L'écriture en folie
Un conte de Noël exercice proposé par Paulyne Couture, auteure - le 9 décembre 2021
CONSIGNES
Mots obligatoires : Trouver dix mots débutant par cha, et ayant la tonalité cha. Éviter les mots au son chan ou chai, chao … Ceux-ci n’ont pas la tonalité cha.
- Ex : charité, chatouille : bon
- Mais, chante, champignon, chaine ... : pas bon
Difficulté supplémentaire : écrivez vos dix mots en début de textes avant de faire l'exercice de l'Écriture en folie et avant même de penser sur quel sujet, vous allez composer. Ensuite, vous les intègrerez dans votre conte dans l'ordre ou le désordre.
Titre : Donnez un titre à votre texte maintenant que l'étape de choisir vos mots de rédiger votre compte est finie
Thème : Conte de Noël
Longueur du texte : maximum de 500 mots.
Bonne réalisation et bon exercice de création
La chaleur de Noël
La veillée de Noël se préparait dans les chaumières. Le chapon farci que préparait maman mijotait dans le plat. Les parfums embaumaient toute la cuisine. Maman dit aux enfants : préparez-vous, habillez-vous chaudement, il est l’heure de se rendre à la chapelle pour la messe. Mère et filles ont mis leurs plus beaux châles bleus, sur un gilet blanc, une belle robe bleue avec un joli col en dentelle. Père et fils portent un joli chapeau noir et un beau costume trois pièces. Ils sont tous aussi charmants les uns que les autres, vêtus pour l’occasion. Ce n’est pas tous les jours Noël. Ils grimpent dans la charrette tirée par deux magnifiques chevaux boulonnais, et se rendent en chantant vers l’église. En arrivant près de l’endroit, un drôle de chahut se faisait entendre. Des enfants énervés répétaient en cœur leur rôle avant d’entrer en scène. Durant l’office religieuse, une crèche vivante allait agrémenter l’évangile du jour. Quelle belle idée de la part des catéchèses et de l’abbé, les parents étaient émerveillés de voir leurs bambins dans les rôles de Marie, Joseph, pour le petit Jésus un petit baigneur, les bergers, les moutons, les anges, les villageois, et les rois mages avec leurs chameaux. Avant de se quitter, l’abbé les invita à boire un verre de chaland avec quelques petits gâteaux, et tous se souhaitèrent un bon et joyeux Noël
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 11 janvier 2022
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Charme de Noël
Il faisait bon dans la petite chapelle. Le son de l’orgue résonnait jusque sur le perron de l’église. Les paroissiens chacun vêtus de ses plus beaux atours arrivaient à bord de charrettes tirées par des rennes. Les enfants excités se chamaillaient et chahutaient un peu sous le porche en attendant que la messe de minuit commence.
Jérôme adorait cet endroit où sa maman l’amenait alors qu’il était tout petit. Il retrouvait l’odeur de l’encens, les vibrations des notes provenant de l’orgue à tuyaux, l’éclairage des grands lustres et la crèche où l’enfant Jésus dormait sur la paille auprès de Joseph et Marie entre le bœuf et l’âne gris. Il se rappelait bien de l’histoire. Les moutons s’éparpillaient alentour et le chameau mangeait tranquillement dans l’auge derrière les Rois Mages. Devant le châssis, le berger jouait allègrement de sa flûte de pan. L’autel avait été dressé afin de célébrer la naissance de Jésus. Le curé avait revêtu sa belle chape blanche et dorée pour l’événement. L’enfant admirait chaque recoin de chapiteau de ce petit hameau coincé entre les montagnes Norvégiennes. Il s’assied au même banc où sa mère prenait place quand elle vivait. Les larmes aux yeux, il caressa le bois où elle s’adossait autrefois. Il s'adressa à l’ange chérubin au regard bienveillant qui lui souriait tendrement. Il avait pris l’habitude de lui parler chaque dimanche durant la messe. Chaviré, Jérôme s’assoupit lentement.
L’ange vint s’assoir à ses côtés l’enveloppant de ses ailes. Ses plumes chatouillaient son visage épongeant ses larmes. Lové dans la douceur et la chaleur des bras du chérubin, Jérôme vit sa maman qui lui souriait affectueusement en le berçant. Il reconnaissait son odeur et le son de sa voix. Ah! Comme elle était belle enveloppée dans son grand châle de laine et comme elle lui manquait. Elle le prit par la main et l’amena dans des lieux où elle vivait maintenant. Il put comprendre que lui aussi avait sa place auprès d’elle. Dans son cœur, elle lui avait aménagé un espace immense afin qu’il puisse y grandir à ses côtés. Alors Jérôme devra lui aussi faire de la place dans son cœur en allégeant son chagrin afin qu’elle puisse aller à l’école avec lui, aller chercher les moutons dans la montagne, faire le feu dans la cheminée, border sa petite sœur et faire la prière avec papa. De la pointe de son grand mouchoir brodé, elle essuya les larmes sur ses joues et l’embrassa chèrement.
Jérôme s’éveilla en ayant l’impression d’avoir le cœur plus léger. La messe était commencée, la chorale entamait le Minuit Chrétien qui charmait le cœur des villageois. Avant de quitter, Jérôme jeta un regard à l’ange chérubin qui lui souriait toujours. Il ramassa son chapeau. Sur le rebord, reposait un grand mouchoir brodé.
Odette Gilbert - Autodidacte - Artiste - Facebook Gilod - Les Méchins - Québec - le 22 décembre 2021
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Souvenir de Noël
Je me souviens de Noël de l’an 1977. J’avais 12 ans environ. Nous devions nous réunir chez mon grand-père. Ma tante avait passé la journée à faire cuire un gros chapon. Il y avait de la farce qui cuisait lentement. Le poêle allumé depuis très tôt le matin répandait une chaleur apaisante. Sur le comptoir des pâtés à la viande, du ragoût, et des tartes refroidissaient lentement. La bûche, achetée depuis longtemps, attendait dans le réfrigérateur d’être servie.
Elle nous avait invités à son chalet en montagne. Là, elle nous attendait avec impatience. Tout en disposant chaque cadeau sous le sapin décoré avec goût depuis tant d’années. Parmi, les cadeaux ne pouvant être emballés, parce qu’ils étaient trop gros, il y avait un chameau couleur chamois, comme je le désirais.
Aussi en miniature, il y avait un charriot rouge pour bébé. Bref, tout était prêt et tout était charmant. Il ne manquait plus que les invités en provenance de la belle région de Chamonix. Quand ils sont arrivés, tous sans exception retirèrent leur chapeau, leur manteau d’hiver et leurs bottes.
Après les salutations d’usage, ils furent invités à prendre place à la table et ma tante toute heureuse, leur servit le traditionnel repas après avoir reçu la bénédiction paternelle.
Une fois les ventres bien remplis, il y a eu des jeux, de la danse et la distribution de cadeaux. Et comme je l’avais souhaité, j’ai reçu le chameau comme cadeau. Les invités retournèrent chez eux après avoir dégusté un léger goûter de fin de soirée. Histoire de finir en beauté.
Bref, je n’ai jamais oublié ce Noël 1977. Et aujourd’hui, j’y repense encore lorsque je me sens triste.
Louise Lépicier - préretraitée - Joliette - Québec - le 22 décembre 2021
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Dévouement paternel
La nuit est claire, plus éclairée qu’à l’habitude. Le ciel laisse échapper de fins flocons sur la tuque du jeune homme, en quête d’un sapin pour son enfant, atteint de leucémie. Tous craignent que ce soit son dernier Noël sur terre, et son père désire lui présenter le plus splendide des arbres de Noël.
La hache sur l’épaule, Olivier marche péniblement dans la neige poudreuse tombée la veille au soir. Il ne peut faire autrement, puisque son travail ne lui permet guère de quitter avant la noirceur venue. La forêt est si calme, si paisible, elle diffère du chahut de la ville. Les bêtes peuvent circuler tranquillement, car Olivier n’est point venu chasser, aujourd’hui.
Olivier chemine sifflant joyeusement, observant tous conifères se présentant sur son passage, anticipant localiser celui qui le charmera. Brusquement, dépassant un énorme pin, son ventre s’engage en brouille avec son estomac. Il a faim, il a omis de manger avant de s’aventurer dans sa quête. Soudain, devant lui, une vaste étendue blanche, sans aucun arbre. Il a le cœur chaviré de tristesse, devant tout ce carnage.
Qui a bien pu châtier à blanc toute une forêt de conifères? Rempli de chagrin, Olivier poursuit son parcours entre les souches fraîchement coupées. Son unique inquiétude est de savoir où dénicher cet arbre tant espéré pour son fils Benjamin. Il doit le localiser, car personne ne lui fera la charité. Son fils vaut cet effort de sa part, et c’est ce qu’il fera, coûte que coûte.
Déterminé, il persiste, même si la faim le nargue de plus en plus fort. Cependant, ses forces risquent de le pénaliser. Après trois heures de marche, rien d’intéressant. C’est un chapitre de sa vie qu’il doit surmonter, mais le vertige le prend, et il s’écroule et s’enfonce dans la neige légère qui le recouvre partiellement.
Une heure s’est écoulée, depuis qu’il s’est allongé dans cet amas de givre. Inexplicablement, un souffle chaud chatouille son visage et une langue humide et tiède étale de la bave sur sa figure, ce qui l’incite à sortir de sa perte d’énergie. Bizarrement, personne à l’horizon!
Soulevant un peu plus la tête, mystérieusement, à proximité, le plus charmant des sapins de Noël chamarré de lumière éclatante. C’est un miracle!
Instantanément, sa fatigue disparut, bénéficiant du devoir paternel, grandement accompli.
Pauline Couture - autrice et animatrice en ateliers littéraires - St-Ours - Québec - le 21 décembre 2021
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Charivari
Intrigué par le chahut dans la rue, Hugues se pencha à la fenêtre. Dehors, des gens couraient. Un grand charivari comme on n’en avait rarement vu depuis le Moyen-Âge. Les mots se répandaient comme une trainée de poudre : « le Père Noël a disparu ». « Normal », pensa Hugues, vu qu’il n’a jamais existé. Il était de méchante humeur. Célibataire, il s’apprêtait à passer Noël seul et enviait ceux qui se réjouissaient. Puis, il se souvint que, lui aussi, un jour, avait été enfant.
Devant le chapiteau du cirque, installé sur la place du village, pendant la période des fêtes, le sapin qui décorait l’endroit avait l’air tout triste. Un petit garçon le contemplait pensivement. Sur le trottoir, près de la boulangerie, une petite fille pleurait, donnant la main à se mère, qui lui disait, sans trop y croire, que le Père Noël allait revenir.
Le cœur chaviré par ces chagrins d’enfants, Hugues décida d’aller voir ce qui se passait. Il enquêta, interrogea, questionna et finit par comprendre. Présent en début d’après-midi devant le chapiteau, le Père Noël, grand amateur de photographies, distributeur de bonbons et de recommandations de sagesse, avait soudain porté la main à son côté gauche en devenant tout pâle. D’autres hommes en rouge, qui n’avaient rien de lutins de Noël, les pompiers, l’avaient embarqué rapidement dans une camionnette, déclenchant la sirène et brûlant tous les feux en direction de l’hôpital le plus proche.
Depuis, tous les enfants pleuraient, les parents s’inquiétaient et chacun se demandait si le Père Noël allait se remettre de cette mésaventure. Le résultat était que la commune de Tristounette-la-Rivière, pourtant située dans un beau pays de moyenne montagne, où les rivières chantaient, les châtaigniers dansaient et les chalets rêvaient, n’avait plus de Père Noël.
Hugues s’éloigna en marchant le long de la route qui menait vers l’école. C’était les vacances, mais il était certain que Marinette, la directrice, maitresse d’école et consolatrice aguerrie de chagrins d’enfants était là. Il frappa doucement à la porte. Marinette ouvrit, emmitouflée dans un châle. Il lui expliqua ce qu’il avait en tête. Elle sourit, lui disant qu’il avait un grand cœur, malgré ses airs renfrognés. Tous deux descendirent à la réserve chercher de quoi réaliser ce qu’Hugues avait en tête. Ensuite, il alla voir le Père Jean, cultivateur qui travaillait encore à l’ancienne avec des chevaux, puis, pour terminer, l’épicier de la rue principale qui lui accorda volontiers tout ce qu’il lui demanda.
Vers la fin de l’après-midi, un bruit de clochettes se fit entendre dans la rue principale de Tristounette-la-Rivière. Tiré par deux chevaux déguisés en rennes et coiffés d’un bonnet rouge, un chariot traversa lentement tout le territoire de la commune. Dessus, un Père Noël souriant lançait des sachets de bonbons aux enfants, ravis.
Parmi les parents présents, certains crurent reconnaitre ce vieux ronchon d’Hugues, puis haussèrent les épaules. Même l’esprit de Noël n’aurait certainement pas pu le transformer ainsi !
Isabelle Giraudot - retraitée de l’enseignement - Plogoff (département du Finistère) - France - le 14 juin 2021
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Vœu exaucé
Il était une fois un jeune garçon qui, le temps de Noël approchant, devenait triste et se mettait à déprimer de façon dramatique. De nature plutôt enjouée ses parents n’y comprenaient rien. En fait il se sentait seul et ne pouvait le verbaliser.
Ceux-ci des artistes de la scène décidèrent de prendre les choses en main. Après une longue discussion avec leur enfant, ils inventèrent un personnage qu’ils nommèrent CHATOUILLE. Ils lui dessinèrent un habit multicolore, assorti à un CHAPEAU, un CHÂLE, d’énormes souliers ainsi qu’une fleur à la boutonnière. CHAQUE détail fut longuement discuté.
L’enfant demanda au Père Noël cette année-là.
- Papa Noël, toi qui peux réaliser toute CHOSE, fais que mon Chatouille prenne vie. Je l’aime tellement, je veux le faire connaître.
Sans le savoir il venait d’écrire le CHAPITRE 1 dans son cahier de rêve.
Le matin du 25 décembre, quelle ne fut pas la joie du gamin de trouver, bien emballés, tous les habits et accessoires dudit personnage ajusté à sa taille. Jamais plus, il ne se plaignit de solitude car il pouvait compter sur son compagnon en tout temps. Il n’avait qu’à porter ces vêtements et il devenait un autre, un artiste à temps plein.
Ses parents, trop heureux de le voir en forme, lui offrirent de partir en tournée avec eux. Ce fut avec grand plaisir qu’il accepta.
Il ajouta une corde à son arc : il apprit le CHA CHA CHA, et le dansa avec son CHAT en peluche Fripoune.
Rapidement leur renommée fit le tour de sa ville. La joyeuse troupe occupa la scène au CHÂTEAU, endroit très reconnu. Ensuite ils prirent une pause afin de côtoyer le monde magique de Papa et Maman Noël.
Les lutins et lutines eurent droit à un spectacle spécial et furent charmés. Mère Noël les invita même à festoyer avec le célèbre personnage, trop heureuse de cuisiner pour ses invités.
Après quelques mois de tournée, le jeune se sentit sur de lui et quitta le trio. Au sommet de sa forme, il fit cavalier seul, et se concentra à créer un nouveau spectacle.
Le Père Noël et ses coquins lutins devinrent ses amis sincères. Ceux-ci l’invitèrent à les suivre et à donner ses spectacles devant des enfants de toutes races. Partout où il passait, il semait des parcelles de bonheur, tel un magicien.
Grâce à l’idée de ses parents il avait su canaliser ses énergies positives pour donner au suivant, CHALEUR et réconfort à son public.
Une histoire digne d’un conte de Noël.
Lise Houle - retraitée secrétariat - Lanaudière - Québec - le 13 décembre 2021
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