Textes à partir du 14 juillet 2023

Abominable

 

 

Il est bien difficile de s’envoler ailleurs

Quand les médias nous informent des pires horreurs

Faire taire son esprit et se concentrer sur un roman

Est parfois mission impossible tant on ne peut oublier ces tourments

L’été s’écoule entre les légères déconvenues vécues par les vacanciers

Et les faits divers les plus sordides perpétrés sur des innocents martyrisés

Comment accepter ce monde absurde dans lequel nous vivons ?

Comment tolérer cette humanité capable de pareilles cruelles exactions ?

Ceux qui torturent une malheureuse victime et détruisent sa vie

Atteignent aussi tous ceux qui ont un cœur et un minimum d’empathie

Et il est inutile de compter sur notre justice lymphatique et pusillanime

Pour nous protéger des désaxés, elle n’a que faire des victimes  

Tout cela devient un cocktail désespérant et détonnant

Dans une société en perte de repères et de confiance en ses dirigeants.


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Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 13 août 2023

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Courriel inusité

 

Dans un courriel, ma fille Diane m’a demandé de commenter la phrase suivante:

si je suis moi parce que je suis moi, et si tu es toi parce que tu es toi, je suis moi et tu es toi.  Si en revanche, je suis moi parce que tu es toi, et si tu es toi parce que je suis moi, alors je ne suis pas moi et tu n’es pas toi…

J’ai trouvé la phrase amusante.  Après réflexion, je lui ai répondu :

mon MOI n’a jamais été statique.  Tout au long de ma vie, il a constamment été en évolution.  Mon MOI à vingt ans et mon Moi actuel ont tellement été modifiés qu’ils pourraient venir de deux personnes différentes.

Si mon MOI a évolué, progressé, devenu meilleur (ça je l’espère), c’est grâce à tous les MOI (ou toi) qui ont traversé ma route.

C’est aussi grâce à toutes les expériences que j’ai vécues, bonnes ou mauvaises, ainsi qu’à toutes les expériences que les autres MOI ont vécues.

Je mets tous les MOI que nous sommes, dans le même panier.

Les autres MOI sont un reflet de MOI dans un miroir.

Quoi qu’il arrive, je serai toujours MOI mais toujours transformée, et j’espère améliorée.

Et vous, que pensez-vous de cette phrase qui a fait un bond dans mes courriels?


Lorraine Charbonneau – Fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier – Laval – Québec – le 10 août 2023

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J’étais rebelle


J’ai pris conscience très tôt dans ma vie de la différence de traitement réservé, dans la société, aux hommes et aux femmes.

Dès mon jeune âge, le fait que ma mère mes sœurs et moi devions servir et desservir la table alors que mon père et mes frères restaient bien assis à se faire servir, m’irritait au plus haut point.  Le service pour les repas qui comprenait inévitablement le lavage et l’essuyage de la vaisselle ainsi que le ménage et l’époussetage incombaient exclusivement aux femmes bien que nous partagions tous le même repas, la même table, la même demeure.

À l’école, apprenant que le masculin l’emportait sur le féminin m’a d’abord étonnée et ensuite blessée, j’y voyais un reflet de la société. Je trouvais que c’était inadmissible que si on parlait d’une femme et son chien, le pronom utilisé serait « ils ».

En général, les parents étaient beaucoup plus sévères envers leurs filles qu’envers leurs fils. Une fille devait souvent user de stratagème pour obtenir justice ou tout simplement pour avoir le même privilège que son frère.  Confrontée à l’injustice, la vie la forçait parfois à faire du slalom pour arriver à ses fins.

Quand un couple entrait dans un établissement comme un garage ou une quincaillerie, on regardait particulièrement l’homme pensant naturellement, que parce qu’il était un homme, il comprendrait mieux.  À peu près toutes les femmes de cette époque se sont, à certaines occasions, senties humiliées par de tels comportements.

Dans une réunion, la parole d’un gars avait plus de poids, plus d’importance que celle d’une femme et qu’il était pris plus au sérieux.  Et pourtant, l’intelligence et la bêtise peuvent être l’apanage des deux sexes.

J’ai aussi remarqué que quand un homme élevait la voix, on le considérait comme quelqu’un qui a du prestige, de l’autorité, on le prenait au sérieux tandis que si une femme haussait le moindrement le ton pour expliquer son point de vue ou revendiquer, on la considérait comme fâchée, agressante, pour ne pas dire hystérique.

À cette époque, il n’était pas question de loi sur l’équité salariale. La majorité des femmes étaient confinées à leur foyer et à leurs enfants.  Il y avait cependant des femmes qui étaient sur le marché du travail, mais leur salaire était de beaucoup inférieur à celui d’un homme.  On considérait souvent le salaire d’une femme comme un salaire d’appoint.   Vingt-six ans après avoir été votée, l’écart salarial a baissé de 8% au Québec.  Je trouve déplorable qu’une femme soit réduite, par exemple, à s’enquérir du salaire de ses collègues masculins avant d’aller négocier son propre salaire.

On a fait beaucoup de chemin depuis ma jeunesse mais il en reste encore beaucoup à faire.

J’étais rebelle dans ma jeunesse et je le suis encore aujourd’hui quand il y a de l’injustice.

Lorraine Charbonneau – Fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier – Laval – Québec – le 1e août 2023

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Réalité

 

 

On voudrait un monde sans accident, sans imprévu, sans fait divers

Un monde où la maladie et la mort n’existent pas

Un monde sans risque, sans vent, sans orage et sans hiver

Un univers empli de paix, de bienveillance et de joie

 

On aimerait aimer sans nuage ni encombre et sans fin

On aimerait faire des enfants heureux qui réussissent

On aimerait que tout soit simple et facile, sans accroc, bien lisse

On aimerait que rien ne nous résiste, qu’on soit les plus malins

 

On accueille les ennuis comme des inepties, comme des injustices

Et on perd du temps à se révolter et à refuser leur réalité

Avant de réaliser qu’il va falloir s’y confronter sans délice

Pour les anéantir ou accepter de vivre à leurs côtés

 

Et profiter d’un plaisir, d’une caresse, d’une parole pleine d’humour

Même si la douleur nous fait grimacer

Même si l’inconfort ou le handicap nous empêche de circuler

Et trouver, malgré tout, du bonheur dans la vie, chaque jour


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Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 31 juillet 2023

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Il ne s’excusera pas

 

 

Il ne s’excusera pas, l’homme qui t’a frappée

Celui qui croit avoir sur ton corps et ton âme, tous les droits

Il ne s’excusera pas, l’homme qui t’a brisée

Te faisant croire en ta nullité pour que tu restes sa proie

 

Il ne s’excusera pas, l’homme plein d’arrogance

Qui, pour briller, n’hésite pas à t’écraser

Il te maintient volontairement dans l’ignorance

Pour assurer son emprise sur toi et te dominer

 

Il ne s’excusera pas, l’homme qui hurle sur toi

Chaque fois qu’il a un pet de travers

Il se défoule, il montre les dents et il aboie

Alors que tu n’es en rien concernée par sa colère

 

Il ne s’excusera pas, l’homme qui te rabaisse et t’humilie

Qui te considère comme sa chose, comme un être inférieur

Allant jusqu’à prendre de force et ton intimité et ta vie

Et qui ensuite, devant les autres, dit regretter, se lamente et pleure

 

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Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 27 juillet 2023

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Le petit frère

 

Le petit frère est arrivé

Enfin se montre le bout…du nez

La grande s’œur Elsie pas étonnée

L’attendait pour l’embrasser

 

On ne sait pas encore son nom

Pour le moment c’est le fiston

On lui trouvera un beau surnom

Original comme de raison

 

La maman a perdu son beau ventre

Ouvre grand ses bras pour le prendre

Et lui offre ses seins tentants

Pour régaler le petit gourmand

 

Le papa a déjà plein d’idées

Avec lui pour bricoler

En attendant faut bien dormir

Pour profiter du prochain rire

 

Sera-t-il psychologue ou ingénieur

Surtout être à son meilleur

Avec des parents si talentueux

Saura surement être très heureux

 

Le grand-père lui a acheté

Un chandail pour le hockey

Comme celui-ci est très petit

Sans doute il le verra ravi

 

Une autre histoire commence

Avec des gestes tendres

Sera heureux sur son chemin

Jusqu’à un demain très lointain

 

Bienvenu parmi nous

Tu verras on est un peu fou

Mais pour semer du bonheur

Notre famille est la meilleure  

 

Bravo Alexane et David de grand-papa Claude 


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Claude Pelletier - retraité UdeM - membre Fadoq Mtl et Alliance Culturelle Ahunsic - le 18 juillet 2023

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Les burkinettes

 

Mais que m’importe ce que tu portes !

Si tu as envie de couvrir ton corps de rêve, c’est ton choix.

Tu peux te vêtir d’un rien ou d’un tout, bikini ou abaya

Moi je m’en fous, l’important est que tu profites, que tu sortes !

 

Je veux que tu vives ta vie avec joie et librement

Ici est un pays où tu peux le faire, où c’est toi qui choisis. 

Alors viens à la mer, viens te baigner en string ou en burkini

Viens recevoir la chaleur du sable et la fraîcheur du vent

 

Tu es femme et si souvent soumise et brimée

En de nombreuses contrées, tu ne sers que de ventre et de servante

Les hommes te brisent, te frappent et te violentent

Le monde est rempli d’une multitude de femmes opprimées

 

Certains trouveront incompatibles d’unir laïcité et vêtements religieux

Moi j’y vois quelqu’un qui décide elle-même de ses habits

Sans être la victime d’injonctions ou l’esclave d’un mari

Et si ainsi, elle s’épanouit en respectant ses valeurs, alors tant mieux !

 

Cela ne choque ni mes yeux ni mon âme

La plage est un lieu d’évasion, de farniente et de tolérance

Où tous et toutes peuvent s’allonger et bronzer avec indolence

Laissons les vivre, laissons-les respirer

Les femmes, toutes les femmes.

 

Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 22 juillet 2023

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Les mouettes 

 

À Marseille, ils s’appellent les gabians

En Bretagne, on les nomme goélands

Moi, j’aime dire les mouettes

Parce que je trouve le mot très chouette

Même si s’offusquent les puristes

Face à une telle faute de touriste

Ils n’ont pas les pattes rouges !

N’est pas mouette tout ce qui bouge !

Vous avez raison mais peu m’en chaut

Et eux s’en fichent, les oiseaux

Ce sont de véritables canailles

Ils volent, chapardent et piaillent

 

On dit qu’ils pleurent quand ils crient

Moi je trouve plutôt qu’on dirait qu’ils rient

Ils suivent les bateaux avec gourmandise

Pour chiper si possible un peu de leurs prises

Et gare à vous si vous pique-niquez

Votre sandwich, ils pourraient bien vous le piquer !

Et votre voiture, ne la garez pas sous un arbre

Elle sera décorée de guano indécollable

 

Moi, je les aime, ces bruyants volatiles !

Ils me paraissent aussi beaux que volubiles

Et quand ils s’aventurent bien en deçà des ports

Utilisant les fleuves comme des corridors

Ils exportent leurs chants au milieu des terres

Et donnent à nos villes des airs de bord de mer.


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Danièle Comparetti - infirmière qui aime écrire - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 19 juillet 2023

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