L'écriture en folie

Dans le cadre du 100ième anniversaire de la mort de MARCEL PROUST le 18 novembre 1922 (avec quelques mois de retard) 

voici un exercice d'Écriture en folie proposé par Hélène Turmel 


Consignes

Mots obligatoires  Jalousie  - romanesque - clé - mariage - tentative 

Difficulté supplémentaire - Choisir trois (3) titres de ses oeuvres, et les intégrer à votre texte, sans qu'ils en soient une énumération.  Bien sûr, je vous laisse le soin de choisir parmi vos connaissances ou wikipedia, ces trois titres parmi ses oeuvres. 

Titre :  À votre texte, donnez un titre à la hauteur de ce grand écrivain

Thème : Texte écrit sous forme d'histoire 

Longueur du texte : Maximum de 500 mots pour cet écrivain qui s'impose comme l'un des auteurs majeurs du XXe siècle et est considéré dans le monde, comme l'un des écrivains les plus représentatif de lalittérature française au même titre que le sont Shakespeare, Cervantes, Dante, Fulkner et Goethe dans leurs pays respectifs - Source wikipedia.

                                                    Bonne réalisation et bon exercice de création

Coïncidences

5 novembre 2021

Me voici de retour à Illiers-Combray, petite bourgade d’Eure et Loir, pour les obsèques de mon oncle et parrain. Ma grand-mère maternelle est née ici, en 1906. En 1926, c’est son mariage qu’on y a célébré. Après son décès, on l’y a enterrée, il y a une trentaine d’années. Ensuite, ce fut le tour d’autres membres de la famille.  

Avec mon époux, nous sommes arrivés la veille. Malgré les circonstances, je suis heureuse de retrouver certains de mes oncles, tantes, cousins ou cousines. Nous nous sommes éloignés, géographiquement ou sentimentalement, et ne nous fréquentons plus beaucoup. Les relations avec certains sont marquées par la jalousie ou d’autres sentiments peu avouables.

En flânant dans le bourg, je découvre le musée Marcel Proust, installé dans la maison de Tante Léonie où il venait enfant entre 1877 et 1880. Son père en 1834, ses grands-parents paternels sont également nés ici. Je suis surprise. J’ignorais tout de ces coïncidences familiales dont personne, chez moi, ne m’a jamais parlé.

Pour être honnête, j’ignore tout de Proust, sa vie comme son œuvre. Comme tout le monde, j’en ai entendu parler, mais j’ai toujours pensé que c’était trop compliqué à lire, trop intellectuel, trop bien écrit, trop… Bref, trop pas pour moi. Je pensais ne pas avoir la clé pour comprendre un tel monument de la littérature française. Du coup, je ne l’ai jamais lu et pas même fait une tentative pour ouvrir un bouquin et feuilleter les premières pages.

Pourtant comme lui, j’écris, pas de la même façon et en toute modestie et pas avec le même succès, pour l’instant. Rien qu’une coïncidence de plus.

Après les obsèques, je discute avec mon cousin Mikaël et la conversation glisse doucement vers Proust et sa famille, ainsi que la nôtre. Des légendes courent. Notre arrière-grand-père aurait loué une maison à la famille Proust. Certains de nos ancêtres auraient joué ensemble, étant enfants. Tout est possible et si peu probable, en raison des dates qui ne correspondent pas.

Je quitte Mikaël et rejoins mon mari. Nous rentrons au gite. Nous repartons le lendemain. Dans ma valise, je range mes souvenirs, une partie de mon enfance et trois ouvrages, achetés au musée Proust, afin de découvrir son œuvre, enfin : « Les plaisirs et les jours », « l’indifférent » et « Sodome et Gomorrhe ». Pour le cycle de la recherche, suite romanesque, je vais attendre un peu.  

Nous prenons la route le lendemain matin, passant devant la maison de Tante Léonie. Elle se situe rue de Chartres. J’y suis née. Certains y verraient un signe quelconque. Pas moi. Je pense juste à une coïncidence, une de plus.

Je quitte Illiers-Combray sans me retourner. Je n’y reviendrais pas. Je vais lire Proust. Il est temps que je comble mes lacunes. Dans le rétroviseur, une ombre me salue. Celle d’un jeune homme au visage énigmatique dont la fine moustache souligne un sourire moqueur. J’appuie sur l’accélérateur. Je m’en vais, laissant les coïncidences derrière moi.

Note : la totalité des informations sont vraies, sauf la fin. 


Isabelle Giraudot - retraitée de l’enseignement - Plogoff (département du Finistère) - France - le 5 avril 2023 

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À la recherche du temps perdu

Enfin, c’est vendredi! Ce fut moralement, la semaine la plus difficile pour Danielle. Arrivée chez elle, elle monte rapidement l’escalier, puis, dans sa chambre, elle enlève tous ses vêtements qu'elle lance sur le lit et par terre, puis, elle saute dans la douche. Elle laisse couler l’eau tiède sur son visage, sur son corps, reconnaissant le bien-être de ce jet apaisant. En ces quelques minutes, elle oublie le souci qui absorbe son esprit les trois quarts du temps, ces dernières semaines.

Sortant de la salle de bain, asséchant ses longs cheveux noirs à l’aide d’une grande serviette de ratine, imprévisiblement, son regard s'arrête sur sa valise placée sur la tablette, au-dessus de l’armoire. Sournoisement, un mot effleure sa pensée : le chalet. Pourquoi pas! se convainc-t-elle. Là, je pourrai réfléchir et peut-être trouver la solution, à ce qui m'écorche intérieurement. Elle agrippe la poignée du bagage, l’ouvre et y plie un jeans, deux paires de bas, deux chandails et un pull à tricot. Elle dévale l’escalier, empoigne quelques fruits comme collation pour le trajet. La voilà partie sur la route pour Saint-Rémi, en direction des Laurentides.  

Son fiancé est la cause de ses soucis. Ce retrait loin de tout, lui semble être la clé à l’éclaircissement de ses appréhensions. Elle a besoin de connaître, quelles sont ses priorités.

Solitaire, elle visualise sa relation romanesque, devenue toxique. Elle peut méditer à tête reposée, sans une seule personne pour l’amener à brouiller ses idées, concernant ce qui accroche et la perturbe face à son amoureux. Cette pause d’isolement renforce son jugement, et rend plus crédible sa décision à reconsidérer la demande en mariage de son fiancé. Elle ne veut surtout pas se dérober à l’ombre des jeunes filles en fleurs, sentiment perçu au plus profond d’elle-même, susceptible dissimulation et naïveté d’une adolescente.

Il l’a séduite et éblouie par ses ravissantes paroles mielleuses, par son sourire charmeur aux bras chargés de cadeaux. Toutes ses belles manières cachaient le pire des défauts, la jalousie. Seule, dans son isoloir, elle prend conscience qu’elle est devenue prisonnière de ses actions, de ses désirs. Cela, elle ne le veut pas. Son revirement, et ses réflexions lui vaudront une tentative vers un bonheur assuré. Une liberté qui lui permettra de retrouver sa joie de vivre, sans se sentir surveillée, traquée.

Un jour, elle pourra monter les marches de l’église, au bras de celui qui l’aimera assez pour se saouler de sa confiance, de ce qu’elle est. Ce jour-là, ce ne sera pas avec lui. Danielle ne regrette pas de s’être retirée au fin fond des bois pour se choisir, au lieu de se sentir possédée sous son emprise.

Ça y est, sa décision est prise. Elle fait l’ultime tentative de se libérer de lui, et part à la recherche du temps perdu.

C’est en arborant un superbe sourire rempli d’assurance, qu’elle s’entend lui dévoiler :

-    Désolée, Bernard ! Je ne veux pas construire mon avenir à tes côtés!

-    Adieu, Bernard!

Pauline Couture - Autrice - Illustratrice - Animatrice - Artiste peintre - Saint-Ours - Québec - le 15 novembre 2020 Pauline Couture - autrice - illustratrice - animatrice - artiste peintre - Saint-Ours - Québec - le 13 février 2023

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Peu reconnu Marcel Proust


Son écriture est identifiée comme « proustifiée », parce qu’elle est unique en son genre romanesque qui a fait de lui un écrivain différent et à part de ses contemporains.


Son œuvre colossale en sept tomes l’a fait connaître, soit : À la recherche du temps perdu. 

Plutôt que le récit d'une séquence déterminée d'événements, cette œuvre s'intéresse non pas aux souvenirs du narrateur mais à une réflexion psychologique sur la littérature, sur la mémoire et sur le temps.


L’auteur découvre le sens de la vie dans l'art et la littérature. Également,  il met en évidence les mœurs de ces temps romantiques où le mariage, les jalousies, et, aussi en ce temps-là l’existence de l’homosexualité.


Il se permet des mots fantaisistes comme en cette phrase : Le ciel parcheminé d’étoiles pour un ciel parsemé d’étoiles.

Il aimait le sobriquet de sa mère : « Mon petit Jaunet » ; référant à la pièce de monnaie du temps : le Louis d’or.

 À la recherche du temps perdu est composé de sept ( 7) tomes, dont voici trois (3) d'entre eux : 

Cambray : ville fictive mais correspondant à une ville réelle.

Du côté de chez Swann : description du milieu social de la bourgeoisie.

Le temps retrouvé : le septième et dernier tome - « Des réflexions sur l'art et la littérature, d'où il conclut en se demandant « si tous les gens que nous regrettons de ne pas avoir connus parce que Balzac les peignait dans ses livres […] ne m'eussent pas paru d'insignifiantes personnes, soit par une infirmité de ma nature, soit qu'elles ne dussent leur prestige qu'à une magie illusoire de la littérature ».


Selon la critique, Marcel Proust a fait plusieurs tentatives pour trouver une clé, un mode d’écriture mais il n’en aurait trouvé aucun autre qui le satisfasse. Pour moi, j’ai apprécié ses récits mais il m’est difficile de m’astreindre aux noms des lieux et des personnages de cette période.

Citation : Seule la conscience du temps passé donne son unité au quotidien fragmenté.


Gilles Capistran -  autodidacte - Longueuil - Québec - le 10 février 2023

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