L'écriture en folie

Voici un exercice d'Écriture en folie proposé par Lise Houle

 le 17 mai 2024

L' odeur

Consignes

Écrire le texte au je - 1 personnage


Phrases de début:  L'odeur me levait tellement le coeur...


Mots obligatoires : musique - trafic - pression - histoire - latin


Longueur du texte : 300 mots maximum


Surtout n'oubliez pas de donner un titre autre 


Bonne inspiration et bon exercice de création

Une drôle d'odeur 

L’odeur me levait tellement le cœur.

Dans le salon, cela commençait à ne pas sentir bon, pas bon du tout, pour ne pas dire mauvais. J’ouvris les fenêtres en grand et mis de la musique. Cela ne changea rien. Je regardais dans la rue le trafic incessant des voitures et les conducteurs furieux qui résistaient à la pression d’appuyer sur l’accélérateur au feu rouge.


J’étais triste. Je regardais sur le piano la seule photo qui me restait de notre histoire. Edouard souriait, sa thèse de doctorat de médecine, écrite en latin, dans sa main gauche, fier de sa réussite.


Moi aussi, à ses côtés, j’étais fière de lui, et inquiète pour l’avenir car tout cela me semblait trop beau pour être vrai.

Ouvertes en grand, les fenêtres laissaient passer un air irrespirable et l’odeur, tenace, envahissait toujours la maison.

C’était sans doute à cause de ça que je ne me sentais pas très bien.

À cause de ça…


Et à cause d’Edouard ou de son souvenir.

Il faut dire que je dormais mal. J’avais perdu plusieurs kilos et n’allais pas bien du tout. Je décidais de consulter une psychologue et je compris enfin ce qui se passait.

J’étais devenue somnambule.

Toutes les nuits, je me levais pour accomplir les mêmes gestes que ceux que j’avais accomplis cette nuit-là.

Celle où j’avais pris un thé avec Edouard avant de monter me coucher, celle où il avait rejoint sa secrétaire qui l’attendait, allongée sur le canapé de son bureau dans une tenue suggestive.


J’avais presque oublié que c’était moi qui les avais tués et enfoui leurs corps dans la trappe de la cave, sous le sous-sol de la maison. Maintenant, je savais d’où venait l’odeur.

Le lendemain, je décidais de déménager à la montagne. L’air y serait plus pur.


Isabelle Giraudot - retraitée de l’enseignement - Plogoff (département du Finistère) - France - le 29 juin 2024

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Quand ça pue, ça pue!

 

L’odeur me levait tellement le coeur en cet après-midi de printemps que j’ai mis de la pression pour que mon compagnon éloigne de moi le bac à compost, ce bac pourtant si utile de nos jours. Nous avions mangé avec délice du homard la veille et les restes dégageaient cette odeur pestilentielle. Je n’en pouvais plus, quelle histoire, ça devenait comme une agression!

 

Sans vouloir faire une tempête dans un verre d’eau, je lui dis : je m’en vais magasiner, ou plutôt faire du shopping comme dirait une de mes voisines, un peu prétentieuse. Ma foi, il y a de quoi en perdre son latin je trouve.

 

 Il faut dire que les odeurs, dans ma vie personnelle, prennent une grande importance. J’adore toutes les bonnes, fleurs, soupe, parfums de tout acabit, le linge qui rentre de dehors etc.  Je sens même ma bière avant de la boire et mes livres avant de les lire, c’est tout dire!

 

Mais quand ça pue, ça pue!

 

Je me rappelle, un dimanche matin, alors qu’on s’apprêtait à aller à la messe, mon père m’avait demandé ce que j’avais sur les lèvres « Eh bien, lui dis-je, plutôt insultée, c’est mon nouveau rouge à lèvres Revlon! » C’était une couleur dernier cri (rose très pâle à cette époque), je le trouvais beau et, surtout, il sentait bon! Je n’ai d’ailleurs qu’à respirer ce parfum pour instantanément me retrouver devant mon père, près de l’auto ce dimanche-là! Quel pouvoir que celui de l’odorat!

 

Donc, pour revenir à nos moutons ça sentait le diable et j’ai décidé tout de go d’aller m’étourdir dans le trafic en mettant au boutte la musique!

 

Hélène Landreville – retraitée du monde médical – Brossard – Québec – Canada – le 29 mai 2024

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L’odeur, un haut-le-cœur 

L’odeur me levait tellement le cœur. Les gaz d’échappement m’intoxiquaient en ce jour de grand trafic. De retour d’un pont de 4 jours, j’ai eu la chouette idée de vouloir visiter la Baule, ses plages… Je n’avais pas pensé aux farandoles de voitures… cul à cul…

Même la musique ne parvenait pas à m’apaiser, je bouillonnais, me mettant tout seul une pression de malade. Pourtant j’avais le temps, personne ne m’attendait, même pas d’animaux de compagnie... J’avance tel l’escargot, centimètre par centimètre. Par chance, je suis seul maître à bord… Pas de femme, ni d’enfants pour ajouter une pièce au juke-box et créer des histoires à n’en plus finir… Je plains ces familles à la queue leu leu perdant leur latin n’espérant qu’une seule chose rentrer à bon port enfin ! c’est bien les weekends prolongés pour lever le pied.

 

©Gaëlle – Bernadette Lavisse auteure poète écrivaine biographe Hauts de France 62 – le 20 mai  2024

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