver
Il compose avant de l'approcher
Il offre avant qu'elle demande
Il se froisse avant qu'elle donne
Il la chagrine avant qu'elle s'éloigne
Il la surprend avant qu'elle l'attende
Il la chamboule avant qu'elle s'apaise
Il chantonne avant qu'elle pardonne
Il l'enchante avant qu'elle se transforme
Montrez-lui que vous êtes beau
Pour vous elle se fait belle
Vous saisissant avant de vous unir
En embrassant l'amour avant de vous souvenir!
Liliane Laramée - retraitée (administratif des secteurs vétérinaires et coiffure) - Mirabel - Québec - le 13 octobre 2021
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Le p'tit maudit - écrit en début de la pandémie - mars 2020
Sans bruit, sans fusil
Surgit de l'infiniment petit
Commence ses chinoiseries
Entre dans nos vies, sans avis
S'amuse dans les poumons
Se fout de notre respiration
Voyage partout sans permis
S'infiltre chez les mémés, les pépés
Les fragiles et les bébés touchés
Les met au ralenti, même au lit
Pas de remède qui guérit
On s'affole, on s'isole, on s'appuie
Sème l'inquiétude, la peur
Se concertent les chercheurs
À contrer ce malicieux couronné
Le monde entier garde les coudes serrés
On trouvera. On criera Euréka!
Dans les annales y sera inscrit : Le p'tit maudit.
Liliane Laramée - retraitée - Mirabel - Québec - le 10 octobre 2021
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Un homme qui part
Un homme qui part est un enfant qui né
À la nuit tombante au jour qui revient
Où le temps file au-delà des années
Aux heures obscures et mourantes sans fin.
L’enfant que l’on emmène dans nos mémoires
Nous accompagne jusqu’à notre dernière demeure
Quand les hivers deviennent de piètres vieillards
Qui continuent de nourrir le silence de nos peurs.
Un jour qui s’en va est un jour de moins
Quand on sait que tout ce qui est, vit et meurt
Vers des hargnes de poussières jetées au loin.
C’est ainsi quand l’âme rejoint celle du cœur
Que chaque homme, à chaque passage de sa vie
Redonne au temps, tout ce qu’on lui a pris.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - prix littéraire du Sud-Ouest de la France et médaille d'étain à la Société des Arts et Lettres à Paris - région bordelaise - France - le 4 octobre 2021
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Fiat voluntas tua - Que votre volonté soit faite
Fiat voluntas tua
In saecula saeculorum,
Au nom de Anne et de sa foi,
Je ne passerai plus par Rome.
Au nom des saintes évangiles oubliées,
Je ne suis déjà plus qu’un gueux,
Vautré sur un trottoir et balayé
Entre la bible d’un fou et celle d’un hébreu.
Que votre volonté soit faite
In saecula saeculorum
Pour une femme devenue prophète
Face à l’ignorance de tous les hommes.
Le temps fuit irréparable ;
On naît poète, on devient orateur,
Je n’ai plus de versets à ma fable
Au nom de Anne et de sa sœur.
Que votre volonté soit faite
Au nom de Anne et de son âme
Qui fut ma lumière au lampion d’une fête
Avant de partir ad vita aeternam.
Au nom des saintes évangiles oubliées,
Je ne suis déjà plus qu’un gueux,
Vautré sur un trottoir et balayé
Entre la bible d’un fou et celle d’un hébreu.
Fiat voluntas tua au nom de toutes les races
Dans les siècles des siècles, votre fils ne sera pas sacrifié ;
Je vous salue Anne, pleine de grâce ;
Que votre nom soit sanctifié.
Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - prix littéraire du Sud-Ouest de la France et médaille d'étain à la Société des Arts et Lettres à Paris - région bordelaise - France - le 19 septembre 2021
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L'inspirée
Celle qui vie de paix la ressent,
Elle se sent égale, et tout autour équivaut à rien de quantifiable, le coté subtil à lui seul lui renvoie cette paix silencieuse.
Mystérieuse, elle navigue sur les eaux tranquilles de son propre océan cinématographique.
Elle est axée sur la tempérance de son équateur intérieur.
Je ressens ce calme ce matin à mon réveil,
tout est doux, tout est calme.
Aujourd'hui je porterai comme vêtements,
cet apaisement, puis aussi légère que le vent, je me promènerai là où la vie me portera.
Après ma traversée, arrivée à mon sommeil, j'observerai mon beau rêve éveillé, celui de cette magnifique journée.
Si les flots des marées ont été bouleversés, je saurai alors que tout peut changer et que je suis allée et venue là où je devais être pour me connaître d'avantage.
La vie est une grande épopée dans laquelle s'amuser puis se laisser bercer du lever au coucher.
On ne sait pas lorsqu'elle se terminera.
Je suis Vivante !
Milles Gratitudes de cette visite en eaux douces.
Élisa Ruba – maman philosophe – travailleure autonome – Terrebonne – Québec – le 11 novembre 2021
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Berceuse slamée
De l'autre côté de la terre
les gens errent dans les rues
leurs maisons cimetières
de ceux qu'ils ont perdus
De l'autre côté de la mer
la perle des Antilles
dans son écrin brisé
les rêves des familles
Dites-moi si la terre
a perdu la mémoire
à force de trembler
toujours la même histoire
tout à recommencer
Quand je vois ces enfants
au regard affamé
à l'école des grands
comment vont-ils penser
On veut en faire les rois
d'un royaume qui explose
bien loin du Petit Prince
responsable de sa rose
Dites-moi si la terre
a perdu la mémoire
à force de trembler
toujours la même histoire
faudrait peut-être s'en rappeler
Derrière les pandémies
derrière la décroissance
se cache l'hypocrisie
de bien grandes puissances
On aide du devant
on s'enrichit derrière
à même les pauvres gens
exploités sans repères
Dites-moi si la terre
a perdu la mémoire
à force de trembler
toujours la même histoire
les mêmes à s'éreinter
J'ai regardé de plus près
ce qui se passe chez moi
Où vont les intérêts
de ceux qui font nos lois
On nous injecte la peur
au nom du bien commun
On nous nourrit de leurres
en temps plus opportuns
Dites-moi si la terre
a perdu la mémoire
à force de trembler
toujours la même histoire
peut-on la recycler
Devant les cataclysmes
de notre humanité
arrêtons notre cynisme
En vert, il faut penser
Le vert ça fait rêver
c'est tout plein de printemps
ça donne à espérer
au milieu des tourments
Ça nous donne à changer
unis et solidaires
ça nous donne à créer
le vivre comme des frères
Je ne sais pas si la terre
a perdu la mémoire
à force de trembler
Du sud au nord
je veux bien croire
à la force du coeur
pour pouvoir la bercer
cette terre notre mère
et toutes nos vies liées
Je ne sais pas
Je veux bien la bercer
écrire une autre histoire
oser l'inespéré
retrouver sa mémoire
peut-être l'apaiser
et avec elle rêver.
Lise Marchand - retraitée - Joliette - le 7 septembre 2021
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Retour
Hier je suis descendue
au fond de mon âge
légère de regrets
lourde de vie
vacillante
sereine
longeant les murs blanchis
de mes rêves assouvis
Soudain
j'ai bondi
Lumineuse remontée
aux couleurs de rosée
un salut bienveillant
au reste des années.
© Diane Gagnon - retraitée et créatrice du site https://lilebleue.wixsite.com/poesie - Montérégie - Québec - le 4 septembre 2021
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La chrysalide
Cain-caha la chrysalide va son bonhomme de chemin
sans se soucier de son entourage.
Voler est son plus grand désir.
Parfois elle a un pincement au cœur lorsqu’elle
songe aux oiseaux sillonnant le ciel.
Pour le moment
Elle se fond dans la masse.
Sa petitesse ne l’empêche aucunement
de poursuivre son rêve.
Bien ancrée dans la terre qu’elle chevauche humblement
elle sait que le moment venu un changement se produira.
Elle en rêve à tous les jours.
Quand se produira sa métamorphose?
Elle ne peut le prévoir
mais au fond de son cœur elle sait
que lorsqu’elle aura terminé le parcours
qui lui est assigné
son rêve se réalisera.
De chenille
elle deviendra un merveilleux papillon.